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Dans ce monde, c'est tuer ou être tué. Avec Hanesai
Moussy
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Moussy
Jeu 15 Juin - 13:48
UNFINISH
Dans ce monde, c'est tuer ou être tué. Avec Hanesai 371664Ananas
In this world, it's kill or be killed.

_______________________
Dans un monde où le malheur est partout, dans ce monde de terreur où même le plus innocent des enfants ne se sentirait jamais à sa place, dans ce monde où règne sans interruption la terreur et les cauchemars. Je vis dans ce monde. Dans ce monde où le rêve n’existe pas et où le cauchemar ne fait qu’un avec la réalité. Mon m’a élevée ici. On m’a choyée ici. Ma mère m’a toujours appris à me méfier de tout, me méfier de chaque personne, me méfier même des plantes et des étoiles qui luisent tel des pierres précieuses au dessus de nos têtes presque sans interruptions. Maman me dit de ne jamais m’en allez trop loin d’elle, ne jamais faire confidence aux autres démons, même ceux qui me ressemble, Maman m’apprend à me méfier de mon propre reflet. « Nous ne sommes rien d’autre que des Monstres mon enfant… Je suis navrée de t’avoir donnée naissance avec cette forme » Me disait-elle chaque soir, lorsqu’elle tenait mon  petit corps dans ses longs bras, ses longues queues de chat  m’enveloppent et me tiennent chaud, mais il fait déjà si chaud ici…

Ici, les flammes sont bleues, elles brûlent souvent sur les arbres calcinés depuis des siècles. J’aime les regarder danser devant mon regard ambré. C’est comme si leur bel éclat bleu m’observait dans un silence presque terrifiant. Mais je continue de fixer les flammes, leur bleu semble se mélanger au soleil ardent qui brûle sur mon iris perçante. Quand Maman arrive, elle me dispute en me fusillant du regard. Je n’aime pas quand elle fait ça, ses yeux se mettent à brûler d’un brasier doré et parfois ça l’agace tellement que je vois même cet éclat doré danser, et tourbillonner encore et encore avec presque fureur au creux de ses mains. Une seule fois, je l’ai vue vraiment en colère. Les « agents de ce pourri de Satan » comme disait Maman, voulaient venir et l’arrêter pour ses menaces proférées envers leur chef. Au début, Maman était calme, sereine, son visage pâle ne trahissait aucune colère, juste de la patience. Puis, ils ont posé les yeux sur moi, cachée derrière elle. J’ai senti mon cœur battre. Beaucoup plus vite. Je pouvais presque en sentir un deuxième m’arracher la poitrine. J’ai serré la robe de ma mère. L’une de ses queues de chat m’a entourée. J’avais peur de lever les yeux vers elle, peur de découvrir sa fureur, peur de la perdre pour toujours à cause de ça.

J’avais raisons d’avoir peur. Ho par toutes les étoiles d’Assiah, j’avais toutes les raison d’avoir peur. Elle était tellement furieuse que tout son corps s’était entouré d’un lumineux brasier d’une couleur dorée et orangée. J’ai vu les flammes envelopper sa robe, puis ses mains, puis ses trois autres queues, fouettant l’air rageusement. Sa fureur était telle que ses flammes devenaient d’un bleu harmonieux et déchaîné, tourbillonnant autour de son corps avec volatilité.  Mon rythme cardiaque s’emballa encore un peu plus. Je commençais à être en hyperventilation. J’ai fermé les yeux, m’attendant à ce que ma mère me brûle avec ses flammes. Mais rien n’arriva. J’ai senti ma mère bouger. J’ai resserré mon étreinte autour de ses hanches, j’étais encore trop jeune pour comprendre ce qu’il c’est vraiment passé ce soir là. Mais j’étais assez grande pour comprendre que l’on allait m’enlever ma mère. Et je m’y refusais. Ils auraient pu détruire mon âme et même mon corps autant qu’ils auraient voulu, jamais je ne l’aurais lâchée.

Mais comme vous vous en doutez, j’ai été obligée de la lâcher. Je me souviendrais à jamais de ce moment. Je me souviendrais à jamais de cette voix chevrotante qu’elle a prise. « Sois forte Hanesai » m’a elle murmuré à l’oreille, en me serrant tout contre son cœur une dernière fois. Elle a glissé quelque chose dans ma main. Une clef. Comment tout enfant, je ne pus me retenir de pleurer. Je savais maintenant ce que j’allais devoir faire. Mais je ne le voulais pas. Mon âme rougie de détermination devenait peu à peu blanche délavée. Tandis que les larmes inondaient mes joues, devenues rouges vives sous l’effet de la torture émotionnelle, ma mère desserra son étreinte. Elle tournait la tête mais je voyais qu’elle pleurait. Je n’ai rien vu de plus. Elle c’est lentement éloignée de moi. Tête haute. Elle est restée digne jusqu’au bout. Moi, j’ai couru aussi vite que mes jambes me l’eurent permis. J’ai couru aussi loin que possible de Gehenna. J’ai couru jusqu’à la nausée, la clé de ma mère contre mon cœur. Elle était devenue brûlante.

Je me suis enfuie aussi loin et aussi vite que possible. M’enfuir jusqu’à halètement, jusqu’à vomir mes tripes sur le bas côté d’un chemin de terre calcinée. Étais-ce seulement de la terre ? Aujourd’hui encore je ne le sais pas et je n’ai pas du tout envie de le savoir. Cependant, une question me tiraillait l’esprit alors que je me relevais péniblement pour reprendre la même course insensée. Comment je peux sortir d’ici ? Ma mère m’avait parlé d’Assiah. Le monde des humains. Un monde où les exorcistes abattent tous les dangers. Un endroit où même moi, en tant que démon, serais en sécurité. Je l’ai crue. Je l’ai toujours crue. Et pour une fois, j’ai cette fois encore, j’ai eu raison. Mais je ne savais toujours pas comment m’y rendre. Quand mes jambes n’ont plus été capables de me soutenir et que je suis tombée dans les boues de cendres de Gehenna, j’ai fermé les yeux, juste un instant, posant d’une main la clef contre ma cage thoracique qui avait été mise à rude épreuve, essuyant mes larmes de l’autre. Le rouge embrasé de mon âme revint sur le blanc de l’incompréhension et de la terreur.

J’ai rouvert les yeux, j’avais mal partout et je crois bien que même si j’avais voulu, mes jambes n’auraient pas pu me porter. J’ai juste relevé mon buste et mon crâne. J’avais jusqu’à du mal à garder les yeux ouverts. J’ai frotté mes yeux, ne remarquant même pas les flammèches qui scintillaient doucement sur ma peau d’ivoire. Mes courts cheveux noirs aux pointes rousses feux étaient sales et en bataille. Je ne sais pas combien de temps je suis restée assise là à regarder ce paysage sans en revenir. Tout était si claire, si ensoleillé, si… Indescriptible. Je fus obligée de cligner des yeux mainte et mainte fois avant de parvenir à croire à ce que je voyais. Je me relève enfin, vacillante. Je tiens encore la clef d’une poigne ferme.

Je marche d'un pas lent, je ne crois pas ce que je vois, et je ne crois encore moins à ce qu'il venait de se passer. Ma mère m'avait envoyée ici, mais pourquoi ? Rien que de voir ses monstres de ferraille rouler en crachant des nuages de fumée noire, rien que de voir ses petits bipèdes à la mine déterrée, même voir mes semblables, j'ai peur. Je ne cesse de trembler. Les autres démons me regardent, beaucoup baissent la tête, ils doivent de douter de ce qu'il s'est passé. Certains ont un sourire narquois sur leurs lèvres dentelées. Sans même que je m'en rende compte, la peur s'insinue en moi tel un poison duquel jamais je ne pourrais me défaire. Elle me dévore au point que j'en oublie qui je suis, où je suis. Une simple révélation a réussi à fermer le flot de larmes qui se déversait comme sans fin sur mes joues rougies. Une unique révélation qui écarquilla mes yeux, dévoilant les premières flammèches qui s'y cachaient, qui y brûlaient d'une flamme orangée brûlante de terreur. Cette unique révélation aurait eu le pouvoir de me couper les jambes si je n'étais pas déjà tomber tout en marchant. Je regarde mes mains, je remarque enfin que je brûle des flammes dont j'ai hérité. Des flammes orangées, elles brûlent de mille feux et deviennent, comme tout brasier, bleu si la puissance est suffisante. C'est-à-dire tout simplement gigantesque.

Maman a été tuée. C'est pour ça qu'elle m'a suppliée de partir.
C'est cette réflexion-là, elle est venue comme ça, elle m'a frappée en plein cœur, si fort que ma tête a basculé sur le côté et mes bras se sont dérobés sous le poids que mes jambes ne supportaient plus. Je ne me suis pas relevée tout de suite, je suis d'abord restée là, à attendre je ne sais quoi, peut-être sur le ciel me tombe sur la tête où que les flammes de Satan me dévorent pour me rappeler et subir le même sort que ma mère. Mais alors, à quoi bon résister ? À quoi bon fuir encore et encore un destin qui me suit de toute façon ? Pourquoi avoir sauvé une enfant qui de toute façon ne s'en sortira pas indemne ? Je me suis posé cette question encore et encore jusqu'à ne plus savoir si elle a un sens ou non.

Je me suis enfin relevée, ma tête tournoyait et ma vue était trouble. Je suis sur mes jambes, je vacille dangereusement vers l'avant mais je me rattrape à la volée au muret à ma gauche. Sur ce trottoir miteux, je n'ai même as l'impression que les disgracieux petits bipèdes me voient. Il me passe à côté, sans me gratifier d'un regard. Je baisse la tête. Je contemple mes pieds. Je ne sais pas pourquoi. Ils doivent être attirants… Ou alors c'est juste ce sol de graviers claires qui attire mon regard et laisse défiler mes pensées. Plus je regarde mes jambes, plus je les trouve loin. Elles sont fines, pâles et élancées. Je relève les yeux. En regardant à l'horizon, c'est comme si le paysage s'éloignait de moi. Comme si tout ce qui était à ma proximité s'enfuyait. Je cligne des yeux. Une fois, deux fois, trois fois. Juste pour m'assurer que rien de tout ceci n'est pas qu'un rêve. Rien qu'un rêve cruel et abominable. Comme instinctivement, mon regard se baisse sur la clef. Elle scintille de sa lueur dorée entre mes mains qui ont cessé de trembler. Pourquoi à votre avis ? Moi même je ne comprends pas mon propre organisme. Je referme ma poigne d'un air déterminé. Non Hanesai, jamais tu abandonneras. Décidais-je en me remettant à marcher.

Je continue de marcher, le regard perdu dans le vide, perdue dans mes pensées. De toute façon, personne ne me voit. Hanesai… Fleur de feu… Je lève mes deux mains vers mon visage à l'expression hagarde. Les flammes étaient parties. J'avais de nouveau cette peau laineuse. Je cligne des yeux et me remet à marcher sans cesser de contempler ses deux silhouettes. Maintenant que j'ai entraperçu ce dont j'étais capable, ses mains me semblent presque étrangères. Je frissonne en repensant aux flammes devenues bleues, en repensant à ce bel orange, consumé par la rage qui était sienne.

Une silhouette me fonce dedans. Mais il m'évite. Je relève soudainement pour m'assurer que c'est bien un humain. C'en est un. Il a des lunettes rectangulaires sur le nez, de grands yeux bleu et doit faire… Trois fois ma taille. Il fait une drôle de tête en me voyant. Voir le regard persan d'un humain me sonder ainsi me glace le sang. Je ne pensais pas leurs regards si… Profonds ! J'ai presque l'impression de pouvoir toucher ses sentiments. Je suis curieuse. Un défaut de mauvaise augure pour un oiseau comme moi hein ? Cet humain, planté là, juste à quelques mètres de moi. Je suis à peine à quelques centimètres, je sens ma propre peur grandir alors que sa curiosité est aussi piquée que la mienne. Je laisse ma curiosité prendre le dessus. Mais mon instinct me dicte de rester prudente. Je l'écoute, et lève les mains, avec l'air le plus innocent possible. Décision un peu idiote car je n'affichais pas un air innocent, mais l'air que je laissais apparaître dévoilait toute ma curiosité et ma naïveté, erreur fatale pour la fleur de mauvais augure que je suis. Une fleur de Feu. Pensais-je en agitant l'une de mes deux oreilles, perchées sur le haut de mon crâne. Je suis si jeune que pour un enfant humain, je ne dois pas dépasser les 7 ans. La fourrure sur mes oreilles et mes queues n'est encore qu'un duvet. Même mes cheveux noirs d'ébène sont incroyablement doux et fins, comme un duvet. Ce fin duvet que l'on maudit en hiver. Sauf que là d'où je viens, on en connaît pas l'hiver.

Le garçon ne bouge pas, et moi non plus. Il est en position d'attaque, moi en position de fuite. Je ne sais ni qui il est, ni ce dont il est capable, mieux vaux ne prendre aucun risque. Son regard se dilate. Il sonde mes réactions. Il dose ma respiration, mon comportement agressif ou non. Je préfère rester ainsi, sans bouger, prête à m'enfuir. Est-ce qu'un humain serait prêt à me tuer parce que je suis un démon ? Et pourquoi me voit-il ? Les questions font des tourbillons dans ma tête, il y en a tellement que je ressens leurs tourbillons incessants comme des bouts de verre de ma tête, qui ne cessent de s'agiter, de se jeter contre les parois de mon crâne. Ma curiosité est piquée, je peux lire dans ses yeux la même curiosité que moi. En essayant d'analyser son regard, je frissonne sans m'en rendre compte. Je m'arrête dans mon analyse. Il y a des portes dans sa tête qui doivent rester closes, et je ne tiens pas à les ouvrir, j'ai peur d'y découvrir des choses que je ne devrais pas voir, des choses que je serais trop jeune pour comprendre.

J'avoue que lorsque le cri a retenti, j'étais très tentée de m'en allez en courant. Mais j'étais comme paralysée, après tout, j'aurais pu me faire tuer si j'avais tourné le dos à ce bipède rien qu'une demi seconde.
« - OKUMURA-KUN ? »
Il a tressaillit aussi, c'était à peine visible. Mais juste assez pour que je le remarque. Il a hésiter. Mais il a commencé à reculer, toujours en me fixant, comme si j'étais dangereuse. Après tout, je peux le comprendre. Lorsqu'il fut loin de on champs de vision, je me suis enfuie en courant. Des humains peuvent nous voir. Alors en quoi suis-je en sécurité ?! Songeais-je en ne cessant de courir, alors que la clef couleur d'ambre disparaissait dans la paume de ma main.

Je ne sais pas combien de temps j'ai couru comme ça. Encore. Mais une chose est sûre, quand je me suis arrêtée, je saignais du nez. Pourquoi ? Parce que ce qui a arrêter ma course, ce fût la porte métallique d'un monstre qui s'ouvrait juste devant moi. J’empêche d'une main mon sang de couler, de l'autre, je me relève. Pour voir s'il me voit lui aussi. Il ne semble pas me remarquer. Il sort sa petite fille du monstre de fer. Elle se tourne tout de suite vers moi. Curieuse, je m'approche de l'enfant. Elle fait à peu près la même taille que moi. Mais je suis beaucoup plus fine et élancée. Cette fillette est juste adorable avec ses grands yeux marrons et ses cheveux bruns aussi courts que les miens. Elle semble avoir un peu peur de moi. Je me recule pour lui montrer que je ne suis pas dangereuse.

Elle se détourne et suit son père. Il l’emmène à une… Qu'est-ce que c'est que ce grand bâtiment à la façade bleue turquoise ? La petite fille se tourne une dernière fois vers moi. Je n'ose m'approcher, mais je lui dis au revoir d'un signe de la main. Son air me semble un peu peureux. Mais je vois au coin de ses lèvre se dessiner un maigre sourire. Je vois sa petite main se lever. Je préfère ne pas avoir d'ennuis. J'aimerais bien revoir cette petite fille. Je m’apprête à continuer mon chemin, sans pouvoir décrocher mes yeux de ce bâtiment bleu. Je sens doucement mes forces me revigorer. Je me redresse et laisse un maigre sourire évoluer sur mon visage. Cet endroit est si éclairé et frais qu'il m'en donne le tournis. C'est tellement plus grand que tout ce que j'aurais pus imaginer ! Je commence à avoir peur de me perdre. Puis je me ravise. Me perdre pour ne plus pouvoir retrouver mon chemin vers où ?! Tch ! Songeais-je sans même me rendre compte que je venais de rentrer dans quelqu'un. Lorsque je m'en suis rendue compte. Je me suis empressée de baisser la tête et mon dos pour cacher ma honte. Mes oreilles se sont rabattues sur mon crâne et mes quatre queues teintes de noir et de roux se sont abaisser pour presque traîner sur le sol. En ouvrant les yeux, je ne vois plus que deux mèches de cheveux rouquines légèrement noircies et ma frange qui m'aveugle presque complètement.
« - Pardon ! » Annonçais-je juste avant de me remettre droite. Voir cet homme tout habillé de noir m'arracha un mouvement de recul. Je ne sais pourquoi, il a pourtant un visage plutôt sympathique. Mais voir cet accoutrement noir d'ébène me terrifie. Il doit être dangereux, méfie toi Hanesai. Songeais-je en reculant de quelques pas encore. Je ne dois pas paniquer. Ne pas me montrer menaçante. Rester tel que je suis. Je ne dois pas montrer que j'ai peur, mais que je ne veux de mal à personne. C'est dure de ne pas trembler, de ne pas laisser mes paupières s'élargir, de contrôler ma respiration. Mais j'y arrive. Peu à peu, je me remets droite, la peur me tenaille toujours, mais la seule chose qui la trahie c'est ma main qui enveloppe la clef. Il ne doit pas la prendre. Personne ne doit la toucher. Je ne sais pas pourquoi, mais je le sais, donc c'est important, et dicté par mon instinct. Les yeux noirs de l'humain se posent sur moi, ses boucles brunes remontent en fourches sur ton front presque aussi pâle que moi. Il met un genou au sol, pour se mettre à ma hauteur. Je lutte contre moi même pour ne pas reculer. Je suis dévorée par la peur, ce qui m’empêche de penser correctement et de me concentrer sur mes capacités. Je déteste ça. Mes queues fouette l'air, mes oreilles tressaillissent, la clef rend ma main moite, mais je dois rester en place, raide comme la justice à attendre qu'il m'attaque pour pouvoir m'enfuir sans risquer de finir rôtie, où de tellement paniquer, que j'en arriverais à frire un humain sans le vouloir. En continuant de regarder l'humain, faisant abstraction de ma peur, laissant jaillir ma curiosité comme je l'avais fait tout à l'heur, j'ai préférer ne pas trop m'aventurer. Pas de mauvaises portes, juste ses intentions. Aucune attaque. Aucune agressivité. Il étudiait, comme l'autre, mes mouvements pour s'assurer qu'il ne serait pas dans l'obligation de m'ôter la vie. J'ai peut-être un corps plus ou moins humain, mais je n'ai nullement posséder un de ses petits bipèdes et il le sait très bien.

Pourquoi ils ne disent rien ? Non attend… Je vois ses lèvres remuer… Mais pourquoi j’entends rien ? J'essaye de me concentrer, d'arrêter ma panique. Mais rien n'y fait, tout ce que j’entends c'est mon cœur battre de plus en plus vite et de plus en plus fort contre ma cage thoracique.
« - Bon sang mais il vous faut quoi d'autre ?! Que je me pisse dessus ? Je suis morte de trouille, je ne veux de mal à personne ! Je sais même pas où je suis ! » Attend une seconde là bijou… c'est moi qui ai dis ça ? Je panique, je ne peux plus m'arrêter, ce qui me terrifie encore plus.
« - Je suis Nagamoto, moine du monastère de la croix sud. Celui que tu vois là-bas. » La voix de ce « Nagamoto » est légèrement froide, sans doute parce qu'il n'a pas l'habitude de parler à un Démon. Tch ! Quelle discrimination !  Mais le point positif, c'est que je suis plus où moins calmée.
Mon regard couleur d'or se tourne vers la direction qu'il indique. C'est là où est allez la fillette non ? Mes oreilles remuent, signe de stupéfaction. C'est l'endroit où je m’extasie depuis un quart d'heur non ? Pensais-je en me retournant complètement vers le monastère.
« - Dites m'sieu Nagamoto, c'est quoi un monastère ? »
Questionnais-je en me retournant à la hâte, tantôt vers le bipède que je devais regarder en penchant ma tête à 90° vers le haut,  tantôt vers cette façade à la couleur turquoise. Je l'entend soupirer, les fenêtres sont légèrement entrouvertes, en me dressant sur la pointe des pieds, j'arrive à distinguer des visages perplexes qui observent leur collègue qui rentre. Je le suis, mais j'ai peur qu'on me réprimande ou qu'il y ai un je ne sais quoi qui m’empêcherais d'entrer. En passant devant le portail que le moine ferme derrière nous, je retiens mon souffle en fermant les yeux. Je continue de marcher à l'aveuglette jusqu'à être à l’intérieur, je sens sous mes baskets un planché verni. Je pourrais même faire la Holla dessus. Comment ça qu'est-ce que c'est la Holla ? C'est quand on glisse sur les genoux dans un couloir les bras en l'air en disant, ou plutôt en criant, « Hollaaaaaaaaaaaaaaaaaa ». Je ne compte plus le nombre de fois où je l'ai fais quand j'étais plus petite avec Maman.

J'ouvre les yeux. J'avais vu juste, un superbe parquet verni, parfait pour la Holla. J'ai lâcher ma respiration, pour en reprendre deux ou trois, ou des centaines, jusqu'à ce qu'elle soit normale. Juste en face de nous, il y a deux autres bipèdes qui me fixent avec plus d’hébétement que de haine. Ça aide ma peur à se calmer, je sens mon ouïe qui revient peu à peu grâce à ma fréquence cardiaque qui se calme. Je m'avance d'un pas, s'ils veulent m'attaquer, qu'ils le fassent, autrement je n'arriverais à rien. Mais rien ne se fit. Ils se sont approchés. Je distinguais maintenant parfaitement derrière eux la bâtisse de bois avec de multiples crois en or. Je m'étonne moi même de mon acquitté visuelle. Je peux distinguer mon reflet sur les objets colorés d'ambre. Je reporte mon attention sur les moines qui se trouvaient face à moi. Je pourrais m'enfuir. Mais je n'en ai pas envie.

« - Euh… B-bonjour. M'appelle Hanesai… Prononçais-je en m'avancent encore d'un pas.
- Tu es un démon pas vrai ? L'un de tes parents est humain ? Ça vient d'un petit homme plutôt enveloppé. Ses lèvres forment un cul de poule… C'est assez marrant.
- Je suis un démon. Et oui, mon arrière grand-père est humain. Un plus grand aux cheveux blonds foncé c'est abaissé à ma taille.
- Qui t'as envoyé ici à Assi-
- Ma mère.
Répondis-je avant même qu'il ne termine sa phrase.
- Et pourquoi ? J'ai entrouvert la bouche pour répliquer qu'ils n'avaient pas à savoir. Mais comme il en valait très certainement de ma survie, j'ai répondu d'un ton que je voulais calme.
- Parce qu'elle allait se faire exécuter. Elle m'a dit qu'ici, si je ne faisais pas ma tornade rousse, je serais en sécurité. Ma voix aurait due être calme et parfaitement neutre. J'éprouvai une grande fierté en découvrant qu'elle l'avait été. A par au début où elle était chevrotante et peu assurée.
- Tu sais que si tu f-
- Oui je le sais. Si je fais du grabuge, je serais tuée.
Cette fois encore, je l'ai coupé au beau milieu de sa phrase. Mais j'avais une soif de connaissance à abreuver, j'ai donc continué de parler d'une voix que je laissais comme elle était : aiguë et intéressée. Mes oreilles se redressent sur le haut de mon crâne, faisant deux triangles noirs de duvet. Mes quatre longues cordes de fourrure de jeune se dressèrent pour m'entourer.
- Pourquoi vous me voyez mais pas les autres ? Demandais-je
- Parce que nous sommes des exorcistes. Répondit l'un d'eux.
- Un exorciste c'est un humain qui combat les Démons. Continue un autre des bipèdes. Je sens ma colonne vertébrale frémir.
- Alors pourquoi pas moi ? Et pourquoi les Autres humaines ne me voient pas ? Répliquais-je.
- Un humain en peut voir les Démons que s'ils ont déjà été blessés par un Démon. On te garde en vie car tu es une enfant et que parfois, on peut coopérer avec certains Démons pour nos missions. Me répond le blond l'air neutre. Comme si c'était normal. Est-ce normal de tuer les Démons ? Même ceux qui n'ont rien fait ? Les idées sont embrumées dans ma tête. Tout se bouscule et entre en collision. Je suis bonne pour la migraine.
- Ne t'emballe pas, tu n'as rien de spécial. C'est juste que -certainement grâce à ton arrière grand-père- ta mère t'as éduquée de façon à ne pas aimer faire de mal. Termine Nagamoto. Mes quatre queues se gonflent de stupeur. Je pousse un miaulement rauque incompréhensible, quelques flammèches scintillent d'un orange doré sur mes bras et l'une de mes oreilles. Je n'en reviens pas.
- Faire du mal ? Aimer voir les gents souffrir ?! M-mais c'est… Je ne peux pas finir ma phrase. Les Humains acquiescent. Je comprend Maman maintenant. Et je ne manque pas de le faire remarquer.
- Je comprend Maman… Je continuerais ce qu'elle faisait ! Le duvet sur les cordelettes avant si fines a maintenant triplé de volume, les flammes commencent à brûler dans mes yeux, d'un orange toujours plus prononcé. Le responsable de tout ce que Maman m'a raconter c'est le Maître hein ? Je veux dire… J'ai peur de l'appeler autrement. Si je dis « Satan » J'ai peur qu'il n'apparaisse ici, ne possède quelqu'un juste pour m'abattre pour trahison.  
- Tu as entendu parlé de la Nuit Bleue ? Là, c'est deux des jeunes gents qui ont parlé en même temps. Ils se regardent pour savoir lequel des deux parlera. Je fais non de la tête. J'ai l'impression d'être hypnotisée par les Humains. L'humanité est elle si belle ? Est-ce que, comme l’extérieur, il n'y a pas des milliers de dangers cachés ?
- C'est la nuit où Satan a tuer des centaines et des centaines d'hommes. Horrifiée, je me recule. Ils me regardent tous, avec sur le visage un air grave, ils ne mentent pas.
- E-et il a fait d'autres horreur ?! Les Démons font tous, ou presque des choses comme ça ?! M'exclamais-je. Je regarde à nouveau mes mains. La clef brille dans l'une, mais n’empêche pas ma peau de brûler de flammes qui gagnent en amplitude de minutes en minutes. Des flammes… Ses flammes bleues que je trouvais si belles… Elles ont fait des milliers de victimes… D'un pas peu assuré je recule.
- Mais...Pourquoi ? Pourquoi il fait des horreurs pareil ?! Pourquoi ils font des atrocités comme celles-ci ?! Je ne peux plus empêcher les larmes de couler. Elle ruissellent de mes joues, elles s'écrasent en gouttelettes sur mes mains et sur le sol. Les flammes se désagrègent. Elles deviennent fines et perdent en intensité. Leur pointe bleue s’évanouit et mon corps fini par être dépourvu de flammes. Je dresse mon regard vers les moines. J’attends une réponse. Je veux qu'eux même me disent que celui qui a fait tuer a mère, celui qui m'a forcée à l'exile, celui qui a fait ce génocide, celui qu'on m'a obligée à appeler Maître, est bel et bien un monstre.
- Si ça se trouve, même lui ne le sait pas. Et on ne résout pas les malheurs d'Assiah avec des questions mais des actions. Nagamoto avait parlé, il avait la voix grave et plutôt lente. On aurait dit qu'il citait quelqu'un. Je baisse la tête, je ne vois plus que le sol, et un bout de pieds avec le genoux à sa droite. En glissant cette ambre perçante qui brûle dans mes orbites, je fixe cette clef. Cette grande clef dorée…
- Vous pensez que même un Démon peut devenir exorciste ? Demandais-je enfin, en relevant la tête.
- Hmm je ne sais pas, peut-être qu'ils accepteraient un familier mais…
- Je ne veux pas être un instrument entre les mains de personnes que je ne connais pas.
Rétorquais-je alors que mes queues reprenaient leurs volumes initiaux. Je me dresse pour faire face à mes trois interlocuteurs.
- Oubliez pas que le directeur de l'académie est un Démon. Soupira Kyudo.
- Et toi, tu semble oublier son âge. Sans même que je m'en rende compte, mon crâne s'incline sur le côté en signe d’incompréhension. Elle a 10 ans tout au plus.
- J'en ai 7… Rétorquais-je en remuant une oreille, laissant ma tête se remettre droite.
- C'est pas à cet âge que Yukio avait commencé son apprentissage avec le père Fujimoto ? Tiens. Izumi a touché un point faible ? Un très gros point faible. Récent en plus. Ce genre d’événement qui ne cicatrise que tard si ce n'est jamais. La mort d'un proche ? Non. Sachant que ce sont des exorcistes, ça doit être un collègue. Ce Fujimoto Peut-être ? C'était plus que certain. Ou peut-être ce Yukio. Le sujet semble bon à être mis de côté, je devrais les laisser tranquille.
- Merci, je vais chercher par moi même. Je resterais du côté des Exorcistes, promis. Tranchais-je en me relevant. Ses mots eurent comme l'effet de les réveiller. Et alors que je leur dis au revoir de derrière le portail, l'un des humains le referme derrière moi alors que les autres me saluent.

J'ai marché durant je ne sais quelle éternité,

(c) Moussy
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