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E C H O - Crusher-P
Moussy
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Moussy
Sam 31 Déc - 23:25

Echo
Les aiguilles se figent entre deux battements de cœur. Le temps s’est arrêté. Plus rien ne bouge. Plus rien ne parle. Plus rien ne respire. Cela fait deux minutes. Deux ans. Deux secondes. J’ai perdu le compte, puisque le temps s’est figé. J’ai essayé de m’accrocher à quelque chose de réel, mais je ne pouvais ni lâcher les inconnues à mes équations, ni attraper mon reflet par la main. Il n’y avait rien à quoi je pouvais m’accrocher avec sûreté. Je n’avais que mes appuis, alors je les ai gardés, un équilibre précaire mais solide dans sa résilience.

Je ne puis voir. Pas la couleur d’un son à l’horizon. Il n’y a pas du noir. Il n’y a pas du blanc. Il n’y a pas un fil invisible sur lequel je marche. Il y a un plancher de bois, noir de jais. Il grince mais je ne l’entend pas grincer, le son est absent, la couleur est absente, il ne reste des sens que le toucher. Je me sens debout. Je sens mes os. Mes branchies. Mes nerfs. Ma pilosité.

Je ressens. Sans voir, ni entendre. Tout a une texture. Je ressens les atomes. La grande force qui les relie et les éloignent les uns des autres. Je sens dans l’air une intense odeur de métal. Je le sens dans ma bouche. Mes papilles gustatives sont en alerte devant tant de saveurs, cela crée des odeurs dont je n’osais rêver.

Je n'entends même pas le fil de mes pensées. Je ne le vois pas non plus. Mes pensées ont simplement une odeur, et un goût. Un ballet de saveurs que je peux suivre sans comprendre comment cela m’est seulement possible.

Où suis-je ?
Pourquoi puis-je toucher des couleurs que je ne peux ni voir, ni entendre ?

Au moment où je me pose cette question sans même l’entendre, la matière elle-même semble l’entendre. Alors que rien ni personne jusqu’ici ne pouvait entendre quoi que ce soit. Elle me regarde. Je sens qu’elle me regarde. Ça a l’odeur de la pluie. Et la texture du tronc d’un arbre.

La matière réagit à mes mots sans rien dire, elle s’habille de couleurs et de nuances dont je ne saurais en décrire la splendeur. Moi aussi je veux être de couleurs. Je sourie à cette évocation. Je ne m’entend pas, mais je vois désormais mon fil de pensées. Les modulations de chaques petits sons, forment dans les molécules colorées, des ondes iridescentes.

La lumière colorée se met à tourbillonner tout autour de moi, comme un vent devenu fou. Les sensations se décuplent, on dirait que je vais m’envoler avec elles. Une force instinctive me demande de me couvrir le visage.

Mon visage couvert explose en ricochets. J’entend les couleurs chanter de toutes les nuances possibles. Toutes ne sont pas des voix. Je réalise soudain que j’entend, désormais. Les sensations physiques ont disparu, mon enveloppe charnelle se déchire et se déforme. Mais je ne ressens nulle douleur. Je ne ressens que ce que je vois, ce que j’entend, ce que je sens. Une odeur de gâteau tout juste sortie du four.

C’est comme si j’avais cessé d’exister en tant qu’être de chair et de sang. Je suis partout et je ressens tout. Je vois tout. J’entend tout. Mais surtout. J’écoute tout.

Saisie d’un inavouable submergement, les ondes sonores s’enragent et leurs oscillations s’emballent avec elles. Que se passe-t-il ici ? Je me demande si quelqu’un u n jour me le dira. Si je vais m’en rappeler. Si je vais exister à nouveau. Si je suis la seule à vivre cet instant précis, hors du temps.

Le monde est noir. Il devient blanc dans un flash aveuglant. Quelque chose tourne sans que je ne sache le définir. Le monde, et moi avec, zappons comme si nous étions dans l’écran même d’une vieille télé cathodique. Tout m’apparaît comme sans avoir de sens, je ne sais que faire ni que contempler.

Les ondes radio ne chantent plus avec puissance mais avec férocité. On dirait qu’à n’importe quel instant, la réalité toute entière va se déchirer. Les couleurs sont aveuglantes, on dirait un incendie au beau milieu de l’océan. Un océan de couleurs, de lumière et d’ondes sonores agressives. On se croirait emportés par un océan déchaîné, strié de vagues scélérates. Sauf que je n’y suis pas sur un bateau, je suis le bateau.

La force centrifuge nous emporte tous dans le ciel presque avec légèreté. Loin du bruit assourdissant de la tourmente de l’océan.

Le monde tournoi. Chante avec charme et force. Font les éloges du monde et de ses lumières. Les couleurs se font plus nuancées, représentant les modulations de leurs propres voix. Même mes pensées se font chantantes. Colorées d’un orange sanguin. J’y vois des vaisseaux sanguins scintiller. Les couleurs se font plus chaudes, plus douces. Toujours teintées de puissance, elles se font simplement moins éclatantes. L’éblouissement s’éraille et les nuances s’abandonnent à du bleu, du violet et du blanc. Chatoyants dans un flot mélodieux calme et doux.

Je m’abandonne à cette tendre symphonie de couleurs. Je ressens la tourmente être remplacée par un immense sentiment d’apaisement. Les couleurs vibrantes me montrent un sourire que je devine au travers de leurs oscillations. chantantes.

Elles me chantent leur apaisement, dans des vagues larges et un son grave, pourtant d’une voix douce. Qui me berce et semble vouloir me prendre dans ses bras. Je n’ai plus de forme physique, mais je laisse mes sens faire le travail. Je laisse la douceur envahir tous mes sens, tous mes atomes.

À mon tour je sourie.

Je me surprend à désirer être vivante et ne plus avoir peur. J’aimerai savoir quoi faire, tout comprendre. J’aimerai être importante, être aimée, être en confiance, me sentir en sécurité. J’aimerai apaiser et offrir du bonheur à toute personne qui croisera mon chemin. J'aimerais être impossible, être heureuse. J'aimerais te voir guérir, j'aimerais te voir grandir. J’aimerai guérir et j'aimerai grandir. J'aimerais que tu saches ton importance, atténuer tes douleurs, tes peurs, tes insécurités. Aujourd’hui j’y crois, mon rêve réussira. On sera un rêve idéal.

On sera amis, on sera amour, on sera famille. On sera un. On sera mille. On sera moi. On sera mon entourage.


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