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Embrasement des Flocons © Moussy
Moussy
Moussy
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AAAAAAAAAAAAAAA
Messages : 117
Date d'inscription : 12/06/2017
Age : 23
Localisation : Quelque part où personne ne me retrouvera jamais
Loisirs : Je suis chasseuse de licorne, depuis 1917
Humeur : <3
Moussy
Mer 14 Juin - 11:11
Un mélange de ses deux premières présentations, faites en 2016




1
Embrasement des Flocons

Nom :
Flo

Rang:
Guerrier

Age :
50 lunes - 4 ans

Clan :
Vent

Sexe :

Thème :

Flashback de Akiakane.
Take me to Church de Hozier, parodie → Take me Alive

Liens :

Frère de Rêve Enneigé. Fils de Mikinyana et Cœur de Jais. Père adoptif de Chant des Rivières. Ancien "compagnon" et apprenti de Douce Huile. Futur compagnon de Grandeur du Tournesol.

2
Qui est-tu ?

PHYSIQUE - Cet animal a sur le dos une fourrure blanche de neige, plus ou moins dense, des yeux couleur de miel, ensoleillés d'une lueur bleue que l'on voit à peine. Sa queue touffue est constamment maintenue en bas de ses pattes, dodelinent tranquillement, presque imperceptiblement.

Ses pattes sont courtes et puissantes, cet animal n'est pourtant pas large d'épaules, ce qui le rend agile et lui donne une allure famélique. Son regard est persan, leur éclat ambré est tout ce qu'il y a de plus mystérieux car on ne voit rien à l'intérieur à part un glacier usé par les épreuve et toujours debout. Une couleur dorée des plus chaleureuse et plutôt rare, pourtant si inexpressif.

Dans ses postures, Embrasement des Flocons est toujours parfaitement droit et immobile. C'en est un peu perturbant, quand on sait ma manie de faire des perso très actif et qui ont *tousse* la rage dans l'boule comme dirait Asgore. Ce félin restera en toutes circonstances peu mouvant et imperceptible, pourtant on ne s'y attendrait pas avec son corps svelte et souple.

Lorsqu'il se bat, il ne feule jamais, ne crache pas non plus, il fait peu de mouvements, mais ses coups sont puissants et d'une précision étrangement maladroite. Il ne parait jamais frustré, jamais la peur ou la colère ne brillera dans son regard, qui vous suivra en toutes circonstances, jamais il ne perdra son adversaire des yeux, d'autant plus qu'il a une acquitté visuelle hors-père, contrastant avec son miaulement faible et son ouïe pas aussi fine qu'on pourrait le croire.

Embrasement des Flocons ne connaît pas la différence entre l'amour maternel, l'amitié, l'admiration, et toute autre forme d'affection. Pour lui, c'est tous les mêmes. Il le découvrira dans son développement prochain avec Grandeur du Tournesol (si elle rp un jour).
CARACTERE -On en arrive à l'océan à la surface gelée. Je vous ai déjà montré la partie extérieur de l'Iceberg, complètement imperceptible. Mais attaquons nous à la face immergée dans une eau glacée.

Derrière ses aires hautains et précieux se cache une tragédie dont il ne peut se remettre : la perte de sa mère, répondant au doux nom de Mikiniana. La mort de sa mère lui a value des séquelles irréversibles sur ses traits de caractères. Laissant son sourire en coin de côté, son regard s'assombrit, et il s'éprit d'une invraisemblable haine envers tout ce qui l'entourait.

Il ne veut plus de compagne, plus de famille, même son clan lui est presque indifférent. Il c'est interdit de pleurer, interdit de flancher, interdit de montrer ses sentiments. Il a comprit où ça menait : la mort.

Il se l'interdit pour lui, pour ne pas à avoir à nouveau à supporter la perte d'un être cher. Il a beau être fort physiquement, il est psychologiquement très instable bien que rien ne le laisse paraître. Si vous vous attardez sur lui, vous vous méprendrez à le voir fixer une jolie femelle blanche aux yeux bleus foncé. Ses yeux seront soudain illuminés, nostalgiques, remplit d'une sorte de tendresse. Il s'agit de Neige, Nuage de Neige : sa sœur.

L'autre personne qu'il fixe, ou plutôt qu'il fixait, était une bête assez grande, un majestueux chat noir et blanc nommé Cœur de Jais. Le regard de Flocon est, lorsqu'il le fixe ainsi, remplit d'une haine intense. Il déteste son père pour l'avoir abandonné alors qu'il avait besoin de lui.

Quand il était petit, Flocon était un chat très vif d’esprit doté d'un caractère bien à lui !
En effet, ce chat était en générale un chaton souriant et blagueur, avec un humour il faut dire essentiellement sarcastique et un grand un adepte des sarcasmes à tout va avec un grand sourire sadique sur le visage.
Cependant Flocon pouvait aussi avoir un tempérament sérieux et froid avec des propos secs, suivis évidement d'un splendide sarcasme saupoudré d'une pointe de raillerie !
Histoire


Quelle est celle lumière blanche derrière mon regard encore aveugle? Je peine à bouger le moindre de mes muscles, mes oreilles distinguent vaguement des bruissements flous, je ne sens que ce pelage si chaud contre mon petit corps duveteux.

Quel est ce liquide chaud et nourrissant entrant dans ma gueule? son gout est tout simplement succulent et riche. Il tombe dans mon estomac avec douceur, tendis que je déglutis d'autres gorgées somptueuses.

Qui est se pelage contre moi? Cette odeur si douce et au goût sucré, le souffle sur mon pelage de duvet, je sens sa langue rappeuse passer sur ma petite tête.

Un peu plus sur Toi

« M-maman ? »
Ce murmure inaudible vient de franchir le palier de tes crocs de chaton. Tu t'approches à tâtons. Ta fourrure blanche hirsute est hérissée, ta gueule entrouverte. On voit s'échapper d'entre tes babines un panache blanc.
Tes pattes se dérobent sous ton poids, tes yeux s'écarquillent, tu te relèves et approches le chat qui était étendu sur le sol. Ta queue cesse de battre l'air avec anxiété. Elle retombe sur ton arrière train, le bout de celle-ci touche le sol.
Tu sens contre ta cache thoracique ton cœur battre, tu sens la pression de ton sang te déchirer de l'intérieur.
Ton corps cesse de trembler, ta queue fouette l'air avec rage, mais ton regard reste rivé sur le corps sans vie qui fut autre fois ta mère.
«-Qui lui a fait ça ? » Craches-tu sans même te tourner vers son père. Tu étais en suspend entre deux fossés. Ton père, et le clan du vent. Tu te demandes si tu pourrais de nouveau faire face à la vie un jours, si tu pourrais abandonner ton père dans un moment pareil pour rejoindre le clan du vent. En toi, jeune chat, venait de naitre une grande qualité : La force de faire face à l'avenir sans se laisser abattre. Voilà ta force, tu ne pleuras pas, ho ça non, pas une goutte lacrymale n'allait venir détremper ta fourrure blanche. Pas une goutte de sang de celui qui avait fait ça n'allait venir empester ta fourrure d'une immonde odeur poisseuse. Ho ça non, ça serait trop facile. Dans un monde corrompu par la violence de la nature, il faut faire face la tête faute, la timidité et les sentiments sont des handicaps, les éradiquer de notre caractère est impossible, mais l'étouffer l'est. Tu plantes tes griffes dans le sol, le regard brillant, attendant une réponse de ton père.

*

Je tournai un regard vers mon père, ce regard nouveau pour moi, ce regard hargneux et plein d'orgueil. Ma mère était morte, la femelle que je chérissais plus que tout au monde venait de m'être enlevée par cette chose appelée Bipède. Cœur de Jais était secoué de violents sanglots, détruit de l'intérieur, ma pauvre sœur semblait traumatisée à vie. Et moi. Je les regardais de ce regard , de se sentiment qui venait de naitre en moi, de cette partie de moi qui venait de remplacer le chaton joueur et sociable. Je ne tremblais pas. Je ne tremblerais pas. Je ne pleurerais pas non plus. Je ne ferais jamais un tel plaisir à ses bipèdes. Perdu pour perdu, autant perdre mon âme avec la vie de Mikinyana.

Miki. Je détestais ce surnom. Miki est une abréviation, une pâle copie de se nom que je trouve splendide, Mikinyana est ma mère, une femelle forte et tendre, une femelle au caractère bien caché au fond de moi. Miki c'est ce masque qui accrochait à sa fourrure, c'est se masque de tristesse perpétuel qui collais au visage de ma mère. Miki n'est pas Mikinyana. Et pourtant. Ma mère est morte avec elle.

«- Je trouve ça puérile de demander son avis à un chaton de choisir où il veut aller, mais bon si tu insistes. Le clan du vent. »Miaulais-je d'un ton qui ne trahissait en rien un faut sentiment de trahison en la question qui avait franchit les babines d'un mâle censé être fort pour ses petits et qui se rabaissait à pleurer. Je peur paraître rustre, mais là est la vérité : Pitoyable.

Le souvenir de ses deux chattes effleurèrent mon esprit. Leur parfum venteux laissa le bout de ma queue s'agiter dans une ondulation blanche. Et pourtant. Les mots que j'avais murmurer, mon regard à Cœur de Jais, ma façon de penser, là est la penser d'un chat mature. Là est MA pensée. Et je restais cependant là, contre le corps de ma mère sanguinolent, son sang se mêlaient à ma fourrure neigeuse. J'aurais balayer une étreinte désespérée de mon père, je crois d'ailleurs que jamais je ne supporterais de nouveau son contact pour la responsabilité qu'il a mit sur mes frêles épaules.

Je frissonnai un instant. Avais-je pris la bonne décision, je devrais veiller sur ses deux là durant un moment, et cette idée me raboutait jusqu'au bout des moustaches, oui je n'ai pas honte de le dire, j'ai haïs mon propre père pour la décision dont il me donnait la lourde charge, il s'en sentait incapable, et il la remettait à son fils. Quelle belle mentalité paternelle. Quelle mentalité mature et sage. Je crois bien que je le hais toujours. Mais qui sait. Prouve moi ce dont tu es capable Cœur de Jais.

Un horrible doute me frappa. En serais-je capable? Mon regard se tourna vers la petite boule de poile blottie contre Cœur de Jais. Je voyais à son expression qu'elle allait mettre un moment à s'en remettre. Qui suis-je pour la blâmer? Qui en serait en droit? Je crois bien que moi même me suis tant refermé sur moi même que jamais je ne m'en remettrais.
Je me détachai du corps de la douce défunte. Je collai mon museau au sien et fermai les yeux. Seul mes paroles ne devaient l'atteindre.
«- Petite sœur. Promet moi d'être forte
J'aimais l'appeler petite Sœur, car elle était tout comme. Nous étions jumeaux, mais elle paressait si frêle. Ce petit animal en face de moi m'avait l'air si petit et si vulnérable que je m'en demanda même si nous étions frère et sœur. Mais c'est la fille de Mikinyana. Elle porte le même masque qu'elle. Sois forte Petite sœur.  
Après ça, tout s'effaça, j'en étais sûr. Evidement que j'en serais capable. Me répétais-je encore et encore. Jusqu'à m'en persuader moi même. Jusqu'à ce que la persuasion n'en soit plus, et que j'en sois réellement capable. Capable de tout enduré. De tout endurer pour elles. Pour son souvenir. Pour ce qu'elle est. Pour ce qu'elles étaient. Pour ce qu'elles seront. Neige et Mikinyana.

*

Non. Non. Non pas encore. Pas CA à nouveau, tu le refuses. Tes griffes labourent inlassablement le sol, ta fourrure lutte pour rester là où tu le lui as dicté : sur ton échine. Chacun de tes muscles est tendu à se rompre, tu te sens paralysé. Tu veux empêcher ton cœur de palpiter ainsi, tu veux rester toi même, tu veux te détendre, juste faire ce que tu as toujours fais, rester froid, cette armoire à glace inflexible.
Et pourtant, la douche glacée te prend au tripes, le corps noir est blanc et sur le sol, son sang se déverse sur le sol, le clan c'est attroupé autour de Cœur de Jais pour lui donné un dernier hommage. Toi, tu restes planté là, observant depuis la tanière des apprentis, on se méprendrait à croire à ta satisfaction, mais ton regard te trahit, ta lutte pour rester de marbre te trahit, te répéter inlassablement que tout ira bien, qu'il le méritait, qu'il n'était pas ton père, que tu le déteste, que c'est ce que tu as toujours voulu. La mort de ton père te semble insurmontable, la douleur désagrège ton âme et la déchire de ses serres. Tu ne vas pas faire l'hommage, tu ne dois pas le faire. Pourtant, ton chef t'appel, ta sœur pleure son père disparu.. Lui demande de revenir, le supplie de lui dire pourquoi il c'est fait ça. Cœur c'est infligé à lui même la mort, c'est un fait, mais tu ne peux te résoudre à montrer ta douleur, encore moins aller faire sa veiller. Tu sais que tu en serais incapable, incapable de rester de marbre, incapable de tenir. Ce qui est normal. Mais ton orgueil de mâle, ta fierté de guerrier t'empêche de l'admettre.

*

Elle est partie. Elle t'a abandonné. Que te reste-t-il maintenant ? Que lui reste-t-il à elle, la petite fille qu'elle a laissé derrière elle. Cette chatonne qui pleure sa Maman, et qui avait déjà perdu son Papa. Tu continues de couler. Tu sombres dans les abymes de la vie. Tu t'y caches. Pour que plus personne ne t'y trouve. Tu disparaitrais à tout jamais. Tu détruiras ta propre vie en détruisant celle des autres s'il le faut. Rendre ce qu'il te reste à vivre intéressant.
(c) Reira de Libre Graph'


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Moussy
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AAAAAAAAAAAAAAA
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Loisirs : Je suis chasseuse de licorne, depuis 1917
Humeur : <3
Moussy
Ven 10 Aoû - 17:04
Flo humain, fait en 2018

▬ ft. personnage de série, Gregory House aka Hugh Laurie

Carnation : blanc
Taille : 1m89
Corpulence : Tout ce qu'il y a des plus moyen
Cheveux : poivre et sel, courts
Yeux : Bleus
Signe(s) distinctif(s) : Sa manie de tout observer et son apparente misanthropie
Florent est un jeune homme de 25 ans. Un jeune homme adorable, compatissant, énergique. Cette crèùe d'homme a une femme et attend d'être papa sagement. Il est un peu buté. Mais c'est pas grave, sa force compense tout ça. C'est un gentil benêt.

Ahah. Vous aimeriez hein ? Fury, lui en tout cas, préfèrerais à mon avis. Surnommé Floflo par ta sœur, Florent, tu es un homme ayant bien dépasse la cinquantaine. Tu a beau être toujours vigoureux, tu es surtout doué avec ta tête, en vérité. Tu n'a spas non plus ta langue dans ta poche, tu es doté d'un tact rare et vif. Ton caractère est assez cartésien, car tu peux être l'homme le plus calme du monde, comme imploser et agresser toute personne t'adressant la parole. Un sanguin, sans être un sanguin, c'est possible ça ?

Mais vous pensez pouvoir un jour le connaître vraiment ? Connaître cet homme en souffrance ? Bien sûr que non, il est tellement odieux, que vous ne verrez en lui qu'un affreux connard de la pire espèce. Mais pour toi c'est que du bénéfice. Tu es bien tranquille, pas de mauvaises histoires, surtout au travail, et tout le monde se fiche pas mal de tes talents ▬ ou plutôt de ta passion sourde ▬ pour la médecine et la biologie.

Car ton vrai petit pieds personnel, ce sont les expérience sociales foireuses et les tests sur toi même, et les capacités de l'Homme face à la provocation, la misère humaine, n'importe quoi en vérité. Tu es exactement comme un scientifique. Et bon comédien. On t'a déjà appelé l'ordure souriante. Espionner, tendre le piège, attendre la victime, remporter la victoire.

Tu as un dicton, presque une obsession. Il n'y a pas de véritable hasard. Et tout le monde ment. Toi le premier.
Florent Hugh PinabelTout le monde ment

Âge : 54 ans ▬ Métier/études : Agent du SHIELD, capacités très grande en médecine ▬ Nationalité/origines : Il est aujourd'hui américain. Mais il est d'origine française ▬ Situation conjugale : Célibataire (tu en est le premier étonné)Situation familiale : La dernière fois que tu es allé au domicile familial, ils sont tous venu te donner des offrandes, tu étais arrivé à un temple Maya par erreur ▬ Situation financière : Amusante

-362 avant JC
Le petit Florient Hugh Pinabel est né. La seule chose que tu as su faire en voyant de là d'où tu sortais, c'est pleurer. Puis tu as vu le visage de ta mère, et ça a été pire. Tu n'avais jamais vu pareille horreur de toute ta vie. Tu es né où déjà ? Ah oui, dans le Maine. Puis tu as entendu le prénom de ta maman. Mikiniana. Tu as ris. Puis tu as entendu celui de ton père : Jais. Tu as éclaté de rire. Puis de ta sœur. Jumelle. Ah non, c'est juste ta sœur jumelle. Son nom était Neige. Tu as éclaté de rire comme jamais auparavant. Puis tu as entendu le tien : Florent. Pas courant, à l'époque. Les dinosaures t'ont regardé comme le plus mignon des casses croutes de ce dernier siècle.

-623 avant JC
Kevin marche ! Bravo Kevin!! Et toi Florent, comment tu t'en sors ? Oh, tu cours après ta sœur ? Mais tu es un enfant précoce ! En même temps, courir à 27 ans, c'est mieux dans l'ensemble non ? Tu vas à l'école. C'est tellement dur pour toi que ta moyenne est de environ 8. Oui tu es très fort. Mais il faut ajouter le 1 avant le 8, ça marche mieux pour dire la vérité. Non ?

1020
En plein Moyen-Âge. La vie est dure. Les gens ne connaissent pas les bienfaits de l'eau. La peste est une dame très courante, et très gentille, on t'a raconté que quand elle se liait à quelqu'un, non seulement elle attirait les autres mais en plus personne ne détachait d'elle ! Quelle bonne femme cette Madame Peste. En plus, sa mère, Peste Noire, était devenue impératrice ! Mais c'est un accident de la route en 1980 qui a coûté la vie à ta mère et rompu les vertèbres cervicales de ta sœur. Elle n'est pas morte. Amusant non ? Quelle est rigolote la petite Neige dans son fauteuil roulant, paraplégique. Tu l'as vue la semaine dernière, en 1981.

- 4 543 000 000
La Terre est née. Qu'elle est jolie. Et toi, Florent, tu es où ? Tu dois pas être loin, tu es tellement vieux maintenant, tu le soleil en Fury doit t'avoir à l'œil non ?

Après, savoir ce qui est vrai dans ce tissus de mensonge, c'est une autre paire de manches.

A votre propos

Pseudonyme : Moussy
Âge : 4 milliards d'années :sisi:
Commentaire : Sasageyo, SASAAAAGEYO !! Shiiiiiizuwo sasa geyo !

Une autre ? Ok !

GUREN NOOO YUMIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA *chante toute seule sur son lit*

Une autre, encore ? Ok !

KIMINOKOE, WAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAKIKASETE, KOKORO OTTO WAAAAAAAAAAAKUMEAAAAAAAAAAAATTE !!! NANIMAYEMO, YSHUAMEEEEEEEETE, LEEEEEEEEEEEEEIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA LEIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Un peu plus calme ? Ok

Sonzai shouwe kotowate, Tachidomadema. Tsatu de ushio shurio hajimate, Hikiwoto mete, Mita. Mieru. Watashi. Kagewo. Keseba. Konosaita. Hanamo. Tsutete shinaeru woooniiiiiiii. Kagenu kotowooooooo Osaete yobikikaeruuu kitsuuuuwooooooo... Sisi c'est calme je vous assure, la chanteuse ne hurle pas après, c'est faux... La chanteuse c'est pas du tout Akiakane o/




Présentation faite en 2020 sur un serveur Didi de rp médiéval






~ Albaric Bertold ~
Nom - Albaric Bertold
Classe sociale - Noble
Faction - Chevalier
Royaume - Althaïs
Sexe -
« Tout le monde ment»
Caractère - Tu es un bon chevalier, loyal et honnête. La gentillesse incarnée, un vrai papi gâteau, redoutable au combat. On t'a offert le plaisir d'apprendre à lire. Tu le souhaiterais tellement à tout le monde que tu apprends ce précieux savoir à quiconque le désire.
Aahahah. Elle est bonne celle-là, hein Alby ? Franchement c’est la meilleure blague qu'on ai jamais sorti, HEIN CONNARD ?! Ça serait mieux de pas être un fichu vieux monsieur tout ridé qui parle le plus souvent pour être méchant, tu ne penses pas ? (Non).

Tu es vieux. Certes. Tu es malin et loyal. C'est indéniable. Tu as du sang froid et tu es observateur. Ouais. Mais tu es rustre, plus fourbe que véritablement malin, menteur comme tu respires, dépourvu de sens de l'humour et, vieux croûton, tu es aussi un sacré menteur (tu l'as déjà dis) et à force de prudence et de méfiance à l'encontre de n'importe qui, tu en as surtout sombré dans la paranoïa. PAS VRAI MON VIEUX ALBY ?

Physique - OUAH ! Regardez ce beau jeune homme au physique de tombeur ! De belles petites bouclettes, une barbe parfaitement noire ! Une tête parfaite (et accueillante) ! N'est-ce pas agréable de simplement regarder cet espèce de suppot de morue ?!

Hein Alby ?

Tu n'es pas homme à aimer la bonne nourriture, tu es plus de ceux qui la donne ai voisin. Tu es un homme maigrelet aux cheveux ayant arboré une belle calvitie dès tes 30 ans. Tu es vieux, Alby, mais tu as l'air vraiment très vieux. Ton air renfrogné n'y aide en rien, tes longues jambes squelettiques et tes bras semblent fondus, ayant pourtant conservé toute ta force et ta souplesse, 48 ans reste un âge respectable, tu as l'air cruellement fragile. Ton visage est fin, couleur cendre, reflète l'incendie qui t'a brûlé un bras que tu as failli perdre. Mais qui contre toute attente n'a gardé comme séquelle que d'être hideux. Fort peu important quand on a une côte de mail sur la peau.
Taille : 1m89
Poids : 50 kg
Autres choses à détailler, s’il y a lieu : Tes cheveux sont ceux d'un vieil homme, couleur poivre et sel, secs, rêches et mal entretenus, tout comme ta barbe, à moitié grise noircissant comme du charbon. Tes yeux sont bleus. Tu fus un bon charmeur, fût un temps (révolu).
Signes Physiques : Ta vieillesse apparente, pas vrai Alby ?




Histoire - En l'an de grâce -13 500 000 000, un petit bonhomme naquit. Il s'appelait Albaric. Albaric Bertold. Il aurait pu s'appeler Pandragon, ou Arthur, ou même les deux, s'il n'y avait pas de conscience fort utile qui l'en eu arrêté aussitôt l'idée exprimée. En parallèle, un petit garçon nommé Florent était né, il ne savait pas lasser ses chaussures, compter jusqu’à 10, ni même prononcer le nom de ses dieux sans se tromper. T’as vu ça Alby ? Il te ressemble. Hein Alby. Moh c’est mignon, des cheveux noirs. Les tiens maintenant, ils sont (la ferme et racontes). La seule chose que tu as su faire en voyant de là d'où tu sortais, c'est pleurer. Puis tu as vu le visage de ta mère, et ça a été pire. Tu n'avais jamais vu pareille horreur de toute ta vie. Tu es né où déjà ? Ah oui, dans le Maine. Puis tu as entendu le prénom de ta maman. Mikiniana. Tu as ris. Puis tu as entendu celui de ton père : Jais. Tu as éclaté de rire. Puis de ta sœur. Jumelle. Ah non, c'est juste ta sœur jumelle. Son nom était Neige. Tu as éclaté de rire comme jamais auparavant. Puis tu as entendu le tien : Florent. Pas courant, à l'époque. Les dinosaures t'ont regardé comme le plus mignon des casses croutes de ce dernier siècle.

En l'an de grâce -4 543 000 000, via cette gracile anaphrase, Kevin apprit docilement à marcher ! Regardez, comme kevin marche à quatre pattes, puis à deux ! Puis il court ! Aaaah ce Kevin.. Savoir courir à 18 ans, c’est incroyable, il doit être précoce. Et toi Albaric ? Où tu en étais à ce moment ?

Ce bon vieil Alby ! Il avait 24 ans, il s'est saoulé, et il a mit le feu à sa maison de noble ! Est-ce que tu étais un enfant battu, Alby ? (Non) Pourquoi tu as fais ça (Alby ? Ça sent la fu.. ALBY MON DIEU QU'EST-CE QUE T- JE M'APPELLE ALBARIC FOUTUE PÉCORE !!) Blanche, sa petite amie de l'époque était présente. Comme sa mère Mikinyana et sûrement un fantôme de père crevé depuis des lustres. Tout ce beau monde perit, sauf Albaric.
En 48 ans d'existence, on a bien droit à une descendance, pas vrai ? Bah ouais. Même lui. Le problème, c'est que c'est pas lui, le père. C'est con eh Alby ? Bah. Tu l'as cramée avec ta propre mère pour ça, je pense que le jeu en valait la chandelle. Jusqu'à ce que la petite meure aussi. De la foutue syphilis.

Elle s'appelait Melodia, elle avait 7 ans.

Que la vie est belle. MERCI ELJISHKHAN !

Tu ne l'as pourtant pas détesté, ton dieu favoris, Alby. C'est pas sa faute au pauvre vieux si la gosse a attrapé cette saloperie. Tu penses même que c'est ce qui a décidé ton attirance envers lui, tout particulièrement.

Tu te fiches pas mal de la virilité qu'il faut avoir. Tu as emporté ta mère dans un incendie dont tu as été le seul rescapé. Tu ne te l'est jamais pardonné mais cela passe encore.

La jeune Malodia a été emportée par la syphilis alors que depuis toute petite elle faisait des terreurs nocturnes, décrivant des personnes inconnues à son champs de bataille encore puceau lui voulant du mal. Lui disant du mal. Lui disant de faire mal. De se faire mal. Tu as viré au cauchemar. Tu n'es pas spécialement violent gratuitement, mais les coups d'épées que tu as donné à ces inconnus t'ont marqué au fer rouge, aux yeux de l'état.

Resteras-tu seulement chevalier ?

Le problème, quand on s'appelle Albaric Bertold, on maîtrise l'art du mensonge. Par conséquent, ma petite merde préférée, tu n'as jamais frappé qui que ce soit gratuitement. Mais tu aurais voulu. Et tu aurais pu. C'est peut-être pour ça que tu as sombré dans la paranoïa depuis la mort de Melodia ?
By Moussy
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Moussy
Sam 7 Sep - 22:23
MAJ DE SEPTEMBRE 2019




1
Embrasement des Flocons

Nom :
Pinabel

Prénom :
Florent

Âge :
53 ans et lunes

Nationalité :
Québécois

Date de naissance :
2/10/1966

Profession :
Médecin
Citation :

« Maybe I am a fool.
But I could kick you ass anyway you son of a bitch.
»

Thème :

Flashback - Akiakane

But :

Flo ? Qu'est-ce que tu veux ? Hein ? Hein Flo ? Flo ! Qu'est-ce que tu veux ! Dis moi ce que tu veux faire ! Dis moi quel est ton but. Hein Flo ? Hey, Flo, dis, on fait une roulette russe ? Hein Flo ? Viens ! On fait une roulette russe ! Flo, tu voudrais pas me brûler, moi aussi ? Oui, Douce Huile. Je te brûlerai.

Dis Flo, tu veux vraiment tout brûler ? Que veux-tu que je fasse d'autre.

Je sais pas, être normal ? Et c'est quoi ce putain de "normal" ?

Jamais tu n'auras
de réponse.

Flo, quel est ton réel but ? Je veux être normal ! J'VEUX ÊTRE NORMAL NORMAL NORMAL !!  Je veux brûler ! Je veux tout brûler bordel de merde !!

Hein ? Hey M'man, tu me vois ?! Tu te souviens quand tu m'as dis que j'étais inconscient de faire tout ça juste pour savoir, tu te souviens quand j'ai attaqué ce blaireau et que j'ai failli en mourir ? Tu t'souviens quand j'ai couru sous la neige ? C'est pas de l’inconscience M'man, j'en ai juste rien à foutre ! J'en ai rie à foutre d'aller dans ce foutu clan des étoiles, mourir j'en ai rien à foutre, j'en ai rien à foutre que cette forêt brûle, j'en ai rien à foutre d’atterrie dans la forêt sombre. Hey, de toute façon si je meure là bas je ne reviendrai pas, hein M'man ?

Et vous là bas ! Oui vous là ! Qu'est-ce que vous foutez bande de branleurs ?! Hein ?! Qu'est-ce que vous attendez pour m'arrêter ?! Hein ?! Hein ?! HEIN BANDE DE RATS CREVÉS ?!

Tuez moi, qu'est-ce que vous attendez ? Vous voyez bien que je cherche ça ! QU'EST-CE QUE VOUS ATTENDEZ ?!

Et vous là haut là, ouais vous bande de connards dans les étoiles. HEIN ?! Éradiquez toute cette merde, pourquoi je dois m'y coller alors que vous avez programmé notre autodestruction ?! HEIN ?! HEIN FLO ? HEIN LES ETOILES ?!

Vous êtes bons pour nous torturer, mais pour nous achever, y a plus personne. Vous avez créé ça, ou on s'y est poussé nous même et maintenant c'est plus vos affaires hein ? Avouez, c'est ça ? Notre cas expire bientôt alors pas besoin qu'on le traite ? Combien de temps ça va prendre encore ?


Alors Flo, pourquoi la mélodie vrille ta tête et tes pensées ? Pourquoi ce mot là t'obsède tellement que tu as perdu le sens qu'il avait ?

"J'veux être normal, normal, normal !" Hurle ta petite caboche délirante.

"J'VEUX ÊTRE NORMAL, NORMAL, NORMAL !" S'époumone ton esprit disloqué par ta propre haine.

Hein M'man ? Tu me regardes ? Hein M'man, tu seras là toi quand j'aurai tout brûlé ? Quand tout sera normal ? Quand je serai normal ?

Stop. Flo.

Doucement petit chat, dors, vas-y, dors. Petit chat. Trouve et achève ton but. Brûle. Brûle les. Et redeviens normal. Ça va aller. Ça va être simple. Tu peux y arriver.

Hein Flo ?
2
Qui est-tu ?

CARACTÈRE

Maintenant que tu t'es endormi, Flo, et si on faisait une petite présentation de qui tu es, en dehors de cela ? T'es d'accord ? Tant mieux, tu dors, tu n'as pas le choix.

On arrive à un océan à la surface gelée. On s'est déjà montré la partie extérieur de l'Iceberg tout les deux, complètement imperceptible. Ça fait mal hein Flo, de voir la réalité en face ? Attend un peu mon petit, parce que c'est pas fini. Attaquons nous à la face immergée dans une eau glacée. Hein Flo ? Montrons ce qu'il y a dans cette petite tête, en plus de ce qu'on a déjà réalisé. Tant de haine, pour un si petit corps. Comment ça se fait, Flo ?

... Mais Flo ne répondit pas. Il dormait comme un bébé. C'est donc entre toi et moi Invité. Tu veux bien m'accompagner ? C'est sombre, j'ai peur du noir, et je sais pas nager.

Derrière ses aires hautains et précieux se cache une tragédie dont il ne peut se remettre : la perte de sa mère, répondant au doux nom de Mikinyana. La mort de sa mère lui a valu des séquelles irréversibles sur ses traits de caractères. Laissant son sourire en coin de côté, son regard s' est assombrit, et il s'est éprit d'une invraisemblable haine envers tout ce qui l'entourait. Son sourire, comme son regard d'ailleurs.

Il ne veut plus de compagne, plus de famille, même son clan lui est presque indifférent. Il s'est interdit de pleurer, interdit de flancher, interdit de montrer ses sentiments. Il a comprit où ça menait : la mort. Sa mère était une chatte douce et incommensurablement tendre et aimante.

Il se l'interdit pour lui, pour ne pas à avoir à nouveau à supporter la perte d'un être cher. Il a été forcé de le supporter alors qu'il était trop jeune, j'imagine. Il a beau être fort physiquement, il est psychologiquement très instable bien que rien ne le laisse paraître, sauf quand on le provoque. Il est déchiré de sa propre autodestruction et de son déni. De sa haine. De sa détresse. Il plonge vers la folie, et avec avidité. Il agit parfois comme une machine.

Si vous vous attardez sur lui, vous vous méprendrez à le voir fixer une jolie femelle blanche aux yeux bleus foncé. Ses yeux seront soudain illuminés, nostalgiques, remplit d'une sorte de tendresse. Du moins jusqu'à ce qu'elle ne se barre du clan, cette salope. Il s'agit de Neige, Nuage de Neige, Rêve Enneigé : sa sœur. Bon je l'ai traitée de salope, mais en fait c'est lui qui l'a chassée. Il voyait qu'elle était malheureuse ici, alors il a mit un plan en marche pour qu'elle parte. Et il a complètement craqué quand il l'a revue des saisons plus tard. Ce chat devrait écouter du Michèle Torr je pense. Ça le calmerait sûrement.

L'autre personne qu'il fixe, ou plutôt qu'il fixait, était une bête assez grande, un majestueux chat noir et blanc nommé Cœur de Jais. Il déteste, ou plutôt détestait, son père pour l'avoir abandonné alors qu'il avait besoin de lui. Il déteste son père pour l'avoir forcé à rejoindre le clan des Orchidées. Mais il se garde bien de songer qu'il le lui avait demandé, dans quel clan il voulait aller, à lui comme à sa sœur.

Quand il était petit, Flocon était un chat très vif d’esprit doté d'un caractère bien à lui. Ce chat était un chaton souriant et blagueur, avec un humour il faut dire essentiellement sarcastique. Son sourire était espiègle, plein de vie et de curiosité. Et toi ma petite Wissou, je sais que tu penses à Ezarel (je me suis promis de m'arrêter à l'épisode 18, en voyant les illus suivantes et je l'ai fais ( ಠ۾ಠ). Et tu as parfaitement raison. Il a son humour un peu méchant.

Cependant Flocon pouvait aussi avoir un tempérament sérieux et froid avec des propos secs, suivis évidement d'un splendide sarcasme saupoudré d'une pointe de raillerie. C'est Flo quoi.

Mais Flocon, c'était un petit chat intelligent et curieux. C'était ses traits de caractères principaux. Mon grand Brasier Floconneux. Si ta mère te voyais aujourd'hui...

C'est pourtant dans les clans que tu as appris à haïr tout et n'importe quoi. Dis Flo, qu'est-ce qui t'a rendu si Misanfélide ?

Oui Flo, Misan du grec Misein, détester et félidé, chat. Bah oui Flo, tu ne sais pas tout. Hein Flo ? Tu ne sais rien, Flo. Hein Flo ? Tu ne sais rien.

Tu hais ta propre espèce. Tu te hais toi même. Tu autodétruits un peu plus chaque jours, te demandant un peu plus à chaque coup quel est ton but, la finalité de toute cette haine.

Mais dis moi qui tu es, Flo. Non, tu as déjà tout dis. Tiens, tu es reveillé Flo ? Oui j'ai tout dis mais et tes qualités alors ? Dis ce que veut voir Ewi. Non. Elle ne le verra pas. S'il te plais Flo, ne sois pas si mauvais. Elle ne saura rien cett- Je sais que tu vas l'insulter ! On insulte pas Ewi !! BIEN SÛR QUE J'ALLAIS L'INSULTER QUE VEUX TU QUE JE DISE D'AUTRE ! Tu te contentes encore de regarder Flo. Observe la partie immergée de ton iceberg. Qu'est-ce que tu vois ? Vas te faire fou- LANGAGE ! Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ton foutu langage ?! C'est une référence que tu ne peux pas comprendre. Bien. Si tu ne veux rien dire, alors je le dirai moi. NON !

Flo est devenu aigri et méchant, mais TU NE DIRAS RIEN SALOPE Cesse de me couper veux-tu ? Bien, Flo c'est un chat devenu âpre et en proie à la violence. Mais il n'a pas perdu sa ruse, il n'a pas perdu s- LA FEEEEEEEERME ! sǫn désiŕe ́d'ap͟p̨r̸en̶d̢re. ̧Sa ͡ten͟d͝re͞sse ͜enve͞r͠s ͜s͡a̸ ̨fi͠l̕l͢e͠, e̵n̕vers̵ sa mè͞r҉e, e҉nvers ͝sa sœur.҉ Embŗas̵ement ͠des Flo̢cơn̷s̛ n͡e veut d͠e͜ mal̵ à ̡pe̡r͏s͡onné, au fond. ̧Il v͞eųt̸ just̸e cesse̷r d̡'être mąlheureux̡ ̀et d͞e ̀vǫi̛r ̸sa ̧f͝i͜l͡le ma̷lhe͏u̵reuse.̷ Ces͝s҉e͏r ͘d͡e̢ v̸o͝ir ceųx ̷qu'il adm҉i͜re ̢mouri̕r à́ p͡etit ̕fe͜u et̴ ͟la me͟ntalité d̴es c͡lan͠s ̸va͠l҉s͢èr ͝vers u͟n destin ensang҉l͜ant͡é. Al̡or͠s i͡l ̀pa͞rt͞ à͟ la͢ d͢ériv͟e d͘a̕ǹs sa misè͝re et͟ ̕s͠on désesp͜oir͠.̵ M̴ais͟ ͠c͞omme͟ t͞ư ̛e͏ś ̸b͠ea̧u͠,͞ ́quànd ta̵ fǫurr̡u̧re e̸s̸t pr͜op̀re̕.͠ ̕Com҉me tu̴ es ͡gent̷i̵l q͠uand ̛tu n'͏as ͝pas ͏à ͞p̧orter ͝ce͡ maśqu͟e̛. ͘Co̶mme t҉u ͜e͡s dou͜é̸ ́a͡u ͠combat͞. ́Co̧mḿe̸ t͜u͢ e҉s in̵timid̨an͞t. H͟ein̛ ̷Flo ? T͡u ĺe ̡v͘ois̀ ça̢ ̛? ̧C̨omm͜e̶ ̶t҉u es m͠ali̴n̢, co̶mme ͜tu és i҉nte̛ll͘ige͡n͟t͏.͘ ̡T͡u m̢et͡s̕ du̡ ̶c̨œu҉r̴ au v̴en̡t̀re ̴à͘ ̵t’au̸todétruire̵. ͞T͏u ̴sais c̴é ͡q͢u͢e̕ ç̧a f̡ai͝t̶ ͠ḑe ͞toi, ͜F̧lo̵ ̴? Ḉa f͡ait͏ de̵ t͡oi͜ un an҉i̴m̡al dét͜e̷rminé. U͠n anim̢al ̷qui veut͟ ͞vi͝vre͡,͢ qui ve͞ut͘ rede҉v̢e̵ni̧r҉ ̡n̷or͏mal et c͟her̀cher͢ ce q̕ue signif͢ie̡ ce̢ ͝mot̨.

TAIS TOI TAIS TOI TAIS TOI ! Elle a vu Flo. Elles ont toutes vue. Et toutes personne qui lira ta présentation aussi. Vois comme tu es en détresse et fort à la fois. Va crever salope de- de quoi Flo ? Tu sais ce que je suis ? Enfance, curiosité, misanfélidie. Peu importe, je veux que tu dégages et que tu te TAISES ! Non Flo, je suis ta détermination.

Et  moi, je dis que tu es un chat intelligent, fort, déterminé, dévoué et loyal.

Hein Flo ?
PHYSIQUE -

Tu es un animal avec sur le dos une fourrure blanche de neige. Enfin "neige"  est un bien grand mot, tu en prends tellement peu soin qu'elle est devenue avec les saisons d'un délavé critiquement laid. Tu as des yeux couleur de miel, ensoleillés d'une lueur bleue que l'on voit à peine, même pas du tout. Qui a disparue quand tu es devenu guerrier. Comme l’ensoleillement dans tes iris. Elles étaient d'un miel vivant, bourdonnant avec plaisir de tout ce nectar qu'on lui donnait. Mais il est devenu d'une pierre d'ambre où filtrent toutes sortes de choses. Même du sang de dinosaure.

Ta queue fine est constamment maintenue en bas de tes pattes, dodelinent tranquillement, presque imperceptiblement. Elle ne dodeline même que rarement. Ce n'est que quand tu es tout seul. C'est ce qui rend ce dodelinement délicat imperceptible. Quand tu étais petit, tu étais d'un blanc impeccable, un blanc éclatant. Ta queue dodelinait par intérêt et curiosité. L’intérêt de la moindre chose. Tes yeux concentrés, tes beaux yeux ambrés. Un chat blanc aux yeux ambrés, c'est comme une jolie blonde aux yeux marrons. C'est si peu commun que ça en devient beau. Et puis l'ambre de tes yeux est si spécifiquement froide mais enflammée qu'elle fascine. Sauf que tu détestes qu'on t'observes. "Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'ils te fassent", qu'ils aillent tous se faire foutre. Toi, tu observes pour savoir,  pour comprendre. Eux, ils jugent. Mais qui ça, "ils", Flo ?

Tes pattes sont courtes et puissantes même si tu n'es pas large d'épaules, ça te donne une allure famélique. Ton regard est persan, l'éclat ambré est tout ce qu'il y a de plus mystérieux car on ne voit rien à l'intérieur à part un glacier usé par les épreuve. Toujours debout, brûlant tout sur son passage, lui compris. Bien sûr : un glacier qui veut brûler d'autres glaciers, finira en océan. Tes yeux brûlent Flo. Ça brûle de partout. Pourquoi une couleur si chaude est-elle si froide ? Hein Flo ? C'est parce que le soleil brûle de froid en saison des neiges.

Dans tes postures, Embrasement des Flocons, tu es toujours parfaitement droit et immobile. Tu resteras en toutes circonstances peu mouvant et imperceptible, ton regard braqué sur ta cible. Amicale ou ennemi, ou même proie, l'imprtant c'est d'observer. Observer. Toujours Observer.

Lorsque tu te bats pour te battre et non pour provoquer, tu ne feules pas, tu ne craches pas non plus. Tu fais peu de mouvements, tu es imprécis, mais c('est pas grave. Ils sont pires que toi, ils ne savent pas observer. Tu es piètrement faible Flo, alors tu compenses avec ta tête. Tu regardes ton ennemi consentement. Tu anticipes. C'est la clef de ta réussite. Ne pas te fier aux paroles, tout le monde ment, anticiper et observer.

Pourtant Flo, avec tes airs presque supérieurs, en marge de la société et hautains, tu es socialement.. Un boulet.Tu ne connais même pas la différence entre l'amour maternel, l'amitié, l'admiration, et toute autre forme d'affection. Pour toi, c'est tous les mêmes. Et tu ne les maîtrises pas. C'est très facile de te faire perdre tout tes moyens.

Mais Flo, ce n'est pas ça qu'ils veulent. Comment es-tu, dans le plus petit détail ? Analyse ton corps, surprends moi, Embrasement des Flocons.

Alors tu écoutes la petite voix de la curiosité dans ta tête, cette petite voix qui ne raisonne qu'ici, car il n'y a qu'ici que ta curiosité peut-être de mise. Tu vois ton poil. Flo, regarde ton poil. Court. Rêche. Non Flo, pas comme ça. Tu vois mais tu n'observes pas. Mon pelage pourrait être considéré comme laid. Il est blanc, certes, mais un blanc sale, un blanc cassé, pas crémeux, un blanc crasseux. J'en suis presque gris, couleur cirage.Voilà Flo, c'est ça qu'ils veulent. Montre leur qui tu es. Je ne sais pas qui je suis. Observe. Cesse de regarder. Cesse de penser. Observe, c'est tout. Cesse de voir, cesse de regarder : observe. Flo. Que vois-tu ?

Je vois des pattes courtes. Je vois des contusions très marquées sous cette robe de perce-neige fanée. Je vois que mon corps ne peut cicatriser correctement, que je ne lui en laisse pas l'occasion. J'ouvre mes plaies quand elles se referment, j'arrache les croûtes, je fuie le guérisseur comme la peste. Et cette marque qu'a vu la petite Admine de RPG, qu'est-ce que c'est Flo ?

C'est une griffure. La peau est rose vif, le tissu cicatriciel est tout neuf, tout propre. Non ce n'est pas vrai. C'est vrai pour ceux qui n’observent pas. Bonne réponse. Il n'a l'air rose et en bonne santé que parce que la croûte ne cesse de saigner. Ne cesse d'être grattée. Pas de guérisseuse, pas de soin, on en a pas besoin. Bonjour madame infection. Comment-allez vous ? Ahah c'est drôle, comme vous faites vos affaires. À chacun de mes pas, j'ai l'impression que vous enflammez tout mon corps.

Vas plus loin. Des coussinets roses. Ils étaient tendres et désireux d'aventure, mais ils sont vite devenus craquants et à vif, du temps où je m'appelais Nuage des Flocons. Pourquoi cette précision, Flo, celle quant au fait que tu étais apprenti ? Parce que c'est fini, j'ai endurci mes coussinets et mes pattes. J'ai des muscles abrasifs, suintants de puissance brute et maîtrisée. Comme ma queue qui a perdu sa densité, par faute de soin, le poil a décidé de se raccourcir. Je ne pensais pas ça possible. Il y a une trace noire qui parcourt le bout de ma patte avant droite. Je dis que c'est de naissance, car mon père est noir et blanc. Répondent-ils que c'est laid ? Oui, ils ne savent pas observer. Ils ne savent pas faire la différence entre une marque indolore du chemin du tonnerre et du pelage. On appelle ça du goudron, penses tu que ça va partir ? Qu'est-ce que j'en ai à foutre ? Tu as voulu renchaîner sur le mot "goudron" mais tu l'as déjà oublié. Paradoxe détecté et anomalie supprimée.

Continue, Flo. Wissou et Flowi veulent en savoir plus de toi. Jusqu'à ce que leurs yeux en saignent. Oreilles triangulaires. De grands yeux. Un museau fin et légèrement long. Un peu rond tout de même. Mais c'est parce que je ne mange pas assez, d'après Chant des Rivières. C'est bien Flo, tu sais observer.

Hein Flo ?
Histoire

« Comme elle est jolie cette dame. Neige dit que c'est notre maman. Alors je lui sourie, et je lui pose des questions. Plein de questions. J'aime beaucoup poser des questions.
Maman, c'est quoi ça ?
— C'est une sourie Flocon.
Me dit elle avec tendresse. J'aime ses yeux. J'aime beaucoup ses yeux. Elle est belle, ma maman. Ma maman elle est parfaite. Alors je lui pose plein de questions. Et Papa aussi, Papa il sait plein de choses ! Alors je pose plein de questions, plein plein de questions !

Papa, c'est quoi ça ? C'est tout liquide !
— C'est du sang, tu en as toi aussi.
Me répond papa. Comme il est fort, mon papa.
Quoi ?! Mais c'est quoi ?? Demandé-je en agitant ma petite queue, les yeux grands ouverts.
C'est un liquide avec plein de choses bonnes pour toi dedans. Je lui ai souri, et me suis couché sur ses pattes. Pour pas qu'il s'en aille. Je ne veux pas que papa s'en aille, je veux qu'il me dise ce qu'il sait d'autre !
Papa dis moi c'est que c'est ces choses bonnes pour moi ! Dis moi Neige, toi, tu préfères papa ou maman ? Moi je préfère maman. Papa il a l'air triste. Maman elle est douce. J'adore maman. J'aime maman, maman c'est la meilleure. Hein Neige. Toi aussi t'es la meilleure ma petite Neige ! Toi aussi je t'aime !

*

Un petit chat est devenu grand. Grand est un bien grand mot. Pourquoi les gens disent toujours "plus tard, quand tu seras grand ?" toi qui grandis tout les jours, tu es là et tu attends. Alors qu'en ce jour, ton joli visage de chaton va prendre sa 7em lune, tu vas devenir un grand, non ? Hein Flocon ?


« Maman ? »
Maman est morte Flo. Mais c'est pas possible ? Et ça veut dire quoi mourir ? Elle reviendra pas ?? Tu fais ce que tout chaton normalement constitué ferait : tu pleures. Tu appelles à l'aides, tu appelles ta maman. Neige arrive. Papa arrive. Mais maman est déjà partie. Petit Flo ne se sent pas vraiment comme étant un Grand, ce matin..

* Petit chat est perdu, il ne sait plus vraiment qui il est, alors tu te perds dans mes énallages *

Je tournai un regard vers mon père, ce regard nouveau pour moi, ce regard hargneux et plein d'orgueil. Ma mère était morte, la femelle que je chérissais plus que tout au monde venait de m'être enlevée par cette chose appelée Bipède. Cœur de Jais était secoué de violents sanglots, détruit de l'intérieur, ma pauvre sœur semblait traumatisée à vie. Et moi. Je les regardais de ce regard , de se sentiment qui venait de naitre en moi, de cette partie de moi qui venait de remplacer le chaton joueur et sociable. Je ne tremblais pas. Je ne tremblerais pas. Je ne pleurerais pas non plus. Je ne ferais jamais un tel plaisir à ses bipèdes. Perdu pour perdu, autant perdre mon âme avec la vie de Mikinyana.

Miki. Je détestais ce surnom. Miki est une abréviation, une pâle copie de se nom que je trouve splendide, Mikinyana est ma mère, une femelle forte et tendre, une femelle au caractère bien caché au fond de moi. Miki c'est ce masque qui accrochait à sa fourrure, c'est se masque de tristesse perpétuel qui collais au visage de ma mère. Miki n'est pas Mikinyana. Et pourtant. Ma mère est morte avec elle.

« Je trouve ça puérile de demander son avis à un chaton de choisir où il veut aller. » Miaulais-je d'un ton qui ne trahissait en rien un faut sentiment de trahison. Mais il avait insisté. Alors j'ai répondu le clan des orchidées. Parce que je connaissais pas ces fleurs. La question avait après tout été prononcée des babines de ce mâle censé être fort pour ses petits et qui se rabaissait à pleurer. Cela peut paraître rustre, mais là est la vérité : Pitoyable.

Le souvenir de ces deux chattes effleurèrent mon esprit. Leur parfum ombreux laissa le bout de ma queue s'agiter dans une ondulation blanche. Et pourtant. Les mots que j'avais murmurer, mon regard à Cœur de Jais, ma façon de penser, là est la penser d'un chat mature. Là est MA pensée. Et je restais cependant là, contre le corps de ma mère sanguinolent, son sang se mêlaient à ma fourrure neigeuse. J'aurais balayer une étreinte désespérée de mon père, je crois d'ailleurs que jamais je ne supporterais de nouveau son contact pour la responsabilité qu'il a mit sur mes frêles épaules.

Je frissonnai un instant. Avais-je pris la bonne décision, je devrais veiller sur ses deux là durant un moment, et cette idée me raboutait jusqu'au bout des moustaches, oui je n'ai pas honte de le dire, j'ai haïs mon propre père pour la décision dont il me donnait la lourde charge, il s'en sentait incapable, et il la remettait à son fils. Quelle belle mentalité paternelle. Quelle mentalité mature et sage. Je crois bien que je le hais toujours. Mais qui sait. Prouve moi ce dont tu es capable Cœur de Jais.

Un horrible doute me frappa. En serais-je capable? Mon regard se tourna vers la petite boule de poile blottie contre Cœur de Jais. Je voyais à son expression qu'elle allait mettre un moment à s'en remettre. Qui suis-je pour la blâmer? Qui en serait en droit? Je crois bien que moi même me suis tant refermé sur moi même que jamais je ne m'en remettrais.
Je me détachai du corps de la douce défunte. Je collai mon museau au sien et fermai les yeux. Seul mes paroles ne devaient l'atteindre.
« Petite sœur. Promet moi d'être forte.»
J'aimais l'appeler petite Sœur, car elle était tout comme. Nous étions jumeaux, mais elle paressait si frêle. Ce petit animal en face de moi m'avait l'air si petit et si vulnérable que je m'en demanda même si nous étions frère et sœur. Mais c'est la fille de Mikinyana. Elle porte le même masque qu'elle. Sois forte Petite sœur.  
Après ça, tout s'effaça, j'en étais sûr. Evidement que j'en serais capable. Me répétais-je encore et encore. Jusqu'à m'en persuader moi même. Jusqu'à ce que la persuasion n'en soit plus, et que j'en sois réellement capable. Capable de tout enduré. De tout endurer pour elles. Pour son souvenir. Pour ce qu'elle est. Pour ce qu'elles étaient. Pour ce qu'elles seront. Neige et Mikinyana.

* Toujours plus bas dans la chaîne de la mentalité de l'innocent petit chat qu'il est, petit chat devient grand *

Tu t'avances dans la brume. Une brume comme sans fin. La brume qui ne peut se disperser que quand retentit le rugissement du lion. Le rugissement sorti du tréfonds des ténèbres. Ce rugissement sorti des abysses de l'âme de l'animal qui le cri à s'en arracher mes poumons. Ce rugissement que tu n'as jamais poussé. Le voile est blanc. Épais. Du moins c'est ainsi qu'est censé être un voile normal. Celui-ci est noir de jais. Noir comme les ténèbres qui dévorent ton âme. Avec des éclairs rouges. Ceux de ton propre sang. L'essence de ta propre existence que tu t'acharnes à réduire à néant. A la jeter avec violence et brutalité sur le sol de la forêt. Un sol imprégné de sang. Sang félin. Canidé. Rongeur. Pachydermique. Équestre. Peu importe d'où vient de sang. Il est là et il hante les lieux. Il hante une apprentie guérisseuse. Ce sang déversé par litres durant des siècles. Combien de cadavres ont gît là où le camps de l'Ombre se tient avant que vous ne venez fouler ces terres ?


La brume du cauchemar t'aveugle.

La minuscule goutte de sang tombe dans l'océan.

Tu continues d'avancer sans t'arrêter dans tes propres ténèbres.

La minuscule goutte se désagrège. Se dilate. Se déforme. Rougie le dieu océanique. Elle grandit. Grandit. Grandit encore. Puis elle se répand. Le miséreux océan croupit.

Ton mur mentale s'effondre sur lui même et tu sombres avec lui. L'évolution est toujours la même : tu finis par dévaler l'escalier que tu avais si durement créé. Escalier d'un reflet de toi même. Un escalier sous forme de miroir.

La minuscule goutte devient un océan de gouttes. Dieu océanique devient rouge. Illusionniste. Pervers. Cruel. Perfide. Le tout puissant s'engorge sur lui même et s'assombrit. S'assombrit. S'assombrit. Il se noie en se noyant lui même. Il se noie dan l'illusion qu'il a  lui même créée. Qu'il est doué ce putain d'océan quand même.


Première lune.
Ta compagne est morte. Elle s'est envolée. Elle t'a abandonné. Toi jeune guerrier depuis à peine quelques lunes. Elle a une fille. Elle te l'a laissée. Tu n'es pas prêt. Tu ne veux pas d'un putain de gosse. Tu veux qu'on te foute la paix avec la veillée. Avec sa vie. Avec la relation obscène qu'elle a eu et avec le guérisseur et avec son apprenti, qui en plus était un fils de solitaires un poil turbulent. Et elle t'a un poil abandonné avec un putain de morveux sur les bras.

La chatonne doit se retrouver seule dans la pouponnière. Mais elle est trop terrifiée pour rester seule. Tu passes la nuit avec elle. La petite se pelotonne contre ta fourrure et y engouffre son museau. Bon dieu qu'elle tremble. Bon dieu qu'elle semble fragile. Bon dieu qu'elle semble en souffrance. Bon ? Connard plutôt. Connard de clan des étoiles de lui avoir refourgué une tête pareille. C'est pas ta faute. C'est pas ta faute à TOI, t'es pas son père toi. T'es que le remplaçant. Un putain de remplaçant.

La petite n'a même pas de nom. Les reines te disent que c'est toi qui doit lui trouver son nom. Tu ne les regardes même pas. Tu regardes dehors. La forêt. Toujours la forêt. La forêt. Que la forêt. Juste la forêt. Jusqu'à ce qu'elle s'insémine dans ton ADN. Jusqu'à ce qu'il n'y ai qu'elle et rien qu'elle. Elle et elle seule. Puis tu regardes la forme immobile contre toi. On dirait une proie déjà achevée alors qu'elle n'est même pas nommée. Alors qu'elle n'existe même pas. Et dire que c'est cette misérable petite vie, fragile comme une feuille en hiver, qu'on ta mit entre les pattes. Ils n'aimaient pas Douce Huile. Ils ne t'aiment pas non plus. Alors ils n'aiment pas non plus l'enfant de la guerrière déchue et de son merveilleux guérisseur suicidé. Qu'ils aillent se faire foutre. Un gosse de cet âge a pas à subir leur courroux. Cette putain de gamine va bien survivre. Elle sera forte putain. Elle sera à elle seule le nom de ses parents. Nan, elle sera mieux que ça cette putain de mioche, elle sera tout ce qu'ils n'ont pas été.

Rivière. Petite Rivière. Ça va être ça, son putain de nom. Parce que l'eau d'une rivière c'est pas celle d'un océan, ni de l'huile. Parce qu'une putain de rivière, tu y trouves de la mousse. Comme le nom de son défunt, de putain, de père. Ahah cette bande de connards incapables seront choqués de voir ce que cette gosse va devenir, à elle seule. Ouais, toute seule. Sans toi. Elever un morveux c'est pas pour toi. Surtout pas pour une Petite Rivière. Un morveux pareil ne mérite pas de finir comme toi. A vouloir t'autodétruire. Oui. Tu peux l'abandonner. Mais où ? A qui tu peux la laisser, pour être sûre qu'elle devienne non pas ce qu'elle était censé devenir mais ce qu'elle veut devenir. Cette putain de gosse qui ne devrait pas être avec toi.

Tu la vois qui souffle. Qui se retourne. Qui se cache plus profondément dans ta chaleur. Chaleur qui lui est émotionnellement impossible. Ta chaleur à toi. Ta chaleur émotionnelle. Là contre toi. Tout contre toi. Elle est trop fragile putain, pourquoi on te l'a mise dans les pattes ? Pourquoi est-ce que cette reine a-t-elle si peu de responsabilité qu'elle t'a laissé un enfant à TOI ? La boule de poil remue. S'enfuie encore un peu dans ta fourrure à la recherche de seul son père sait quoi. A la recherche de ce que n'importe qui, mais pas toi, peut savoir. Souffle rapide. Rauque. Elle cauchemarde. Que ferait ta mère ? Que ferait Mikinyana ?

Tu enlaces un si petit corps avec ta queue. Le petit être se calme. Elle plante ses griffes dans ta peau. Tu lui lèches les oreilles. Elle frémit et resserre encore ses griffes dans ta chaire. De minuscules gouttes rouges perlent sur ta robe blanche de neige. Tes muscles se raidissent. Son emprise sur toi se resserre. Physiquement et mentalement. Elle s'insémine dans ton esprit comme un ver. Si petite. Si petite bordel de merde. Comment un être si petit et si jeune peut se faire autant de mal à lui même ?

Tu remues. Cela semble déclencher dehors un coup de tonnerre. Uniquement dans vos têtes. Dehors la lune trône en maître absolu. L'animal blotti contre toi se fige. Elle a même cessé de respirer. Tu sens son coeur s'emballer cependant. Tu remues la petite forme du bout du museau rageusement. "Hey respire putain !" Mais la chatonne se fige plus encore contre toi, comme si elle voulait t'arracher la peau alors que tu essayes de l'arracher à sa douleur. Tu t'énerves. La forme se crispe plus encore, plongeant ses minuscules griffes dans ta peau avec autant de douleur qu'elle t'en profère. Douleur intense et sanglante.

La goutte tombe. Se désagrège. Se dilate. Se déforme. Rougie ton pelage. Devient océan. Mais cette fois, ce n'est pas toi qui t'effondres. C'est elle. C'est sa peur qui se déverse par fines gouttelettes sur ta fourrure hérissée.

Tu te figes. Tu poses délicatement ton museau contre le sien. Et tu ne bouges plus. Tu respires. Tu contrôles. Tu contrôles. Tu contrôles.

Elle expire dans un faible gémissement terrifié. Tu as posé délicatement ton museau contre le sien. Et elle a recommencé à bouger. Tu respires. Elle t'écoute. Tu contrôles. Elle finit par respirer, à court d'air. Elle finit par se calmer. Juste là contre toi. Elle, c'est Petite Rivière. Oui. C'est ça son nom. Ce nom que tu lui as donné. T'as fais au moins une chose de bien dans ta vie. Elle est fragile putain.. Cette Petite Rivière. Qu'est-ce qu'elle est fragile.

Qu'est-ce qu'elle est fragile putain. Cette gosse.

Seconde lune.
Petite Rivière refuse de manger. Petite Rivière refuse de te quitter d'une semelle. Petite Rivière a peur. Petite Rivière reste muette quand on lui parle. Petite Rivière s'accroche si elle se sent abandonnée. Elle s'accroche comme si sa vie ne dépendait. Elle enfonce ses griffes dans ta peau. eTujours dans les mêmes endroits. Devenus depuis le temps insensibles à la douleur. Insensibles à la vue du sang qui s'échappait de manière.. Plus ou moins abondante parfois.

Petite Rivière parle.. Se parle à elle même. Qu'elle est frêle. Qu'elle est pathétique. Elle enfonce encore un peu plus ses griffes. Tu as l'impression que c'est ce qu'on lui a demandé. Là dedans. Dans sa drôle de tête. Plus elle enfonce ses griffes dans ta peau, plus elle tremble. Plus ta peau caresser ses griffes, plus la douleur est transmise. Plus ses voix semblent satisfaites. La douleur te fait du bien. Tu la laisses faire. Il vaut peut-être mieux qu'elle fasse saigner un guerrier dans la force de l'âge plutôt que sa misérable petite carcasse.

Parfois, tu peux voir un éclair de lucidité dans ses yeux embrumés par une sorte de drogue très puissante. Parfois, tu peux voir dans ses yeux bleus claire qui ne sont décidément pas ceux de sa mère qu'elle te voit. Mais ce qu'elle voit de toi te semble vraiment.. Vraiment beau. Tu sens un éclaire de peur te transpercer en sentant les chaînes de la chatonne se resserrer autour de toi. Autour de toi. Rien que toi. Tu fais partis de son petit monde. Dans ces moments là.

Son physique est atypique. Tu revois le visage d'enfant de Douce Huile.. Balayé par ce visage là. Tu vois ses yeux verts. Sa fourrure courte. Douce. A la couleur imparfaite. Et tu la vois elle. Cette petite "lui". Ce "lui" que tu n'as jamais connu. Cette petite chatonne là. Près de toi. Non. Contre toi. Ce visage qui peut être et déformé par la peur et la douleur, et illuminé d'un sourire d'enfant et d'admiration. Dans son monde à elle. Tu es dans sa lumière. Toi, ta fourrure blanche courte et tes yeux ambrés. Toi et ta musculature imposante, même par ta petite taille. Toi et ta ruse faussement impulsive.

Elle et sa fourrure noire. Sa dense fourrure noire comme du jais. Une couleur noire parfaite. Plus parfaite que le noir d'un ciel de minuit. Sans la moindre étoile pour polluer ce ciel de cauchemars. Elle et ses yeux d'un bleu pâle splendide. Elle et sa taille si petite, si frêle. Si horriblement maigre. Elle qui refuse de manger. Elle qui refuse de parler sauf à elle même.

Qu'est-ce qu'elle est belle. Cette Petite Rivière.

Troisième lune. Dernière Lune.
Pourquoi tu as l'air si triste ?

Les premiers mots qu'elle t'a dit. Tandis que tu observais les autres se lamenter sur la tombe de Douce Huile alors que tu n'y est même pas allé pour la veillée.

Je ne le suis pas.

Répondis-tu d'un ton las. Comme si elle n'avait fait que parler dans un de ses éternels délires psychotiques.

Le chat qui vient me voir dans mes rêves il a l'air comme toi. Et lui il est toujours très triste.

Miaula-t-elle en se débattant pour regarder son père adoptif dans les yeux. Paire d'une couleur sans vie qui la fuyait autant qu'ils échappaient à toute attache dans un monde qu'il se complétait à tenter de détruire. Utilisant son propre corps comme grenade. Tes yeux sans vie qui la fuient autant qu'ils échappaient à toute attache dans un monde que tu te complaisais à tenter de détruire.

Mais j'ai un cœur de pierre et je doute avoir une quelconque âme.

Répondis-tu d'un air détaché. Ce à quoi l'enfant répondit avec autant de détachement que toi.

Mais le cœur qui bat dans ta poitrine, lui il est bien là. Et ton cerveau aussi. Il carbure et se torture tout seul. Bien que ton esprit se soit apparemment gelé. Tu restes méchant, hypocrite et égoïste. et ces deux là, s'arrêteront un jour. Peut-être que TU les feras s'arrêter volontairement.

Tu as instantanément fait le rapprochement avec la mort du véritable père de l'enfant.

Qu'est-ce qu'elle est sage. Ta Petite Rivière.

Elle est tout ce que t'as fais de bien de toute ta putain de vie. Et tu veux détruire ça ? Oui. Parce qu'ils lui rendent bien, sa bonne action. A faire ce qu'ils font avec sa sublime petite tête. Elle est quand même épatante cette gosse. Dans sa lucidité. Elle déborde tellement de.. Lucidité. Pas étonnant qu'elle ai fini apprentie guérisseuse. Condamnée à ne jamais avoir de gosse. Ca tombe bien, techniquement. Ca fait moins de sales petits cons à écarter de la fragile chatonne.

*

Tu restes en retrait des deux apprentis pour ne pas faire peur à Nuage des Rivières. Mais ta colère est vive. Même foudroyante. Alors que la jeune novice était s'en est allé dormir, tu attends avec patience et discrétion que l'apprenti roux ne sorte des griffes de cette imbécile de guérisseuse. Cette espèce de gourde s'était excusée pour Nuage des Rivières. Et n'avait même pas pris en compte les menaces du morveux sur ta fille. Tu es donc resté tapis dans l'ombre, assis, la queue soigneusement lovée autour de tes pattes, ce sale petit rat allait voit ta colère et ta cruauté. Tu allais le brûler.

Mais l'heure est à ton spectacle. Lorsque ce petit crétin sorti de la tanière de cette salope de guérisseuse, tu l'appréhendas. Tu ne te prias pas et forças le passage : les crocs dans la peau du cou, et tu l'as jeté comme de la paille vers l'entrée du clan. Tu comptais le faire aller à la lande près de la frontière venteuse, et laisser tes dons en improvisation faire tout le travail.

Le morveux se relève, mais son esprit reste à terre. Il ne te regarde pas. Il est comme transit par un froid intérieur. Comme une paralysie du sommeil.

Bonjour à toi faible petite créature. Si ta maman ne te manque pas trop, tu peux venir avec moi qu'on parle entre hommes ? Beau papa doit s'assurer que sa fifille chérie est entre de bonnes pattes. Tes yeux finirent ta sentence : C'est à dire pas les tiennes espèce de fumier de lapins pourri, rongé par la moisissure.

Personne ne touche à Nuage des Rivières.

Papa n'était pas content, pas content du tout. Alors le tout petit tas de merde s'avança devant la queue entre les pattes. Et cette fois, pas de jolie petite schizophrène pour le protéger. Cet espèce de larbin de raclure de fond des litières. Il s'avança, et sans rien dire. Jusqu'à ce que tu faces volt-face. Tu as regardé la lune, la lande et enfin le piètre petit gamin.

La lune trône bien au dessus de vos têtes. À toi et à cette carcasse de gerbille. Elle trône comme une déesse en pleine danse. Mélodieuse et rayonnante. Puissante et au dessus de tout soucis. Aussi claire que de l'eau de roche. Hein ? C'est ce que nous allons voir, Nuage Hurlant.

Au milieu de cette lande. Tu vois un gamin. Autour de ce chaton à la morve au nez, tu vois une surface parfaitement plane et presque lisse, vue de loin. Les herbes se couchent, en révérence, face à la tragédie qui va sûrement arriver en cette soirée d'hiver. Les herbes sont faibles aussi. Elles ploient sous le poids de la neige. Semblant faire une révérence face à ton courroux sur cet connard d'apprenti qui méritait amplement son sort. Mais la violence n'était pas dans ta nature. Simplement la violence physique. Mais ce gosse là, tu serais capable de le tuer. Personne. Ne. Touche. À. Nuage des Rivières.

Donc. Putain de dégueulis de pie. On va pouvoir parler, toi et moi. Tu vois. Sans colère. Sans méchanceté. Tu regardes cette coquille vide d’intérêt. qui ne cilla pas face à ton insulte. Il en était presque intéressant. Mais là, ce n'était pas une expérience. C'était une vengeance.

Voyons ce que tu as à offrir, piètre gamin, si insignifiant que tu ne sais que hurler. Tu t'approches du novice en transe. Un rouquin. C'est pas pratique pour se cacher dans les fourrées. Et débusquer les proies. Ton regard est complètement vide. Serais-tu à terre, connard de morveux ? Toi qui est si fière. Bah oui connard, je sais observer. Regarde les poils de ton cou, compare les à ceux de.. Je sais pas.. Prenons au hasard. NUAGE DES RIVIÈRES ?! Craches-tu sur l'apprenti qui ne bouge toujours pas. Les siens sont plaqués contre son poitrail. Contrairement à toi. Ils luisent. Ils sont lustrés. Constamment à l'air libre. Qu'est-ce que tu fais avec ça morveux ? Tu dragues les minettes ? Mais non suis-je bête, tu méprises les autres. Je sais, je le fais aussi. Je le sais parce que la fourrure de tes épaules est bien lisse aussi. Donc que t'es bien droit, et la nuque bien relevée. Trop relevés. Or, apparemment, les femelles préfèrent voir les yeux des mâles. Ne me demande pas comment je le sais, la salope de mère à Nuage des Rivières me l'a apprit. Et apparemment ça marche. Je n'ai pas testé. Tu regardes son corps, maintenant. Un petit chat bien fort qu'on a là ? Bien musculeux, qui s’entraîne sans relâche. Qu'est-ce que tu fais de tout ça petite merde ? Je suppose que c'est pas pour draguer la jante féminine, mais tu devrais. Vu ta gueule et ta réputation ça va vite être foutu pour toi. Et tu seras oublié. Craches-tu. Et c'est pas tout, regarde tes pattes arrières, tes tendons ont l'air fragiles comme des feuilles mortes. Tu es frêle, même si tu as travaillé ta musculature. Tu ne mènes nulle part, et tu le sais. Je me trompe ?

Tu t'éloignes de cette raclure. Contemple le spectacle de sa désolation.  

Maintenant, analysons ensemble ce que tu as fais. Et seulement aujourd’hui. Car tu es tellement visible et intéressant que je n'ai aucune idée de qui tu es. Ni même de ton nom. Moi, c'est Captain Connard au fait. Toi c'est quoi ? Soldat des enfoirés ? Ravi de te rencontrer. Puis, ton regard se pose sur ce petit rouquin à nouveau. Tu laisses ce petit cristallin dans ton œil faire la mise au point sur ce simple petit point là. Citons-donc. Tu as.. Rien en fait. Tu as juste suggérer à une jeune chatte de se noyer. Tu ries, en dévoilant tes crocs pleins de haine, désireux de tâter les côtes de ce petit chat sans défenses. Et tu sais quoi ? Cette fille c'est ma fille. Nous, on s'autodétruit. Soldat des Enfoirés. Mais elle c'est même pas volontaire. Et tu as fais du mal à ma Nuage des Rivières. Tu as fais du mal à ma fille.

Tu sens la haine pour le mouflait monter. Et tu rechignes un coup de pattes bien placé. Son cou est encore fragile. Et bien endommagé par la folie de ta Grande.

Tu es vulnérable. Accepte le. Tu t'approches de lui. Si prêt sur ta truffe touche le sommet de sa tête. Tu abaisses ton cou, face à lui. Pour remonter son cou pour qu'il te regarde. Droit dans les yeux. Je te brûlerait. Craches-tu. Tes crocs effleurent une de ses moustaches.

Et d'un coup de tête, tu fonds sur lui. Ton crâne heurte le sien, mais il est plus petit. Et plus faible. Tu le reprends par la peau du cou. Mais pas au bon endroit, volontairement, pour lui faire mal. Tu le jettes au loin, ayant visé un arbre de la lisière. Et tu l'abandonnes là. Brûlé au second degré. Pas complètement, en réalité. Car tu l'as à nouveau attrapé par la peau du cou, vraiment cette fois, et tu l'as ramené au camps. Tu le jette maintenant avec négligence dans la tanière des apprentis. Juste contre le mur. Il dégouline misérablement au pieds des apprentis qui s'étaient écartés avec précipitation.

Nuage des Rivières ouvre les yeux avec terreur. Revenant apparemment de très loin. Tu avais rouvert sa blessure, le sang empoisonne de son odeur fétide toute la tanière. Les autres chétifs s'enfuient, en t'évitant avec soin. Seule ta jeune fille reste sur place, au chevet de Nuage Hurlant, terrifiée. C'est le moins qu'on puisse dire. Elle te regarde avec dans les yeux un mélange d'angoisse et de déception.

Je sais, je sais. Songes-tu en regardant ce petit museau noir aux yeux bleus claires trempés de larmes. Mais tu remarques un détail qui te rend fou de rage : du sang. Et pas celui de Soldat des enfoirés. Sur ses oreilles et sur son museau, presque sur son œil droit. Elle a cauchemardé, elle a juste cauchemardé, ce n'est pas sa faute. Mais elle s'est blessée, et ça te met hors de toi. Tu te hais pour ce que tu t'apprêtes à faire. Mais tu dois tout brûler. E-Et elle peut en faire partie ! P-pas vrai ? Pas vrai ?!

Tu approches la frêle apprentie et la saisie avec violence par la peau du cou. Tu es ferme, hargneux et putain tu es détestable.

Et tu m'y aiderais ? Parce que j'ai déjà essayé, mais j'ai pas réussi. Ces mots raisonnent en écho dans ta tête. Un écho de verre, qui éclate contre ta chaire, contre ta vulnérabilité. Nuage des Rivières panique. Elle peine à respirer. Tu te hais pour ce que tu t'apprêtes à faire (je me hais pour ce que je m'apprête à écrire) Mais elle ne doit pas le fréquenter. Elle ne doit pas l'aider. Elle ne doit pas l'aimer. Elle ne doit pas. Elle ne doit pas. Elle ne doit pas. Elle ne doit pas t'abandonner. Jamais ? Elle ne peut pas t'abandonner, elle ne peut pas aller voir une autre merde qui lui fera du mal comme tu le fais. Elle ne peut pas. Elle ne doit pas. Elle ne doit pas. Elle ne doit pas. Elle ne doit pas.

Tu arrives à la rivière, et tu plonges la tête dans l'eau. Nuage des Rivières avec. Tu aimerais rester ainsi, et crever au lit de cette rivière. Mais Nuage des Rivières est avec toi. Alors tu la lâches, mais la maintient en place avec une patte, fermement maintenue sur ses épaules. Tu respires. Pas elle. Tu as peur. Tu te hais. Tu te hais réellement.

La courageuse novice ne cesse de s'agiter, suffocante. Tu sens contre tes coussinets son cœur battre. Tu la sens en train de mourir entre tes pattes. Tu veux qu'elle se libère. Si elle était capable même de te tuer ça serait beau. Mais même si elle en était capable, elle ne le voudrait pas. Alors elle fait ce qu'elle sait faire de mieux. Être forte. Et elle réussi à contorsionner son cou pour se retourner et saisir la patte sur son dos, elle y plante ses crocs, et tu sens la terreur envahir ton corps quand tu vois vos sangs se mélanger dans l'eau. Elle ne lâcha pas la patte sanguinolente badigeonnée de boue et d'eau et la tira hors de ce torrent d'effroi. Elle revint sur la berge, mais ne lâcha ta patte que pour te sauter dessus, toutes griffes dehors.  

Tu atterris violemment mais avec puissance, tu lui assène un coup de patte sur le haut du crâne. Elle se relève, sa dense robe noire en bataille et te regarda avec dans les yeux comme une haine pure et saine mêlée.

Tu te mets en position d'attaque. Ne comptant pas attaquer. Mais elle ne le voit pas. Et t'attaque. Tu tombes dans l'eau à la renverse dans l'eau. Emporté par le courant, tu tentes vainement de revenir à la surface, mais tu ne sais pas nager. Et Nuage des Rivières te regarde, elle s'accroupie et plante à nouveau ses crocs dans ta patte. Dans une non blessée. Et te force à revenir sur la terre ferme. Tu peines à respirer, alors qu'elle plonge son petit museau dans ton cou pour s'y blottir. Tu sentis ses paupières se fermer. Elle n'y reste que quelques secondes. Et rentre au camps.

Tu restes sur la berge. Vulnérable. Pantelant. Abandonné.

Ne m'abandonne pas. Souffles-tu d'une voix inaudible. Tu tends une patte dans sa direction, trop faible pour mieux faire. Tu sentis les larmes monter. L'odeur du sang aussi. Celui de Nuage des Rivières. Celui de Nuage Hurlant. Le tien. L'entaille sur ton poitrail s'ouvrant sur l'hémorragie.

Tu faillis être heureux. Jusqu'à ce que tu vois cette salope de guérisseuse arriver en courant, paniquée. Nuage des Rivières l'avait prévenue.

Abandonné, tu fermes les yeux. Priant presque pour y rester, cette fois. Tu te dis que tu aimes ta fille. Qu'elle est devenue encore mieux que ce que tu espérais. Tu te dis qu'elle est merveilleuse. Tu l'aimes, ta Nuage des Rivières. Putain qu'est-ce .. Que tu l'aimes... Ta.. Nuage des Rivières.. ! Même si le vide et le.. Le... L'étourdissement s'empare de toi. Tu..

Per..

Personne


Ne

Touche

À

Nuage

Des

Rivières.

Per.... Personne.. !
»

Et maintenant, qui vas-tu devenir ? Hein Flo ?

Une machine.

Le refrain chuchota sa rengaine dans ton esprit. Normal normal normal. J'veux être normal normal normal. Tes yeux se fermèrent sans que tu n'ai rien à leur demander. Il ne manquait donc plus qu'un retour en enfance pour t'achever ? Toi qui t'étais toujours forcé à avancer et à courir vers l'avenir. Courir, oui. Courir comme un dératé vers l'avenir. Tu voulais tous les effacer d'un claquement de griffe. Ça doit être possible non ? Cette odeur maléfique s'engouffre dans ta gorge. Elle envahit celle-ci, emportant tout sur son passage. Elle essayait de te faire disparaître. Tu étais de trop. Elle devait t'écraser si elle voulait rester debout. L'avais-tu pourrie à ce point là.

Tu ouvres les yeux, les yeux dans le contre sens du vent. J'VEUX ÊTRE NORMAL NORMAL NORMAL ! Une roulette russe ? Une dernière roulette russe ? Hein, Flo ? Tu l'achèves ou c'est toi ?

Flocon. Ces mots te frappent de plein fouet. Et ça fait mal. Ça fait très mal. J'VEUX ÊTRE NORMAL NORMAL NORMAL !! Mais tu te demandes encore qu'est-ce que c'est que ce fameux normal. Ton nom est Embrasement des Flocons. Même Flo est un meilleur surnom que de t'appeler Flocon. Flocon est emprunt de sang. Flocon c'est un chaton qui a été abattu sauvagement, de qui tu as encore le sang sur le visage.

Tes yeux ambrés prirent une teinte sombre et vitreuse. Ça fait vraiment mal d'entendre ce nom. Ce jeu a assez duré non ? Quand est-ce qu'il s'arrête ? Tu t'es assez fait de mal comme ça, tu as l'impression. Mais tu n'as pas envie de vivre comme ça. Tu veux être normal.. Nͧ̄̌҉̩̟̰o͛ͣ̂rͪ̂m͓̻̰a̫͐͡l̓̚.. N̯̙ͥͨ͠o̜̤͔̠̣̩ͨ̓̑͗̐͌́r̲̭̞̠ͤͤͥ͆m͘a̗̬͍͙̪̮͒ͮ̑ͣ̋̑l̷͍̮̱̰̠̝̓͐ͫ̀ͧ̂̚ͅ.. Ńo̦̘̺͚͎͇̖͎͖̒̂ͥ͋ͤ̄ͮ̋̚r҉̭̱̟͚̭̝m̬̪̻̖̯̝͍̗̤̳̲̮̂ͣ̆͌̇͛̋̃ͮ̍̍̾à̷͢l͓̖̺̪͉͖͇̭͍̑̈́͐ͧ̈̎̽͗̒͜͞.͎̪͚͍͔̻̦̺͙̝̻.̳̍͡.̵̞͕̻̻̋̏͐͑

Mais plus tu cherches à quoi correspond ce mot, plus sa signification devient floue. Comment tu étais avant ? Tu ne sais plus, et tu ne veux pas être comme avant tu veux être normal. Tu veux te sentir bien. Tu veux cesser de brûler. Tu as eu ta dose de brûlures. Les clans n'ont qu'à s'auto-détruire touts seuls et t'emporter avec eux, de toute façon ils sont bien  partis pour.

Ou

Ou, tu fais un attenta, et cette fois qui fera mouche partout et qui te perdra du premier coup.

Mais comment ? Et à quoi bon faire à leur place ce qu'ils font déjà très bien touts seuls ? Ton regard grave est toujours rivé à celui de ta sœur. Entre la fatigue et la menace. Entre la douceur d'un grand frère qui appelle à l'aide et la folie de quelqu'un qui cherche à tous les tuer. D'un claquement de doigts.

Sauf que les fins comme ça, surtout en deux parties, sont toujours décevantes. La preuve. Regarde où tu en es. [Une idée d'OS sauvage apparaît] Alors tu cherches encore ce qu'il te reste comme possibilités dans les méandres de ce qu'il te reste de présence d'esprit.

Tu regardes ta sœur sans ciller. Et maintenant ? Dis moi ce que je dois faire maintenant, Neige.

Je sais plus quoi faire. Je sais plus comment être normal. Je sais plus qui j'aime et qui je méprise. Tes yeux s'humidifient, malgré tout tes efforts, tes yeux s'illuminent d'une ambre en détresse. En ruine. La pierre de réalité frappe ton esprit de sa sanglante couleur rouge. Rouge vermillon, cette réalité de frappe et t'aveugle tant tu refuses de la voir. Autant que tu refuses de te faire soigner.

Tu as voulu la détruire pour qu'elle échappe à tout ça. Mais c'est elle qui a réussie à s'enfuir d'ici toute seule. Tu n'as j̴a̻ͯm̛̒ͤa̸͓̩͋̊ȋͯs̺̜̥ rien réussi dans ton désire. Tu t'es juste brûlé les ailes, et perdu dans tes propres émotions.

J'VEUX ÊTRE NORMAL NORMAL NORMAL.

J̱ͫ́'͖̾̌ν͇͔̼̩̥̈̏̐є͋͛͐υ̙̍̋̐χ̹̲̪̆́͗̆ͨ ̠͓͍̻̚ͅє̜̹̣͇̳т͔̒ͮя͇͕͉̟̰͓ͪ́є̖̘͇͓̮͛ͮ͌ ͔̪͚̫͌ͤ͆ͥη̤͚̣̈́ͥͮσ̝ͨ̄̚я̮̗͙̌͋͒ͅм͍̙̄ͫ͐ᾳ̲̦̫̯͊̿ℓ͎͎̤̮̮̌̊̓ ͚̽̂̒̆η͓̼̗̍͒̂̿̿σ̤̦͖̽ͪͣ̇я̲͓͖̩̤̐̿м͍͎̤̻̪̞α̥͉̫̺̉̃͑ℓ̤̘͙̦͙̅ͥͧ ̗̟̹͔̒̒η̻͖̬̤ͣ̚σ̥̳̰̉͑ͮ͗я͔̱ͧ͗м̘ͥͦἀ̥̱̰ℓ̞̠͙ͯ̔


ʆ̰͙̪̰ͮ̔̉'͎̺̱̻̉̉Ɣ͙̘͆̓Є̥̤̈̆ͫƲ̻͖͎̘̆̋̄Ҳ̫͈̓͂̅ͧ ̥̣͈͇ͮͮ̀͐Є̪͓͍̠̐͒͂ͪƬ̬̠ͫ̄̈́ͣƦ̺͙͌̇̈Є͍͚̳̖ͯ͂͋ ̘́̉Ɲ͍̓͂ͩƠ͕̤ͮͨ́Ʀ̹̺̻ͨ͆̾M̭̊ͥ̋ƛ̻͙̖̦̈́ͥͅԼ͓͉̹̦͚ ̝̗̺̯͈ͤ̿̓Ɲ̠̌̌Ơ͖̺̌̑ͥ̽Ʀ̭̗̲͆M̹̪͚̭̩ͣ̋̍ƛͨ̌͗̃ͦͣԼ̦͍̙͊ͦ͋ͮ̇ ̥̓ͨͣ̍Ɲ̜̳̩ͦ̾ͨƠ̗̼ͯͬ͐Ʀ̦͓͑ͮ̿̉M̱̗̠̑̔ƛ̦̐̇Լ̼̘͚̝ͬ

Et maintenant qu'il y a quelqu'un pour moi dans ce clan, j'y suis piégé. Oui ! Tu te souviens de Nuage des Rivières ? Elle est devenue guerrière, elle est encore plus parfaite que tout ce que tu peux imaginer, je crois que c'est la seule chose de bien que j'ai réussie à faire de toute ma vie. Et il y a eu cette Grandeur du Tournesol, e-elle est venue vers moi avec gentillesse, j'ai eu peur Neige, si tu savais, j'ai eu tellement peur. E-et même Chant des Rivières, c'est elle qui a  tout fait, moi je.. Je veux dire.. J'ai jamais rien fais de bien de ma vie, je me suis juste brûler en voulant tout brûler autour. Ton échine se dresse sur ton dos, tes poils de la gorge se contorsionnent pour se dresser malgré le sang séché.

Neige, on s'est battus. Avec Chant des Rivières. Tu sais qu'elle était malade, qu-qu'elle était folle ? Elle a.. J'ai. Mais tu étais incapable de le dire. Tu te revoyais quand elle était chatonne et que tu la sortais de l'eau car elle avait eu sois une hallucination sois une grosse envie suicidaire.

Tu es vulnérable face à elle, tes pattes tremblent face à elle, elle flanchent sous ton poids. Tu t'assois pour tenter d'apaiser tes tremblements.

J'VEUX ÊTRE NORMAL NORMAL NORMAL. Hurle maintenant la petite voix dans ta tête.

Qu'est-ce que je dois faire, maintenant, qu'est-ce que je dois être ? Tu regardes ses yeux bleus en te posant une question fondamentale pour un autre, terrifiante pour toi : est-ce que je tiens encore à toi ? C'est toi qui craque et qui flanche, piètre créature ! Tu flanches, tu n'en peux plus, alors tu t’effondre et tu viens de voir ce visage familier.

Tes moustaches frémissent avec terreur. J'VEUX ÊTRE NORMAL NORMAL NORMAL ! ET JE N'SAIS PAS, J'SAIS PAS, J'SAIS PAS ! Flo, ça va pas, ça va pas, ç̬̾ȧ͖ ̓ͯv̟̹̑̒a̭ͤ ̖͓̅͑p̩̰̾͋a̳̖s͔̘̝͒ͧ̂, C̩͛Ä̲͈́̃ ̶VÀ ͖̿P̠͈̉̄A҉̗Ś ̹ͪDU͖͕̒ͯ ͋͐T̼̫͟Ò͊UT !

Ça ne va pas. Ça ne va pas du tout. Hein Flo ? Flo, ça va pas. Flo, pourquoi ça ne va pas ? Hein Flo ? Pourquoi ça ne va pas ? Tu recules comme un chaton terrifié face à quelqu'un qui essaye de le mordre. Ton regard se durcit, ton corps prend la position de défense privilégiée : tu peux tout faire avec, et ceux sans que l'ennemi n'en sache quoi que ce soit. Tu l'avais apprise à Nuage de l'Hiver. Tu en étais fier. De ce petit là. Il était un peu autiste, certes, mais il était intéressant. Une sorte de sous-Chant des Rivières.

Alors tu recules encore face à elle, puis tu cesses de bouger. Tu analyses ce qu'elle vient de dire, pour mieux répliquer. Pour mieux reprendre le contrôle. Normal n'a plus d'importance, en cet instant, tu le ranges dans ta Pandorica et tu attends. Tu observes. Tu observes.

Prend ma patte, et allons de l'avant, Flocon.

Tu analyses ses mouvements et ses paroles pour mieux calculer. Comme il t'es plaisant d'être aux commandes, Embrasement des Flocons.

Neige, j'accepte de ne plus t'appeler Rêve Enneigé, mais n'oublie pas que mon nom est Embrasement des Flocons. Calcule parfait : timing réfléchir, débit, nuances et hauteur de voix analysés avec soin, position calculée avec minutiosité. Tu es le roi du mensonge après tout. Toi et ta ruse, toi et ton contrôle, toi et ton hiver abrasif.

Ton regard d'ambre s'enflamme à son tour, loin est toute trace de terreur et de doute. C'est ça, être normal. Tu te dresses bien droit, aux commandes de ce beau monstre de fourberie et de mensonges que tu es. (Thanos, après Connor, après Livai, Sherlock et House et v'la qu'je compare Flo à Loki XD)

Ensuite, avancer c'est une chose. Mais tu n'avances pas, toi. Tu as même l'air bloqué dans le passé comme on essaye de te faire avancer. Je ne me rappelle plus du nom du solitaire que tu as retrouvé là dehors.

Tu vois, Flo. Tout va bien. Hoooold oooon, just a little whiiiile looongeeeer. Fight ooooon, just a little whiiiile looongeeeer. Pray oooon, just a little whiiiile looongeeeer. Sing oooon, just a little whiiiile looongeeeer. Everythiiing, will be aaalriiiiiight. Everythiiing, will be aaalriiiiiight. Everythiiing, will be aaalriiiiiight. Bien sûr que tout va bien. Tant que tu contrôles, tout va bien. Tu ne cherches même pas à la manipuler. C'est de la curiosité primitive. Tu veux savoir qui elle est maintenant. Qui elle veut être. Qui elle était en ton absence. Et qui elle sera.

Tu sais Neige, quand je ne sais pas quoi faire. J'observe. Mes mensonges, mon observation et ma tête c'est tout ce que j'ai toujours été.

Comme parfois tu parles à une petite voix vêtue d'un manteau de curiosité. Comme parfois tu implose de l’intérieur avant de trouver une stabilité dans ce programme qu'il y a dans ta petite tête. Oui. Parfaitement. Un programme de survie, de malice, de chasse, de curiosité. Ce mot là, dont tu ne peux connaître la signification des bipèdes. Tu aimes à penser de manière mécanique et logique. Tu n'aimes pas le trouble dans ton programme, encore moins les émotions parasites. Ça te rend plus imprévisible pour les autres. Ça les rend plus prévisibles pour toi. Quand on réfléchit comme ça, n'importe quoi peut devenir intéressant. Même cette possible folie qui s'embrase dans ta tête. Mais tu n'es pas un déviant, hein Flo ?

Après tout, plus tu es une chiure de mouche sur le sol, essayant d'être agressive et jouant les kamikaze par simple curiosité et éventuelle envie de voir le monde brûlé, plus tu sens que ce fameux mot "normal" a un sens, qu'il t'st accessible un temps, puis inaccessible quand tu cesses d'être stable.

Hi, I'm Flo, the Androïd send by Cyberlife for investigations.
Hi Flo, I'm Neige, your hopless sister who think that you were dead, that she never see you again. Flo, is it mad ?
Possibly. Stand by that my software works again with stability.

Et toi, qui es-tu, maintenant ?

Tu apprends doucement à être normal avec Chant des Rivières et Lune Ébène, loin de tes javascript.
(c) Reira de Libre Graph'

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Moussy
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Dim 21 Juin - 13:00
Entre temps, Flo a eu des evenements importants dans sa vie, que je pense inutile de mettre dans sa prez. Je vais donc poster le rp :




Les événements de la vie de Embrasement des Flocons et de Florent

«  DON'T ! (ಠДಠ)  »
Feat Lune Ébène et Chant des Rivières
Flo ---
« Tu es en train de te faire devenir complètement fou.. » Qu'elle avait dit. « Arrête Embrasement des Flocons, on peut t'aider ! » Qu'elle avait dit. Cette salope. Mais tu n'étais pas un fou. Tu le savais que tu n'étais pas un fou. Quel fou au monde verrait à quel point ce monde, c'est de la merde. Tu es fou, toi ? Bien sûr que non ! Mais comme cette greluche essaye de t'arrêter, tu commences à courir.

Je ne suis pas un fou ! T'entêtes tu à feuler alors que cet animal rustre et écœurant te court après. Tu n'es pas fou. Tu ne te sens pas fou. Tu es lucides, c'est justement ce qui te rend dangereux pour toi même et pour les autres. Ils n'y comprennent rien. Alors tu cours plus vites encore, tu cours en pleine nuit dans cette forêt d'épines acérées. Je ne suis pas fou ! Oui ! Tu n'es pas fou ! Hein que tu n'es pas fou, hein Flo ?

Tu t'arrêtas à la charogne, odorante et putride. Parfaite pour te cacher. Te cacher de cette bande de cinglés. Peu à peu, ton cœur cesse de cogner, tes membres cessent de trembler de rage. Et tes yeux de détective félin s'affairent à leur passe temps préféré : observer.

Hi, I'm Connor, the Androïd send by Cyberlife.

Alors, que vois-tu, Flo ?

Indices : 0/4
Objectifs : Observer
Surveiller les rats
Rester loin du camps


Tu vois des herbes remuer. Tu vois le soleil se coucher. Tu vois le ciel se teinter d'une lueur orangée cuisante. Tu vois cette race noire sur ta patte, cette tâche sale, se faire plus foncée, moins marquée. Quelle bande de crétins. Crétins bons qu'à s'entre-tuer. Il y a bien un de ces connards sans cervelle qui va s'en prendre  à Chant des Rivières. Mais ce jour là tu seras là pour répliquer. Pour faire tinter tes griffes dans la fourrure de l'infâme enflure qui osera faire ça.

1/4
Observer
Surveiller les rats
Rester loin du camps

Tu remarques des herbes couchées, la forme te montre qu'un chat s'est probablement déjà couché ici avant toi. Un chat plus grand que toi. Plus lourd aussi. Les herbes sont bien courbées? Et sèches. Il n'a pas plut depuis plusieurs jours et le tapis vert n'aime pas ça.

2/4

Tu remarques que la charnière a été récemment forcée par des bipèdes, mais loin de là où tu te trouves. Tu devines que les rats morts qui y étaient n'y sont plus. Est-ce qu'ils t'attaqueront ? Tu te le demandes, en restant là, essayant de bouger pour te faire repérer par les véreux mammifères.

4/4
Observer
Surveiller les rats
Rester loin du camps

🔓 Tester les rats

Tu continues de regarder cette paisible horizon, jusqu'à ce que le ciel soit devenu complètement noir. Tu aimes ce ciel. Tu as l'impression que la laideur de ce monde n'existe plus. Ne reste que les esprits sombres et la beauté de la nuit. Son silence et sa mélodieuse robe de soie.

O Rester
X Rentrer
▽ Tester les rats

Instabilité programme v

Tu décides de rentrer. Chercher un peu de tranquillité. Loin de toutes ces faces de-

Putain qu'est-ce qu'elle me veut ce lieutenant de merde ? Songes-tu en la regardant avec méfiance et arrogance.

— Où étais-tu ?! Je t'ai cherché pour les patrouilles mais tu n'étais pas là, pour la peine tu vas en patrouille dehors, avec Lune Ébène.
—  Putain, pourquoi je dois y aller accompagné ?!


Son regard voulait tout dire : ferme ta gueule et vas-y. Putain, quelle chieuse. Songes-tu en la fusillant du regard. Après avoir juré comme il fallait, tu as cherché cette putain d'autre guerrière. Elle a putain d’intérêt à être silencieuse. Et à pas te chercher. Encore moins à t'approcher.

— LUNE ÉBÈNE ! Magne toi, la lieutenante veut que j't'accompagne patrouiller.

Flo ? Tu ne l’observes pas ? Non.

Instabilité programme /\

---
L'ombre mouvante de la nuit avait encore frappé. Sa gueule était pleine de proies, pendouillant faiblement entre ses crocs tandis que quelques gouttes de sang coulaient sur le sol meuble de la forêt. L'ébène avait à nouveau passé sa nuit dans ce lieu qu'elle connaissait si bien, chaque recoin, chaque arbre, plus aucun lieu n'avait de secret pour elle. Son retour au camp se fit toujours aussi silencieux, elle se dirigea vers la réserve et y déposa ses prises du jour avant de se diriger en silence vers la tanière des guerriers. Elle manqua de marcher sur la queue épaisse d'une femelle endormie mais l'ébène parvint enfin à son nid dans lequel elle se lova en douceur, profitant de la chaleur ambiante créée par tous ces corps endormies.

Le jour se leva, le soleil avec, la guerrière sombre se réveilla d'un sursaut lorsque le guerrier couché devant elle se leva et laissa passer les rayons du soleil jusqu'à ses yeux clôt. Elle recula vivement et légèrement affolé avant de se dire qu'il serait temps qu'elle recule un peu plus vers le fond de la tanière. Une fois son nid déplacé, la sombre tenta de trouver à nouveau le soleil, mais rien n'y fit, à présent qu'elle était bien réveillée, il en lui restait plus qu'à attendre le soir. Elle ferait donc ce qu'elle avait toujours fais, observer. La clairière du camp était toujours aussi active. Les guerriers allaient et venaient dans tous les sens, certains quittant le camp, d'autre revenant de chasse ou allant en direction de la pouponnière pour rendre visite aux reines et aux chatons. Les apprentis étaient toujours aussi euphoriques pour la plupart, mais rechignaient à la moindre tâche qui leur était confiée. Un groupe de chatons était au centre de la clairière en plein soleil, jouant à se chasser les uns les autres tandis que les anciens étaient étalés devant leur tanière, prenant le plus possible de chaleur pour au final se plaindre qu'ils avaient trop chaud et réclamer de l'eau aux apprentis. Cela amusait l'ébène. Chacun avait son rôle, sa place. Et elle observait tout cela comme spectatrice, toujours un peu à part de cette vie ensoleillée.

Les heures défilèrent, le soleil commençait à décliner tout doucement, éclairant la clairière de ses rayons orangés. La patrouille de chasse finit par rentrer au camp, remplissant en grande partie la réserve. Trois apprentis et leurs mentor finirent également par rentrer, tous semblaient épuisés, autant les jeunes que les guerriers. Les chatons commençaient à bailler tandis que les reines venaient les récupérer pour les coucher et les anciens avaient déjà retrouver le confort de leur nid depuis une bonne heure. Dès que le soleil serait couché, l'heure de l'ébène serait venue et elle pourrait quitter sa tanière pour retrouver cette forêt qu'elle aimait tant. Alors que tous semblaient être rentrés, un guerrier blanc passa le tunnel épineux, le regard de l'ébène se posa sur lui un instant avant de voir le soleil disparaître derrière les arbres, il était temps.
La guerrière se leva, étirant son corps de tout son long et baillant à s'en décrocher la mâchoire, mais alors qu'elle pensait manger un morceau et quitter le camp dès que possible, une voix grave où on entendait une pointe d'agressivité appela son nom.

« LUNE ÉBÈNE ! Magne toi, la lieutenante veut que j't'accompagne patrouiller.  »

La guerrière tourna une gueule béante vers la provenance de cette voix et croisa le regard embrasé du guerrier qu'elle avait vu rentrer un peu plus tôt. Pour qu'il soit envoyé en patrouille de nuit avec elle, ce mâle avait du faire quelque chose qui n'avait pas plus. La guerrière se contenta de passer un coup de langue furtif sur son poitrail pour remettre sa longue fourrure sombre en ordre avant de se diriger vers le guerrier dont le nom lui échappait. Elle prit aussitôt la route, s'assurant de temps à autres que le mâle blanc la suivait. D'ailleurs, cette couleur l'interpella et la fit même sourire légèrement. Elle était l'exemple même de la noirceur avec sa fourrure d'ébène et ses yeux décolorés tandis que lui était d'un blanc légèrement sale embrasé par ce regard ambré. On pouvait dire qu'ils étaient le jour et la nuit. Enfin, elle ne laissa pas son regard insisté sur le guerrier, sachant à quel point elle pouvait être dérangeante. Entre ses yeux effrayants et les cicatrices qui arboraient son corps sous sa fourrure épaisse, l'ébène n'était pas ce qu'on pouvait appelé une belle guerrière.

Elle était grande, d'une noirceur sans égale, couverte de cicatrices, incapable de parler, pas vraiment le genre de féline avec qui on voulait traîner. Mais en dehors de cela, la féline était d'une douceur sans nom et son talent pour la chasse n'était plus à prouver depuis bien des lunes. Et puis, la lumière de la lune faisait toujours apparaître ces reflets argentés sur sa fourrure d'ébène. C'était peut être l'une des raisons pour lesquelles la guerrière aimait tant la lune. En plus de la porté dans son nom, cette astre blanchâtre qui posait sa lumière sur elle lui faisait oublier à quel point son corps pouvait être abîmé. La petite patrouille prit ainsi la route des arbres tordus, l'ébène aimait cet endroit, mais elle savait aussi que pour y parvenir il y avait plusieurs obstacles. Pour commencer, il fallait passer les buissons épineux qui entouraient cette partie de la forêt. L'ébène se bloqua à plusieurs endroits mais finit par de se décroché en tirant sur sa fourrure, laissant quelques touffes de poils dans les branchages. Et une fois ceci passé, ils leurs fallait contourner le ravin causé par une coulée de boue quelques lunes plus tôt.  

Cette partie de leur territoire était particulièrement sombre et si l'ébène ne connaissait pas cet endroit par cœur, même elle aurait pu s'y perdre un moment. Lorsqu'elle reconnu l'endroit, la guerrière sentir l’affaissement du terrain qui indiquait qu'ils étaient arrivés au ravin. Par réflexe, l'ébène stoppa le guerrier en appuyant sa queue épaisse sur son poitrail. D'un signe de tête, elle lui indiqua un autre chemin plus sûr avant de lui adresser un sourire amical. Elle reprit ensuite la route, marchant d'un pas plus décontracté.
---
Tu remarques une chose, lorsqu'elle te passe devant pour aller à cette foutue patrouille. Mis à part ses yeux décolorés que tu as entraperçu, elle ne parle pas. Je croyais que tu n’observais pas, hein Flo ? Je ne fais que remarquer. Ça revient au même, Flo. Non, ça ne revient pas au même. Avoue le Flo, tu meures d'envie de l'observer. Ta curiosité est plus forte que toi. Je ne suis pas curieux. Ah oui ? Je pensais que tu étais curieux. Monsieur j'observe tout et n'importe quoi. Depuis quand penses-tu, toi ?

Instabilité programme V

Tu suis cette empotée sans demander ton reste. Sans prononcer un seul mot. Tu dresses simplement ton regard ambré jusqu'à la lune. Trônant avec fierté et grâce au dessus de vos têtes. Tu aimes la lune. Elle, tu peux l'observer. Elle t'apaise, elle te fait sentir en sécurité. Elle ne l'est pas. Pardon ? Elle n'est pas une empotée. Je croyais que tu n'observais pas. Hein Flo ? Je croyais que tu n'étais pas curieux. C'est toi qui croit mal. Je croyais que je ne pensais pas. Hein Flo ? Je croyais que tu n'étais pas curieux. Mais c'est évident regarde sa façon de marcher putain ça se voit qu'elle sait où elle va ! Donc tu l'as observée.

Instabilité programme /\

Avoue le Flo, que tu meures d'envie de l'obs—

Instabilité programme /\

Elle t'a touché. Du bout de la queue.

Non des étoiles de putain de non des étoiles qu'est-ce que tu fois à me toucher comme ça espèce d'idiote ?! Ça va Flo ? Tu as l'air troublé. Je ne le suis pas. Tu en as l'air. Tu as de la merde devant les yeux.

Instabilité programme /\

Elle te sourie. Et pas seulement. Elle te sourie amicalement. Pourquoi elle te sourie amicalement ? Hein Flo ? Pourquoi ? Flo ? Hein Flo ? Hey.. Flo ? Flo répond moi ! Flo ?

Instabilité programme V

Mais personne ne répondit.

Instabilité programme V

Pourquoi tu souries comme ça toi ? Ton regard est hautain, méprisant pour cette guerrière. Tu avais parlé d'un ton suffisant. Mais alors que la lune traversait le ciel, et qu'elle recommençait à marcher comme si de rien n'était, des choix s'offrirent à toi.

O La forcer à parler
X La laisser dans son silence
▽ L'observer

Le temps s'écoula, mais tu ne réussis pas à te décider. C'est donc un choix par défaut qui se lança. Le choix que tu fais le plus souvent, le choix que tu aimes le plus, le choix automatique :  ▽ L'observer.

Alors tu lances l'analyse. Et pour cela tu dois être à sa vitesse et à sa hauteur. Tu connais ces bois, pas aussi bien qu'elle, de nuit, mais tu les connais aussi. Alors vous progressez côte à côte, ton regard ambré rivé vers elle. The game  is on.

Instabilité programme V
Programme redevenu stable

Indices : 0/3
Lune Ébène a une fourrure noire, luxuriante, balafrée de lignes rosées et de quelques croûtes. Ce qui te donnes des indices quant à son histoire en plus de son physique, mais il te manque des détails. Elle a de très longues moustaches très mobiles et sensibles aux vibrations des herbes comme du vent, signe de ruse à la chasse et d'habitude de vagabonder de nuit. Elle a un corps musculeux et des yeux d'une couleur singulière.
Indices : 1/3

D'où peuvent venir ces iris d'une couleur pareil ? Elle a l'air de bien voir. Mais si tu suis ta logique quant à son apparente habitude nocturne et cette couleur singulière, tu penses à une grande sensibilité à la lumière. Ce qui expliquerait que tu ne l'ai jamais vue de jour.
2/3

Sa musculature t'indique une grande force, mais également une grande force mentale. Elle a du vécu, comme l'indique ses cicatrices, mais elle vie encore. Elle est décontractée, elle t'a sourie. À toi, en ta présence. Son, caractère doit être vraiment doux ou gentil.
Indices : 3/3.

Les choix reviennent à toi.
O La forcer à parler
X La laisser dans son silence
▽ L'observer

D'où viennent ces cicatrices sur ton corps ? Demandes-tu, observant son visage. Tu ne veux pas perdre une miette de cela. Tu veux comprendre, tu veux savoir. Tu es dans ton élément, tu es stable, tu ne réponds plus.
---
La sombre avançait d'un pas léger, suivit de près par le guerrier à la fourrure blanche dont elle entendait les pas. Soudain, sa cadence se fit plus rapide et il arriva bientôt aux côtés de l'ébène, elle put sentir son regard ambré se poser sur elle et l'observer intensément. Au début, elle se dit qu'il avait dû penser à quelque chose et avait voulu le vérifier, mais son regard s'intensifia et laissa la guerrière perplexe. Son physique le dérangeait à ce point ? Elle avait eut l'habitude qu'on la dévisage et qu'on la regarde de travers, mais rarement on l'avait observer de façon aussi intense. Elle toussota, comme pour signaler sa légère gêne avant que le blanc ne prenne la parole.

« D'où viennent ces cicatrices sur ton corps ? »

Oh, alors c'était là la question qu'il se posait ? Après tout, il n'était pas le seul. Tous ceux qui parlaient à l'ébène lui avait déjà demandé au moins une fois d'où venaient ses cicatrices, enfin avant de comprendre qu'elle ne pourrait jamais leur répondre. Le seul à avoir reçu quelques "explications" était Ciel Ancien. A sa façon, l'ébène lui avait expliqué certaines de ses blessures passées, arrachant toujours des grimaces à son ancien mentor quant aux circonstances de chaque cicatrice et aux conséquences que son passé avait provoqué. Enfin, l'ébène avait surmonter tout ça depuis bien longtemps, elle avait l'habitude de voir ces marques et avait presque oublié qu'elles étaient là. Mais c'était quand on venait lui demander d'où elles venaient qu'elle se rappelait son passé.

Oh bien sûr elle ne se plaignait pas, des chats de tous les horizons avaient dû vivre un équivalent ou même pire que ce qu'on lui avait fait subir. La plupart des guerriers de l'Ombre portaient des cicatrices de combats passés. L'ébène elle, portait une ou deux cicatrices dû à des combats pour protéger l'honneur et l'avenir de son Clan. Toutes les autres lui venaient de ce passé dont elle n'était pas forcément fière. Elle qui avait été abandonné à la naissance et recueillit par des bipèdes. Avant d'être adopté par ce couple de démons qui l'avaient affamé, torturé et laissé pour morte plus d'une fois avant qu'elle ne leur échappe et n'arrive dans cette grande famille qui avait pris soin d'elle et l'avait remise sur pattes pour qu'elle devienne la guerrière forte qu'elle était à présent. Chaque cicatrice était un combat contre la mort que l'ébène avait gagné, un combat contre la torture, contre l'odeur poisseuse et âcre de son sang dans lequel elle avait baigné, contre tant de souffrance qu'il lui était arrivé de se demander comment elle était parvenue à s'accrocher à la vie. Et malgré tout, malgré les cicatrices que portait à présent son corps, la guerrière était fière d'avoir gagné chaque combat qui l'avait mené jusqu'au Clan de l'Ombre.

Lune Ébène se rendit compte qu'elle était partie dans ses pensées lorsqu'elle revint à elle, croisant le regard embrasé du mâle avant d'y plonger ses iris décolorés où on pouvait lire un calme certain. Elle lui lança un sourire avant de lui indiquer d'un signe de la patte avant qu'elle dataient toutes d'une époque à présent révolue. Elle reprit sa marche qu'elle avait cessé pour répondre au guerrier, gardant un sourire léger accroché à ses lèvres. Ce passé dont elle avait peur, qui l'empêchait de parler, si l'ébène parvenait à recouvrer la parole, elle en parlerait à Ciel Ancien, elle était décidée à le faire. Il était le premier chat à l'avoir accepté dans le Clan, le premier à l'avoir vu sous son vrai jour, à savoir comment elle était réellement. Il était cet ami qui lui parlait sans attendre de réponse, ce père qu'elle n'avait pas eut, ce mentor qu'elle avait tant espéré. Alors oui, il méritait de savoir. D'apprendre comment un chaton à la fourrure d'ébène avait pu survivre à la souffrance et arriver jusqu'ici. Comment chaque cicatrice était arrivée là, pourquoi ses yeux avaient-ils perdu l'habitude de voir la lumière du jour, comment elle avait pu être si maigre à son arrivée dans le Clan et enfin, pourquoi elle avait gardé le silence. Ce silence serein et paisible qui l'avait accompagné et qui l'accompagnerait encore pendant bien des lunes. Pourquoi ce silence ?

Après encore quelques instants de marche, les deux matous parvinrent aux arbres tordus. L'ébène profita un instant de ce lieu qu'elle aimait tant. Un endroit remplit d'arbre à la forme peu commune mais qui ne cachait pas totalement la lumière de la lune malgré leur feuillage. Une certaine ambiance régnait ici, une aura paisible et un peu effrayante quand la brume venait couvrir la terre ferme qui recouvrait le sol. La guerrière inspecta les lieux, silencieuse, avant de repérer un rocher qu'elle connaissait bien. Plusieurs fois, seule, elle était venue s'y percher pour profiter des rayons de la lune. Son acolyte du soir ne semblait pas presser, peut être avait-elle le temps de se poser quelques minutes ? Elle jeta un coup d’œil furtif en direction du mâle à la fourrure blanche avant de se diriger vers la grande pierre. D'un bond vif et précis, l'ébène se hissa gracieusement avant de s'asseoir, enroulant sa longue queue touffue autour de ses pattes. D'un signe de tête et du regard, elle invita le mâle à la rejoindre, profiter un instant du calme de la nuit qui changeait tant du brouhaha du camp. Et enfin, la lune vint la trouver. Ses rayons pâles vinrent changer sa fourrure, d'une noirceur sans fin, elle devint d'un éclat argenté grâce aux reflets de ses longs poils sombre.
---
Elle a refusé de parler. Et ton analyse montra également sa gène. Tu voulus lui répondre, mais il y avait une chose plus importante avant : lire sa réponse dans ses yeux, ou dans sa voix. Mais elle a refusé de parler. Elle t'indiqua que c'était il y a une époque lointaine. Que tu imaginas révolue, et douloureuse, à la vue de ses cicatrices. Son mutisme vient-il de là ? Mais ce temps est révolu. Par le temps qu'elle a indiqué, et son visage tranquille. Mais la blessure reste, le souvenir reste. Le mutisme. Que signifie ce mutisme ? Tu vois mais tu n'observes pas Flo.

Tu as déverrouillé une mission.
🔒 La forcer à parler.
→ La douceur
→ La curiosité
→ La force
→ A͍b̻̓a̵͂̌̾n̥̅͟d̴̜̖ͬͧō̬͞n̺͉ͅneͪr̹̣̾ͣ

Elle va être difficile à réaliser. Mais ça va être intéressant.

Tu as déverrouillé une autre mission.
🔒 Comprendre
→ Observer
→ Analyser
→ Déduire

Ça va être encore plus compliqué. Mais ça va être passionnant.

Don't worry, I always accomplish my missions.

C'est dans un calme sélénite que tu la suis à travers ces arbres noueux. Elle grimpe avec grâce sur un rocher, tu grimpes à un arbre. Il est sinueux, il est un peu sec, mais sa sève est toujours là, toujours vivante. Un délice pour tes griffes et tes muscles. Un délice de le grimper, un délice de sentir tes muscles se contracter.

Il y a environ 4 milliards d'années, alors que les épanchements lunaires créaient des mers de lave à la surface de celle-ci, formant les cicatrices de Lune Ébène, 4 autres milliards d'années plus tard, deux chats sont là, dans la nuit, patrouillant. Tu regardes cet astre, perché sur la branche de cet arbre, enlacée à une autre, la rendant plus solide. Ta queue en balancier en contrebas. Tu finis par baisser les yeux sur le paysage, et sur la femelle noire.

Missions :
Forcer Lune Ébène à parler
Tester les rats
comprendre son mutisme
🔒 Agir dessus


Tu te sens en sécurité, face à son sourire aimable et confiant.
Pardon de t'avoir mise mal à l'aise. Je ne voulais pas t'épier, ni te harceler, juste t'observer. Comme on observe un autre chat remuer pour mieux comprendre comment roulent ses muscles roulent sous sa fourrure, comment ses muscles s'étirent en haut et se contractent en bas. Tu choisis avec soin tes mots. Comprendre. Mais également Observer. Harceler. Épier. Tu ne lui veux aucun mal, elle a raison d'avoir confiance en toi. Pas vrai Flo ?

Du moins tant qu'elle ne te touche pas. Ni ne te regarde dans les yeux. Ou essaye de te faire parler de toi.
Instabilité programme /\

As-tu peur qu'elle le fasse, Flo ?
Oui, bien-sûr que tu as peur, peur d'elle, car elle est gentille et douce. Les gens gentils et doux essayent toujours d'aider. Essayent toujours de savoir. Ils voient mais n'observent pas. C'est pour ça que tu es sur cet arbre et non avec elle sur le rocher. C'est pour ça que ton programme perd les pédales quand elle te touche ou essaye d'être gentille avec toi. C'est pour ça que ton équilibre était en péril tout à l'heure. Hein Flo ?
---
L'ébène laissa son regard coulé vers le ciel, fixant la lune de ses iris décolorées. Il lui semblait avoir regardé cet astre plus de temps que quoi que ce soit d'autre. Un bruit craquant attira cependant ses oreilles avant de faire tourner sa tête en sa direction, il s'agissait du guerrier qui grimpait agilement à un arbre, s'installant sur l'une des branches en hauteur. Elle le fixa un instant, se demandant si il évitait d'être proche des autres ou quelle pouvait bien être la raison qui le poussait à éviter à ce point le contact. Enfin, l'ébène était très tactile et ce depuis qu'elle était arrivée dans le Clan et bien sûr, cela déplaisait à énormément de chats. Mais lui semblait non pas simplement esquivé ce contact, il semblait le fuir. Son regard croisa furtivement celui ambré du mâle avant qu'elle ne détourne les yeux, observant un arbre qui bougeait en douceur avec la bourrasque de vent. Sa voix grave résonna en douceur.

« Pardon de t'avoir mise mal à l'aise. Je ne voulais pas t'épier, ni te harceler, juste t'observer. Comme on observe un autre chat remuer pour mieux comprendre comment roulent ses muscles sous sa fourrure, comment ses muscles s'étirent en haut et se contractent en bas »

L'ébène leva un sourcil, curieuse, avant de glousser doucement, prouvant à nouveau que ses cordes vocales étaient fonctionnelles. Alors non seulement il esquivait le contact des autres chats mais en plus de ça il était légèrement étrange. Cela rassurait l'ébène de se dire qu'elle n'était pas le seul chat bizarre de cette forêt. Son rire cessa en douceur avant qu'elle ne tourne à nouveau son regard vers le mâle. Du bout de la patte, elle pointa dans sa direction. Ce n'était pas toujours facile de la comprendre, mais elle voulait simplement savoir son nom. Pour mieux se faire comprendre, elle se pointa elle-même avant d'indiquée la lune du bout de la queue et de montrer ses flancs où sa couleur ébène était la plus évidente. Dire son nom avait toujours été difficile pour la guerrière. La plupart ne comprenait pas. Bon bien sûr, ce guerrier connaissait déjà son nom. Mais en agissant ainsi, elle essayait simplement de lui faire comprendre qu'elle voulait connaître son nom. Cela échappait d'ailleurs à la guerrière, elle qui avait une bonne mémoire pour les noms, il était rare qu'elle ne connaisse pas celui d'un chat de son Clan.

Son regard se planta dans celui du mâle un instant. Ses iris ambrés plus vives qu'un feu de forêt rendait l'ébène curieuse. Elle imaginait pouvoir y lire toute sa vie, en apprendre plus. Ses yeux à elle reflétait ses combats passés, sa souffrance, la force qu'elle avait tiré de chaque épreuve, mais également cette petite partie, infime partie d'elle qui était étrange, effrayante. Car la guerrière avait beau être d'une douceur et d'une gentillesse sans nom, perdre un combat n'était pas dans ses habitudes. Elle était grande, puissante, ses longues griffes blanches dépassaient de ses pattes, ses yeux vifs semblaient voir des choses qu'aucun autre ne pouvait espérer voir et sa résistance à la douleur était sans pareille. Cette partie d'elle était faite pour déchirer la chair, arracher la peau et tuer. Ce morceau de son âme dont elle n'était pas fière. Elle ne combattait que lorsque c'était absolument nécessaire, préférant calmer le jeu plutôt que d'envenimer les choses. Et elle s'était imposée une règle, absolue et intransigeante, elle refusait de combattre des apprentis. La guerrière sombre n'était pas dupe,  elle avait déjà croisé des apprentis lors de combats, mais elle se contentait de les effrayer, sans jamais les blesser. Elle avait été entraîné dès son plus jeune âge par un guerrier, sans jamais passé par la case "combat entre apprentis" elle savait la différence de niveau qui les séparait. Et surtout, elle connaissait sa force.

L'ébène se laissa entraîner par sa nature curieuse et s'installa face au mâle, laissant ses iris particulières parcourir son corps de part en part. Puisqu'il s’autorisait à l'observer, elle ne voyait pas pourquoi elle devrait se priver d'en faire de même. Ainsi assise dos à la lune, on aurait pu croire apercevoir un chat tout droit descendu de la Toison Argentée alors que la guerrière enroulait sa longue queue autour de ses pattes. Alors, où commencer ? Ce guerrier avait cette fourrure blanche, pas parfaite mais blanche. De longues pattes musclées, un corps bien développé, mais ce qui attirait le plus le regard de la sombre restait ces yeux. Ambrés, brûlant, on pouvait y voir une certaine lueur, une intelligence certaine. Mais cette flamme que l'ébène voyait vibrer dans ses iris, était-elle inoffensive ? Ou bien destructrice ? La guerrière connaissait le regard des chats, elle qui en parlait pas devait se contenter de regarder pour comprendre la plupart des choses et elle avait eut bien des lunes pour apprendre. Ce chat avait une chose en lui, un feu embrasé qui n'attendait que d'être libéré. Était-il dangereux ? Probablement. La guerrière allait-elle le rejeter pour autant ? Probablement pas.
---
Un gloussement bourgeonne dans la nuit. Sa voix fait vibrer l'écorce, elle qui entend ce son délicat : sa voix. Cette subtilité qu'elle ne montre à personne. Cette subtilité dont elle ne laisse personne entendre les échos rutilants de douceur. Tes yeux se tournent vers elle. L'embrasement floconneux se demande si sa mission est accomplie. Si ce rire peut remplir la mission "la forcer à parler".

Puis c'est à son tour de te regarder. Elle expose à ton regard calculateur et analytique ses iris d'une couleur singulière. Tu laisses ton cristallin se focaliser sur un point plus précis encore : ses yeux. On peut lire dans les yeux des chats leur histoire, leur souffrance, la moindre de leurs pensées. D'habitude ce n'est pas ce qui t’intéresse, car les chats intéressants ne sont pas nombreux dans la forêt. Mais là, c'est intéressant. Quand on mélange épreuves, mutisme, cicatrices, douceur et singularité, tout devient intéressant. Pour peu que le chat sache l'utiliser, ou ne serais-ce que le remarquer ou encore le contrôler, il en devient un sujet d'expertise plus qu’intéressant. Tu n'as encore pas connu cet être là. Si : Chant des Rivières.

Puis elle bouge, ce qui ne perturbe pas ton cristallin. Ton iris bouge avec elle, analysant tout les gestes et micro-gestes de ces iris face à toi. Eux et leur singularité. Ces iris là, ce sont les traces de minéraux à la surface de la lune qu'on ne trouve pas en son manteau. Tu es un chat, tu es nyctalope, tu vois tout de ces yeux. De ses yeux.

Tu vois tout de son bleu nuancé. On y voit toutes les nuances possibles et imaginables du bleu et du blanc, sans noir. Tu clignes des yeux, et ajuste ta pupille pour plus de netteté. On débute le chemin par le centre de tout : un trou noir. Sa pupille. D'un noir parfait, à la forme convexe parfaitement alignée. Comme les lunettes d'un astigmate. Autour, un cercle bleu électrique qui s'étend sur le reste de son iris. Il s'étire et se mélange au blanc, pour former de plus en plus de blanc. Jusqu'à ce que le bleu ne disparaisse quasi intégralement. Tu te souviens de ces yeux là. Tu ne les as pas vus, mais on t'en a parlé. Plusieurs fois. Exactement 5. Les quatre premiers disaient qu'elle était effrayante, et qu'elle avait une force monstrueuse. Et la 5em, qui ne l'avait jamais vue, disait que ses yeux effrayants devaient être magnifiques. Chant des Rivières, quand je reviendrai au camps, je pourrais te dire que tu avais raison.

Mais la guerrière ébène bouge. Vraiment. Alors tes pupilles s'adaptent, ton cristallin aussi. Et ton sujet d'investigation devient sensiblement plus grand, les fines rainures sensiblement plus foncées dans ses yeux ne se voyaient plus, la ligne circulaire d'un blanc parfait non plus. Tu vois tout son corps, à présent. Tu vois le rocher : probablement du granit. Avec à sa surface des reflets sélénites teintés d'un blanc de perce-neige ou d'un gris entre le perlé et l'argenté. La fourrure de la guerrière est noire. Mais pas seulement noire. Elle est teintée des reflets de son homonyme divin, Séléné.
LA CHIEUSE EN ACTION~~:
(Oui parce que scientifiquement lunaire ça se dit pas o/, la lune s'appelle strictement scientifiquement parlant Terre 1, ou Séléné, la déesse de la lune)

Tu observes ces gestes fleurissants dans la nuit. Tu analyses ces gestes fleurissants dans la nuit. Tu observes ses gestes. Tu concentres toute ta concentration et les flammes curieuses de ton regard sur un point précis : elle. Elle qui tend sa patte vers toi. Indices : 0/2 Elle indique la lune. Elle a l'air de beaucoup l’apprécier. Et le montre, à présent. Indices : 1/2. Puis, elle même. Un bout de fourrure noire d'ébène. Tu te demandes si elle se pointe elle même ou la couleur de son pelage. Indices : 2/2. Mais tu te rends vite compte qu'elle te dit son nom : Lune Ébène. Et te demande le tien.

Tu refuses cependant d'ouvrir la gueule, observer est mieux que de parler. Et elle, tu n'as pas à la manipuler, juste à l'observer. Ce n'est pas grave si elle ne parle pas non plus, pas pour l'instant. Tu as le temps, tu accomplis toujours ta mission.

Instabilité programme /\

Quoi ? Flo, qu'est-ce qu'il se passe ?

Instabilité programme /\

Elle a bougé. Encore. Mais cette fois, elle est face à toi. Parfaitement face à toi. Tu distingues à nouveau le cercle blanc à la périphérie, cette fine frontière iriso-sclérotique. Plus claire encore que cette sclérotique, d'un blanc aussi délavé que celui de ta robe blanche. Elle ne te regarde pas. Elle t'observe.

Instabilité programme /\
Évacuez, danger critique d'implosion !

Elle continue de t'observer. Elle continue de t'analyser. D'analyser ton corps, mais aussi et surtout tes gestes et tes comportements.

I̷ͮ̐n̪͗st̡͖̜a͕̚͡b͞i̴l̡ḯ̡̃̈́t̹̝̬é ̳̑p̠͚̱ͪ̊̌r͢og̺r̘͗a̳͂mm͚̀ẻ̘͞ ̥̾/̍\̱͕ͮͥ

Tu as subitement envie de t'enfuir. Tu as soudainement envie de lui sauter dessus crocs découverts pour qu'elle arrête ça.


I̅̿̆͆n̥͈͙ͤ̏͆s̪̖͈͓̭̬͒̽ͣ̋̓̅t̝̥̪ͅa̵̹̮ͧ̒b̳̠͛͆i̪̺̬͈͌̾͆̾l̢̹͔͇ͣ̀͑it̅͛ͫ͏éͧ̓ͩͥͧ͡ ̼̮͚̑ͩͣ̀ͅp̭̚r͎͎̊͆͟ȍ͉͈̾g̨̪̈́r̛̬̞̄̇aͨ̉mm̲̰̍̎e͉̭̳̯ ̞̂̿ͅ/̻\͔̪̥̩ͧ̌̍̀

Tu perds tout contrôle. Tu perds tout sens de contrôle de toi même. Ton sang froid se brise en milles morceaux.



Ì͖̳̯̍̋n̡͖͈̩͍̯̞̘͕̺̙͘s͇̞͖͎̹͙͍̝t̡͊̔ͩ̆͞a͈͕̅͒b̴̡̩̯̊̚͢i̧̜̦͇̘͍ͥ̒̾͑̀͘͞l̲̩̝̥̦͍̙͚̺̣̭̩̼i̢͓̘̺̝̟͇̟͕ͬ̉͂͑̋͗ͩ̉͡͞t͇̩̳͚̝͚͇̤̩͔̜̬͔̟ͤ̂ͥ̒͋͒͐͂͑̀̍̔̾͒̚ͅé̓̓̄ͣ̑̑̿̉̌̉̇͛ͫ ̶̡͚̟̬̈́ͯ͒p̭̮͚̪̜̼̫̼͚͕̜̺̟͚̺͑̓̐ͯͩ̊̇ͥͫ̋̏̐̒ͮ̚r̥͓̘̤̟͉͕̹̲̞͆ͩͩ̎ͣ̅ͥͬ͌ͥ͑ͯͅͅǫ̷̝͕̜̺̤͉͇̤̹̝̞̟͔̹͝g̮̞̺̬͍̼̭͇̪͓͙̩̮̮̝r̴̍̉͂ͮ͋́̌ͯ̏̚͏̶͚̰̫̺̰̜͈̪̞͈ą̻̣̗̜͉͈̤̩̪̮̜͈̹̅̅ͯ̓̇ͦ̅̾̽̇ͧ̇̓̂̀ͅm̜̫̭͎͓̝͉̟͈̪̥̅̓͑̍ͩ̔̓̏ͬ̏ͫ̾ͅm̭̝̯̯͍̬̩͓̝̃̇̓̽͊̋͋͛̓ͫͅeͭ̉̌ͯ̇ͨͮ͐̑̍ ̰̤͖͙̣̹͇̣ͬ͑̂̏̿̄̎̓̚ͅ/ͯ̓̔ͭ̆͏͎̜͙͇̠\̬̔



Ton œil s'embrase d'une lueur de panique totale. Ou plutôt la lueur de peur qui luisait dedans est en train se s'enflammer. Tant et si bien que la guerrière forte aux yeux d'un ravissement singulier rare s'évapora. Une fourrure danse la remplaça. Elle aussi recouverte de cicatrices. Mais elle était beaucoup plus petite, beaucoup plus maigre, et ses yeux étaient moins mais aussi étranges, d'un bleu de gel sur l’extérieur, presque blanc sur l’intérieur.



Iͩͪͦͩ̀̅̀̀́́ͫ̀͡N̛̲͚̯̝͖̖̿ͯ̒̃̉̚Ş̢͝Ṱ͓͕̺͇͇A̓ͯͩͤ̐ͫͣ͏͏̱̩̻̦̲͈̻̕Ḇ̯̜̜̫͙̎̏ͨ͒̓̎Į̧̭͖͔̩̱̖̦̻͓̭͕͓̰̯̍̂̌ͬ͐̈̽̇̑̽͗̒̀͐̚ͅL̴̲ͧI̘̞ͅT̼̗̫̫̣̪̯̮̼͈̬̀͒̓̉ͬ̈́ͮ̋ͫ̊͌É̤̭̙̣̲̟̮̘̘ͭͩ̑̃̍̏͐̓̅ ̬̘͖͚̹̜̗̭͓̯͑̅̓̇ͯͬ̉̓͛̅P̧̧̳̹̥̲̭͖̪̹̼̖̫͖̰͗̆ͬ̇ͤͥ̌̈͆̏̃̚̚͜R̛͇̬̙͈ͭ̀̒̋O̺̮̯̞̪̝̹̳͛̆ͭ̓̋̒͋̄G̐̋͊ͬͩR̔̄̈́͊͂̒ͦ̓̓̆̋̋̎ͥ̒͏͇̘͙̲̥͉͕̣̣̖̪̠̲̻̩Ḁ̟͕͈͍̊̍̔̐ͧ͘͟M̟̽M̹͉͎͍̰̲̪͈̩̰̩̖̱̉̊́̾̋̄ͪ́͛ͬ̅͑͊È̶͡ ̶̙̣͍ͫ́ͣ͝/̉̄͒ͥ͂ͮͯ\̸̵̵ͤ̅̎̑



Ton échine se dresse pour prendre une forme hirsute. La blessure fraîchement refusée d'être soignée dresse ses croûtes infectées vers l'air libre. Tes griffes s'agrippent à l'écorce, pour que tes tremblements cessent de vouloir te laisser tomber en contrebas. Stupides réflexes. Le reflet de Chant des Rivières s'évapore pour laisser place à Lune Ébène. T'observant de ses yeux à la belle singularité.

Les choix reviennent.
Mais les missions sont illisibles.
Elles hurlent dans ta tête, toutes en même temps, tu ne parviens pas à les comprendre.

O Fuir
X Attaquer
▽ Je sais pas

— Embrasement des Flocons. Craches-tu, la fourrure en bataille. C'est ça que tu voulais savoir ? Alors maintenant cesses de m'observer comme ça.



Iͩͪͦͩ̀̅̀̀́́ͫ̀͡N̛̲͚̯̝͖̖̿ͯ̒̃̉̚Ş̢͝Ṱ͓͕̺͇͇A̓ͯͩͤ̐ͫͣ͏͏̱̩̻̦̲͈̻̕Ḇ̯̜̜̫͙̎̏ͨ͒̓̎Į̧̭͖͔̩̱̖̦̻͓̭͕͓̰̯̍̂̌ͬ͐̈̽̇̑̽͗̒̀͐̚ͅL̴̲ͧI̘̞ͅT̼̗̫̫̣̪̯̮̼͈̬̀͒̓̉ͬ̈́ͮ̋ͫ̊͌É̤̭̙̣̲̟̮̘̘ͭͩ̑̃̍̏͐̓̅ ̬̘͖͚̹̜̗̭͓̯͑̅̓̇ͯͬ̉̓͛̅P̧̧̳̹̥̲̭͖̪̹̼̖̫͖̰͗̆ͬ̇ͤͥ̌̈͆̏̃̚̚͜R̛͇̬̙͈ͭ̀̒̋O̺̮̯̞̪̝̹̳͛̆ͭ̓̋̒͋̄G̐̋͊ͬͩR̔̄̈́͊͂̒ͦ̓̓̆̋̋̎ͥ̒͏͇̘͙̲̥͉͕̣̣̖̪̠̲̻̩Ḁ̟͕͈͍̊̍̔̐ͧ͘͟M̟̽M̹͉͎͍̰̲̪͈̩̰̩̖̱̉̊́̾̋̄ͪ́͛ͬ̅͑͊È̶͡ ̶̙̣͍ͫ́ͣ͝/̉̄͒ͥ͂ͮͯ\̸̵̵ͤ̅̎̑


Flo, qu'est-ce qu'il se passe ?



Iͩͪͦͩ̀̅̀̀́́ͫ̀͡N̛̲͚̯̝͖̖̿ͯ̒̃̉̚Ş̢͝Ṱ͓͕̺͇͇A̓ͯͩͤ̐ͫͣ͏͏̱̩̻̦̲͈̻̕Ḇ̯̜̜̫͙̎̏ͨ͒̓̎Į̧̭͖͔̩̱̖̦̻͓̭͕͓̰̯̍̂̌ͬ͐̈̽̇̑̽͗̒̀͐̚ͅL̴̲ͧI̘̞ͅT̼̗̫̫̣̪̯̮̼͈̬̀͒̓̉ͬ̈́ͮ̋ͫ̊͌É̤̭̙̣̲̟̮̘̘ͭͩ̑̃̍̏͐̓̅ ̬̘͖͚̹̜̗̭͓̯͑̅̓̇ͯͬ̉̓͛̅P̧̧̳̹̥̲̭͖̪̹̼̖̫͖̰͗̆ͬ̇ͤͥ̌̈͆̏̃̚̚͜R̛͇̬̙͈ͭ̀̒̋O̺̮̯̞̪̝̹̳͛̆ͭ̓̋̒͋̄G̐̋͊ͬͩR̔̄̈́͊͂̒ͦ̓̓̆̋̋̎ͥ̒͏͇̘͙̲̥͉͕̣̣̖̪̠̲̻̩Ḁ̟͕͈͍̊̍̔̐ͧ͘͟M̟̽M̹͉͎͍̰̲̪͈̩̰̩̖̱̉̊́̾̋̄ͪ́͛ͬ̅͑͊È̶͡ ̶̙̣͍ͫ́ͣ͝/̉̄͒ͥ͂ͮͯ\̸̵̵ͤ̅̎̑


Flo qu'est-ce qu'il se passe ?!


Qu'est-ce qu'elle va te faire ? Hein Flo ? Qu'est-ce qu'elle a bien pu voir. Hein Flo ? Qu'est-ce qu'elle veut faire de toi, Flo ? T'as peur Flo ? Hein que t'as peur ? Hein Flo ? Hein t'as peur ? Lá̝̦ f̵̬̳̒̀er̴͔ͣm̵̰̠̂ͫeͬ !͏ Flo, t'as peur Flo ? Hein Flo, t'as peur ? Lá̝̦ f̵̬̳̒̀er̴͔ͣm̵̰̠̂ͫeͬ !͏ Lá̝̦ f̵̬̳̒̀er̴͔ͣm̵̰̠̂ͫeͬ !͏ Lá̝̦ f̵̬̳̒̀er̴͔ͣm̵̰̠̂ͫeͬ !͏ Enfuis toi ! Flo, enfuis toi ! Hein Flo ? Hein tu vas t'enfuir ? Hein Flo ? Hein ? Tu vas lui sauter dessus ? Hein Flo ? Tu vas te montrer malin, pour t'enfuir. Hein Flo ? Et jamais revenir. Hein Flo ? Hein Flo, tu veux être normal ? Hein Flo ? Hein tu veux être normal ? Alors Flo, c'est quoi être normal ? Tu es fou ou pas Flo ? Hein Flo ? Tu es normal ou tu es fou ?

X F́̿uȉr͚̣͛͂̅ͅ
O A͈̖̦͐ͤ̊t͚͍́̓t̝̖͎a̗͐q́̀ue͚̟̤̓͌͗r
▽ J͘ĕ̔ ̓̾s̥a̼̗͞i̵ŝͮ ͭp͈̠̗ͣͫ͋̀a͕̺s͖̦̎͆͘

Les choix s'entrechoquent et se balancent dans le vide. Le temps s'écoule mais aucun choix n'a été fait, alors l'un se lance, pas celui de base à cause de l'instabilité de ton programme, mais le plus primitif de ton espèce : X F́̿uȉr͚̣͛͂̅ͅ. Tu essayes de bondir pour fuir, mais tu choies de ta branche, et peines à te relever. Tu veux t'élancer dans la nuit complète, et ne jamais en revenir. Ne jamais revenir de toutes les interprétations possibles et imaginables de la nuit. Mais ces yeux face à toi, il y a une paire d'yeux face à toi. Une paire d'yeux bleus, mais aussi blancs. Une fourrure noire, mais aussi argentée. Tu te mets en position, prêt à te battre pour t'enfuir de ce merdier.

Tu sais que tu perdrais face à elle, mais tant pis. C'est le jeu. Et tu adores perdre.
---
L'ébène le fixait, tout comme le mâle à la fourrure blanche l'avait fait auparavant avec elle. Cependant, un changement l'interpella. Cette lueur dans ses yeux semblait s'emplir de panique, presque de peur. Mais de quoi avait-il si peur ? Qu'est-ce qui pouvait tant l'effrayer ? La guerrière voulu comprendre, mais il lui était impossible de demander ce qui n'allait pas. La trouvait-il effrayante après tout ? Ou bien le fait d'avoir été fixé pendant trop longtemps l'avait mis mal à l'aise ? La fourrure du mâle commençait à se gonfler et la féline se redressait, les yeux inquiets. Sa voix se fit violente, agressive, pleine de crainte. Comme si donner son nom était déjà trop pour le guerrier. Comme si le fait qu'on veuille en savoir plus sur lui était un affront, une erreur à ne pas commettre.

« Embrasement des Flocons. C'est ça que tu voulais savoir ? Alors maintenant cesses de m'observer comme ça »

Embrasement des Flocons, voilà un nom qui lui allait terriblement bien. Mais dis sur ce ton, cela semblait être si dur pour lui de le prononcer. L'ébène voulu le rassurer mais le guerrier sembla commencer à paniquer et tomba de la branche où il s'était perché un peu plus tôt. Elle sauta à terre afin de s'assurer qu'il allait bien, mais le mâle se redressa vivement, prenant une position de combat. La féline, par réflexe, fit de même avant de croiser à nouveau son regard embrasé. Elle aurait dû y voir de la colère, de la haine peut être, mais rien de tout cela. Dans ses iris ambrés, on pouvait voir la peur, la crainte. Mais qu'est-ce qui pouvait lui faire si peur ? Qu'on sache qui il était ? Qu'on lise en lui ? Alors quoi, vivait-il sa vie sans jamais regarder quiconque dans les yeux par peur ? Mais Lune Ébène n'était pas la bonne guerrière pour juger ce mâle aux muscles tremblants de crispation. Elle qui avait vécu dans la peur si longtemps ne pouvait reprocher les craintes des uns et des autres. Alors la féline détendit ses muscles et s'installa face au mâle, cherchant à lui montrer qu'à aucun moment elle n'avait voulu le mettre mal à l'aise. Sa queue se déposa doucement au sol alors qu'elle prenait une grande inspiration. Ses yeux vinrent alors à se clore. Cela pouvait sembler bizarre comme réaction,  mais si le guerrier n'aimait pas être observer, alors elle ne pouvait le voir ainsi. Si il voulait s'enfuir pour aller se cacher, elle ne le regarderait pas. Si il voulait lui sauter dessus, elle ne saurait pas d'où il attaquerait. Le silence s'installa rapidement, en dehors de la respiration vive du mâle. L'ébène était ainsi postée au milieu de la clairière boisée, calme, les yeux fermés, reposée par le silence ambiant et par les ténèbres qu'elle avait choisit.

Dans son esprit passait les milles et une raisons qui pouvaient pousser Embrasement des Flocons à rejeter le regard des autres. Avait-il quelque chose à cacher ? Quelque chose de si grave ou de si important qu'aucun chat ne devait le découvrir ? Ou bien étais-ce ses yeux qui l'avaient dérangé ? Lui avait des yeux vibrants, brûlant, embrasés d'une lueur violente. Elle des iris glaciales et sombres, rappelant le fond d'un lac lors d'une nuit d'hiver. La guerrière restait donc ainsi, calme, paisible, respirant lentement, son cœur battant doucement dans sa poitrine malgré que ses pulsation remontaient dans ses oreilles. Elle laissait le choix au guerrier. Que voulait-il faire ? Partir ? Se calmer ? Attaquer la guerrière ? La féline voulait à tout prix éviter cette éventuelle dernière option. Un combat sanglant entre deux guerriers d'un même Clan était une chose idiote. Et elle ne voulait pas le blesser, il semblait l'être déjà suffisamment comme ça.

Ses oreilles frémissaient au moindre bruit. Du mouvement des feuilles à la cimes des arbres au piaillement d'un oiseau venu se poser sur une branche en passant par ce rongeur qui couraient vers un buisson pour s'y cacher. L'avantage de vivre de nuit et pratiquement tout le temps seule, c'était que la guerrière était parvenue à développer ses sens. Ses oreilles étaient plus sensibles, ses yeux repéraient des proies mêmes minuscule dans la noirceur de la nuit, son odorat connaissait chaque odeur dans les environs tant elle y avait passer d'heures et son corps connaissait mieux les lieux qu'elle ne le pensait. La guerrière patientait, toujours calme. Elle attendait un signe. Un bruit, un mot, un souffle, un coup, n'importe quoi qui l'informait de la décision du mâle. Si il partait, elle le laisserait faire et terminerait la patrouille seule, en chassant un peu sur le retour. Si il lui parlait, elle l'écouterait les yeux clos. Et sil décidait de l'attaquer, l'ébène ferait tout pour le plaquer au sol le temps qu'il se calme. Mais elle éviterait à tout prix un combat inutile, même si cela devait lui coûter quelques égratignures, elle n'était plus à ça près.
---
Ton cœur bat à tout rompre dans ta poitrine. Lui aussi, essaye de s'enfuir. Elle s'assoit, et toi, tu recules. Les yeux rivés sur sa silhouette. Tu regardes. Tu vois. Tu observes. Tu analyses ses mouvements et ses gestes. Pour être sûr. Sûr de ne pas être attaqué. Sûr qu'elle ne te fera aucun mal. Non, non, ce n'est pas ça. Pourquoi as-tu peur ? Hein Flo ? Pourquoi as-tu peur ? C'est ce que ses yeux te demandent. Tu te prépares à bondir. Au cas où. Mais rien ne se passe. Elle reste là, à te regarder. Elle reste là à t'observer.

Instabilité programme V

Elle ferme les yeux. Cela a pour effet de stopper toute autre chose en toi. Tu ne recules plus, ton cœur semble cesser de battre, et ton souffle se retient, particules en suspension dans l'air. Tu l'imites. Tu fermes les yeux. Et tu écoutes. Tu observes, analyse, déduis. Avec tes oreilles. Tu analyses ta propre morphologie auditive. Tout d'abord, qu'est-ce que le son, Flo ? Un bruit, un son, qu'est-ce que c'est, vraiment ? L'air est un gaz, l'eau est un liquide, la chaire est un solide, la couleur est de la lumière. Qu'est-ce que le son ?

Instabilité programme V

Tu ne sais pas. Mais tu peux obtenir d'autres réponses. Tu peux le deviner, aussi. Surtout. Alors, tu réfléchis. Qu'est-ce que tu son ? Indices : 0/2. Qu'est-ce qui fait du son ? Une voix. Un monstre. Une course en forêt. De manière plus générale, du mouvement. Un papillon ou une abeille qui vole : fait du bruit. Une voix qui raisonne : fait raisonner de l'air dans sa gorge, et dans sa propre tête. Quand on est malade, qu'on a le nez bouché, on sent le son de notre voix dans notre crâne, autour de la truffe.

Indices : 1/2

Donc, qu'est-ce qui fait du bruit ? Le mouvement. Et qu'est-ce qu'un mouvement ? Suffisamment rapide pour créer un son ? Une vibration. Une onde. Indices : 2/2

Instabilité programme V

Le bruit est fait de vibrations. Bien. Maintenant, Flo, qu'est-ce que tu entends ? Observes ce que tu entends. Tu entends le chatoient des feuilles les unes contre les autres. Tu entends le sol être piétiné avec traîtrise par une souris qui passe par là. Elle qui a eu peur de deux chats, s'enfuit dans les ténèbres. Tes oreilles font soudain un 45° vers l'arrière. Le vent soulève des feuilles mortes comme vivantes derrière toi. Tu es en en son sens, c'est fortement désagréable. Tu décides de te retourner et de te redresser pour le sentir frapper son museau avec sa caresse morcelée habituelle. Tu ouvres les yeux. Ça pique, mais ton cœur se calme. Et tu as recommencé à respirer. Tu te décales, pour qu'elle sente aussi cette caresse fraîche et nocturne. Tu es nyctalope, tu es un félin, tu es presque stable, tu vois tout. Une arborisation en forme d'entonnoir laisse le vent se déverser dans celui-ci jusqu'à vous. Une nouvelle rafale fébrile de douceur frappe tes oreilles, elles s'inclinent un instant et reprennent leurs pattes, en parallèle que tes yeux clignèrent.

Instabilité programme V

Tu respires, plusieurs fois, fermant les yeux pour savourer ce vent à contresens. Tu te sens puissant, ainsi. Tu te sens au contrôle. Alors, Flo ? Qu'est-ce que ça fait, de se sentir au contrôle alors que ton programme n'est même pas à la moitié de sa stabilité ? C'est très désagréable.

Instabilité programme V

Alors tu tournes tes globes oculaires vers la noiraude pour parler, cette fois. Juste là, avec le vent dans la truffe. Une blessure tentant de se rouvrir avec la chute que tu as faite un peu avant. Tu n'y prêtes pas attention. Ici. Loin de la perversion et de la putréfaction d'un clan à l'agonie dans lequel tu t'es brûlé les ailes.

Instabilité programme V

Tu peux parler, tu sais. Et surtout tu peux ouvrir les yeux. Du coin de l’œil, tu observes cette paire d'yeux à la thiamine. Thiamine, le nom scientifique de la vitamine B1, B, une vitamine avec plein de B, plein de bleu, comme ses yeux.

Instabilité programme V

Ta fourrure retourne à sa place. La sensibilité de ta peau cesse d'être moite, mais reste exacerbée par la peur. Elle est proche, elle est beaucoup trop proche. Pourtant, ça ne te dérange pas, toi, de t'approcher. D'observer. Qu'est-ce qu'il ne va pas, Flo ? Pourquoi cette peur ? D'où vient-elle ?

Instabilité programme V
Programme presque entièrement stable


Tu n'es pas menaçante, et la couleur de tes yeux est vraiment apaisante. C'était vrai. Le bleu est une couleur apaisante. Mais ses yeux ne sont pas que apaisants. Leur couleur donne le vertige. Mais la souffrance qu'on y voir au fond ne donne pas le vertige, même si cette souffrance et cette peur passés sont si profond qu'ils n'ont pas de fond, ils donnent de la détermination. La détermination d'un chaton, à courir plus vite que le vent, plus vite que la lumière.

Instabilité programme V
Système parfaitement stable

Soudain, alors que ton regard s'est redirigé naturellement vers la lune, tu te demandes quel âge a celle-ci. Elle qui est à 381 500 km d'eux. Elle qui est éclairée par le soleil, lui et ses lignes colorées de photons allant à 299 792 458 mètres par secondes. Cela signifie qu'elle parcourt 381 500 000 kilomètres.

Donc.

381 500 000 ÷ 299 792 458 = 1.27

Quand on regarde la lune, on la voit telle qu'elle était il y a 1 seconde et 27 dixièmes de seconde. (calculé à la calculatrice par mes soins o/)

Les missions revirent. Lisibles, cette fois.

Missions :
Forcer Lune Ébène à parler
Tester les rats
comprendre son mutisme
🔒 Agir dessus


Les choix s'offrent à toi :
O Observer
X Parler
▽ Utiliser la force
□ Fuir


Je sais que tu ne veux pas parler. Mais j'aimerai comprendre d'où il vient, ce mutisme. Savoir si cela vient de ton passé, de ces cicatrices. Savoir d'où elles viennent. Mis à part d'une époque révolue. Et d'où vient cette apparente fragilité de tes yeux.
---
La féline sombre se concentrait sur les bruits environnants, tentant de percevoir l'état du guerrier posté non loin d'elle. Ses oreilles frémirent lorsque la féline l'entendit bouger, mais elle se détendit quand elle entendit sa respiration. Il se calmait, respirait profondément. La guerrière pu donc se détendre, elle ne serait pas obligée de se battre ce soir. Mais même si son corps tout entier sentait la pression redescendre, l'ébène avait bien l'intention d'attendre un signe ou un mot du mâle. Or de question qu'elle créer à nouveau une tension. La voix grave d'Embrasement des Flocons finit par résonner dans la clairière boisée.

« Tu peux parler, tu sais. Et surtout tu peux ouvrir les yeux »

Lune Ébène se contenta de retenir uniquement la deuxième partie de sa phrase. Parler n'était pas encore dans ses moyens. Après plusieurs lunes d'entraînement avec Ciel Ancien, elle était à peine capable de prononcer quelques mots tordus par la douleur que lui provoquait sa gorge. Ses iris s'ouvrirent donc en douceur, l'une après l'autre et en douceur. Elles trouvèrent aussitôt la fourrure claire du guerrier, mais elle évita de croiser son regard, ne voulant pas le mettre à nouveau mal à l'aise. Une pensée calme passa dans sa tête, la féline avait bien réagit. Fermer les yeux et ne plus le regarder semblait avoir été un bon choix pour apaiser le félin secoué de tremblements. Son regard croisa malgré tout furtivement celui du mâle avant qu'il ne s'adresse à elle.

« Tu n'es pas menaçante, et la couleur de tes yeux est vraiment apaisante »

Apaisante ? Les yeux de l'ébène s’écarquillèrent en entendant ce mot. C'était un terme qui n'avait jamais été utilisé pour décrire ses iris si particulières. La plupart du temps, elle recevait des « Tes yeux sont tellement effrayants », en passant par des, « Me regarde pas tu vas me refiler ta poisse », ou encore des « Nous regarde pas comme ça t'es dégoûtante, nan mais sérieux tu t'es vue ? ». Les compliments sur ses yeux étaient très rares, plus rares qu'une proie dodue en pleine saison des neiges. Alors malgré elle, la guerrière se sentit rougir sous sa fourrure, évitant un instant le regard du mâle blanc. Peu habituée à recevoir des compliments, elle était un peu intimidée. Et puis, il ne la trouvait pas menaçante. C'était plutôt une bonne chose, non ? Mais dans ce cas, pourquoi avait-il paniqué ? L'ébène posa son regard sur lui avant que le sien ne se dirige vers la lune. Elle fit de même, laissant un sourire doux se poser sur son visage.

La féline ne se souvenait pas de la sensation provoquée par le soleil sur la peau. Elle n'avait pas le moindre souvenir de la chaleur, du réconfort apporté par cet astre brûlant, ne connaissant que la pâle et pure lueur de la lune. Elle parviendrait à parler un jour, l'ébène en était persuadée. Mais jamais elle ne pourrait à nouveau se promener en plein jour, se faire dorer les flancs sous le soleil tapant en plein milieu de journée ou encore participer à une patrouille de chasse matinale. Sa vie pourrait être faite uniquement de regrets si la femelle s'arrêtait à toutes les choses qu'elle ne pourrait plus jamais faire. Mais d'un fond positif, il lui était impossible de s'arrêter à ça. Elle ne pouvait pas sortir de jour, mais sa vie avait toujours été faite de ténèbres, alors elle était bien plus habituée à la noirceur de la nuit. Elle ne pouvait pas parler, mais elle ne l'avait pas fait depuis des lunes et des lunes, alors cela ne lui manquait pas plus que cela. Elle était effrayante aux yeux e beaucoup, mais était une des seules chattes de la forêt à vivre cette vie nocturne et ne croisait pratiquement jamais aucun chat, alors à quoi bon être jolie ?

« Je sais que tu ne veux pas parler. Mais j'aimerai comprendre d'où il vient, ce mutisme. Savoir si cela vient de ton passé, de ces cicatrices. Savoir d'où elles viennent. Mis à part d'une époque révolue. Et d'où vient cette apparente fragilité de tes yeux »

L'ébène posa son regard sur le guerrière blanc. Il ne dédaignait pas donner son nom mais monsieur était tout de même curieux apparemment. Il voulait savoir pourquoi elle ne parlait pas ? Il avait évoqué la réponse de lui même, alors la guerrière se contenta d'hocher la tête en entendant les mots "passé" et "cicatrices". Bien sûr, tout était lié. Elle avait été battue à chaque fois qu'elle avait émit le moindre son. Moins de son, moins de coups. Il ne faut plus parler. Enfermée dans un placard pendant plusieurs lunes aussi jeune allait forcément provoqué une dégradation de la pupille, avec des séquelles irréparables. Incapable de sortir sous le soleil. Chaque coups, chaque brûlure, chaque morsure de chien, tout avait laissé des marques. Des balafres atroces et des lunes de rééducation. Arrivée dans le Clan sur le point de mourir, sauvée par une ancienne guérisseuse au grand cœur, une cheffe responsable et un mentor à la patience d'or. Plus jamais de souffrance, de coups, de brûlures. Au final, l'ébène s’estimait heureuse. Malgré les souffrances invivables qu'elle avait vécu, son corps et son cœur avaient survécu. Un miracle ? Probablement. Alors oui. Elle était muette, couvertes de cicatrices et incapable de supporté la lumière du soleil, mais l'ébène continuait d'avancer et de sourire. Alors elle sourit au guerrier. Un sourire simple, sincère. Lourd de sens.
(c) by Moussy

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Moussy
Dim 21 Juin - 13:01
Entre temps, Flo a eu des evenements importants dans sa vie, que je pense inutile de mettre dans sa prez. Je vais donc poster le rp :




Les événements de la vie de Embrasement des Flocons et Florent P2

«  DON'T ! (ಠДಠ)  »
Feat Lune Ébène et Chant des Rivières
---
Tu ne réagis pas, timide petit chat.
Tu regardes la lune. Petit chat terrifié.
Tu as peur. Petit chat angoissé.

Mais tu es calme. Petit chat mensonger.
Tu es curieux. Petit chat rusé.
Tu as mal. Petit chat brûlé.

— Je sais que tu vas pas me répondre, pas avec des mots audibles. Tu dis ça comme si c'était ça, la raison de ton silence. Comme si elle était muette parce qu'elle le voulait. Tu es vraiment bête, en fait. Tu vois mais tu n'observes pas. Encore. Tu le sais, non, toi, ancien solitaire, et qui refuse de se laisser soigner, que respirer un incendie, ou des vapeurs toxiques comme celles d'un monstre ça irrite la gorge. Tu le sais, toi, le père adoptif d'une guerrière schizophrène, qu'à force de ne pas parler, ça en devient impossible. Mentalement.

— Mais j'imagine que je devrais essayer de te comprendre. Ma mère a été chassée de son clan parce que ses yeux ne plaisaient pas à tout le monde. Ils étaient vairons, un bleu et un vert. Elle était toute petite quand elle a été laissée pour morte par un guerrier mécontent, et elle a vécu toute seule jusqu'à ce qu'elle rencontre mon père. Je pense que c'est pour ça qu'elle était si craintive. Si peu sociable. Mais elle était très douce. Et elle a pas perdu sa voix. Cœur de Jais a été là pour lui réapprendre. Puis il y a eu ma sœur et moi. Et aussi, bien après que l'on soit retournés dans son clan natal, il y a eu Chant des Rivières. Tu dois la connaître, elle est... Elle est Chant des Rivières. Elle a passé un long moment sans parler. Mais parce qu'elle n'arrête pas de se blesser, parfois volontairement. Elle a même essayé de se noyer. Maintenant elle parle un peu. Je sais pas pourquoi elle a reprit. Je devrai essayer de comprendre ce que tu as vécu et qui tu es. Tu parles pourtant comme si elle n'était pas là. Parce que sa présence n'était pas désirée apparemment. Tu t'es souvenu de ta mère, tu t'es souvenu de ton ancienne compagne, de ton père, de ta sœur. Elles aussi, elles étaient très douces. Chant des Rivières l'est toujours. Et c'est à toi qu'elle parle. C'est toi qui calme ses crises. Tu peux être fière de toi, aussi, non ? C'est toi qui est là, c'est toi qui... Qui a essayé de la tuer, qui a chassé ta sœur du clan, qui a renié ton père, qui a été jusqu'à oublier ta mère pour ne plus avoir mal.

Instabilité programme /\

Si cette greluche là pouvait être morte et Chant des Rivières avoir sa force physiq—

Instabilité programme /\

Mais tes muscles se crispent pour te dire "ferme ta gueule !". Tu sens ton cœur s'emballer avec tellement de fulgurance que ça te met dans la tête que même elle peut le sentir, que ça se voit sur ton thorax. Parce que ça arrive parfois. Toi, mon monstre d'observation : quand un cœur bat, on pet parfois le voir sur la poitrine. Et ça, ça se voyait. Pas de légers soubresauts sur ton thorax blanc scarifié de ta propre connerie.

Oui, tu as regretté cette pensée. Pas autant que le jour où tu t'es battu avec Chant des Rivières. Mais tu l'as amèrement regrettée. Tu n'es pas un meurtrier. Tu es Embrasement des Flocons, Captain Connard. Et tu es là à regarder cette lune. En existe-t-il d'autres ? Oui, Flo. Mais c'est hors de ta portée.

— T'as raison de pas parler. Ça sert à rien. Crétin de chat. Toi, tu es trop obstiné pour te perdre dans tes pensées. Tu es toujours en train d'observer, toujours aux aguets de la réalité. Mais dis moi de quoi tu as peur ? Embrasement des Flocons ?

Flaque d'eau.

Instabilité programme /\

Tu as repéré une flaque d'eau. Elle est petite, presque asséchée, mais tu entraperçois ton reflet. Alors tu t'avance vers cette petite impertinente et tu te roules dedans. Ta fourrure est encore plus encrassée qu'avant. Mais elle est morte, cette foutue flaque d'eau. Mais le mal est fait, et cette image reste accrochée à ta rétine. Et ton cœur reprend son attraction à sensations fortes. Bonjour légère arythmie. Bonjour accroissement de l'instabilité programme. Oups, je l'ai touché dans l'cœur. Chant des Rivières aurait eu une hallucination, enfermée dans sa tête. Elle aurait vu du sang couler le long de son poitrail, et des corbeaux morceleurs et morcelés s'envoler très très loin.

Mais tu n'es pas elle. Et ce reflet de toi dans cette flaque d'eau reste imbibée dans ta mémoire. Véritable éponge à détails. Tu peux analyser, tu peux t'observer. Alors tu résistes. Mais ta tête, elle n'aime pas ça. Qu'est-ce qu'il ne va pas ? Tu ne sais pas de quoi tu as peur. Est-ce de la nuit ? Est-ce d'elle ? Est-ce seulement de la peur ? Il n'y a pas de choix. Il n'y a plus de missions. Comment accomplir tes missions s'il n'y en a pas ? Tu peux en créer. Mais seul un fou ferait ça, pas vrai ? S'inventer un but juste pour ne pas sombrer, ça s'appel une obsession. Ça s'appel observer, chez toi.

Instabilité programme /\

Je ne suis pas fou ! Songes-tu immédiatement. Tu remarques qu'elle a rougie à ton compliment. Tu remarques qu'elle sourie. Tu regardes ce sourire. Tu observe ce sourire. Ce sourire simple, sincère. Lourd de sens. Tu peux sourire, toi ? Non, tu ne le veux pas. Pourquoi tu ne le veux pas ? Tu es instable, Flo. Mais tu es presque calme. Il n'y a que ton cœur qui te trahit. Lui qui bat à tout rompre. Lui qui veut s'enfuir. Lui qui veut se casser, dans les deux sens du terme, et très loin, très vite, pour de bon.

Oups, je l'ai touché dans l'cœur.

C'est de toi dont tu as peur. Pas vrai ? Hein Flo ? C'est de toi dont tu as peur. Hein Flo ? Mais tu ne m'entends pas. Tu ne m'entends jamais. Tu ne m'entends que quand je deviens ta propre curiosité, ta propre pensée. Donc tu nies toujours avoir peur de toi même. Tu ne nies pas te haïr toi même. Mais tu sais ce dont tu es capable. Capable de faire aux autres, mais aussi à toi même. Comme un fou. Comme le ferait un fou. Comme le fait Chant des Rivières. Comme tu le fais. Mais tu n'es pas un fou. Oh ça non, tu n'es pas fou, tu n'es pas fou. Non, non tu n'es pas fou, non. Ils ont rien compris, hein Flo ? Hein ils ont rien compris ? Toi, tu es bien dangereux. Toi, tu peux tous les faire brûler. Et elle aussi tu peux la brûler. Tu peux te brûler toi même.

Instabilité programme V

Mais à quoi bon ? Ce monde s’autodétruit de lui même, tu ne ferais qu’abréger la sentence. Et tu ne veux de mal à personne. Parce que tu es un connard, tu es égoïste, tu es possiblement à moitié fou, tu es instable, tu es auto-destructeur, tu es un menteur et un manipulateur, un peu méchant sur les bords. Mais tu n'es pas vraiment mauvais. Tu es un curieux. Un curieux instable. Un peu trop auto-destructeur pour ton propre bien.

Instabilité programme V

Oui, c'est bien. Regarde la lune. Regarde la nuit. La nuit est belle. La nuit est rassurante. Mais tu n'as pas peur. Ce n'est pas de la peur. Pas vraiment. Parce que tu n'es pas un peureux. Ta mère avait peur, elle avait très peur, elle avait peur tout le temps. Ta fille a peur, elle a très peur, elle a peur tout le temps. Mais toi, tu n'as pas le droit d'avoir peur. Pas le droit de te laisser envelopper d'un cocon d'émotions. Les émotions te montrent ton reflet. Et tu ne veux pas voir ton reflet. Mais la nuit t'apaise. Et la lune ne reflete pas ton reflet. Et les yeux de Lune Ébène non plus.

Instabilité Programme V
Programme stable

Les choix reviennent :
O Observer
X Partir
▽ Parler

Tu regardes la guerrière et fais signe d'une question, en pointant du museau une direction avec une pensées simple : « on s'en va ? » Tu aimes cet endroit. Il est apaisant, reposant lumineux et même chaleureux. Mais tu as l'envie soudaine de bouger. Même de courir. D'observer n'importe toi. D'ôter ce putain de reflet de ton esprit.
---
L'ébène écouta, silencieuse, l'histoire du mâle à la fourrure blanc cassé. Il semblait avoir lui aussi vécu des choses plutôt mouvementés depuis sa naissance. Une famille apparemment fragile, cette jeune guerrière Chant des Rivières qui semblait lui avoir causé beaucoup de soucis, tous cela semblait avoir affecté le guerrier d'une façon profonde et douloureuse. Sa façon d'être et de réagir provenait certainement de tous ces événements mis bout à bout. La sombre remarqua un soubresaut, comme une crispation d'Embrasement des Flocons. C'était-il souvenu de quelque chose qu'il aurait préféré oublier ? La guerrière lui jeta un regard discret mais inquiet avant que celui-ci n'ouvre la gueule pour s'adresser à elle d'une voix sombre.

« T'as raison de pas parler. Ça sert à rien »

Oui, il avait définitivement dû penser à quelque chose de douloureux ou de sensible tout du moins. L'ébène le suivit du regard alors que le mâle se dirigeait vers une petite flaque d'eau où il sembla observer son reflet un instant. Elle repensa à ses paroles. Raison de ne pas parler ? A vrai dire, la féline connaissait tous les avantages de son mutisme. Pas obligée de parler de choses qui fâches ou qui lui font de la peine, aucun risque de blesser un autre chat en disant trop vite une chose qui n'aurait pas dû quitter ses pensées et pas besoin d'expliquer son passé à qui que ce soit et surtout, c'était une confidente sans faille. Mais autant elle en connaissait les avantages, autant elle en détestait les désavantages. La solitude et l'isolement que le mutisme créait étaient énorme, sans oublier que l'ébène voulait dire tant de choses, mais qu'elle était incapable de les exprimer. Elle voulait dire aux chats de son Clan qu'elle n'était pas contagieuse, pas méchante, pas agressive. Elle voulait remercier Ciel Ancien pour toutes ces lunes où il avait été là, et pour toutes celles où il serait encore là. Elle voulait aider ceux qui étaient tristes, calmer la colère des autres et être joyeuse pour ceux qui étaient heureux.

Son regard glissa sur le guerrier qui était dos à elle. Si elle avait pu parler, que lui aurait-elle dis ? Qu'il n'était pas seul ? Qu'elle voulait l'aider, si elle le pouvait ? Que son regard emplit de haine, de colère, de craintes et de souffrances ne faisait pas peur à l'ébène, car elle-même avait un jour porté ce regard sombre ? Mais ce mâle semblait profondément blesser et atteint par un mal qu'elle ne comprenait pas. Alors la guerrière serait là si il avait besoin de parler, si il voulait passer ses nerfs sur quelqu'un, si il voulait se battre pour évacuer sa colère ou sa peur. Elle serait présente comme elle l'avait déjà été pour beaucoup d'autres. Et peut être qu'un jour, ce serait elle qui aurait besoin d'une oreille pour l'écouter, d'une grande gueule pour la calmer ou d'un combat pour apaiser son âme.

Embrasement des Flocons lui indiqua d'un signe de tête qu'ils étaient sur le départ, il devait avoir envie de bouger, de se changer les idées. L'ébène le suivit sans se poser de questions et les deux matous terminèrent ainsi leur patrouille, s'assurant qu'il n'y avait ni intrus, ni prédateur, ni problème qui nécessitait d'être rapporté au chef de Clan. La guerrière profitait de sa sortie, prenant de grandes bouffées d'air, se baladait joyeusement mais toujours aussi furtive qu'une ombre dans les ténèbres de la forêt. Son corps filandreux et souple à la couleur charbonneuse était totalement adapté à cette vie nocturne que l'ébène vivait. A croire que son destin avait été d'être torturé presque à mort pour devenir celle qu'elle était devenue. Ses iris décolorées coulaient parfois vers le guerrier blanc qui n'était jamais bien loin. Se demandant ce qui pouvait bien lui passer par la tête, des pensées plutôt sombre, plutôt curieuses ? Mais l'odeur d'une proie attira la guerrière plus vite qu'il en faut de temps pour le dire.

Aussitôt, son regard changea, son corps se ramassa sur lui-même tandis que ses oreilles fines cherchaient le moindre petit bruit. Un couinement, très faible mais bien présent. Ses pattes avancèrent d'elles-même et son corps ne tarda pas à se projeter d'un saut vif et agile en avant avant qu'on puisse entendre un grincement, puis plus rien. L'ébène sortit rapidement des hautes herbes dans lesquelles elle s'était jetée, un gros mulot pendouillant dans la gueule. Quelques temps défilèrent ainsi, la chasseuse trouvant quelques proies en oubliant presque qu'elle n'était pas seule. Lorsqu'elle croisa à nouveau le regard d'Embrasement des Flocons, l'ébène sortait d'un petit bosquet où elle avait capturé une grive bloquée dans des branchages. Cependant, un coup d’œil vers le ciel la fit paniquer rapidement. Le jour était presque levé. La guerrière avait été trop distraite, elle qui avait l'habitude de chasser seule connaissait son créneau par cœur mais quand elle était accompagnée, elle était moins attentive et voilà qu'elle se trouvait en mauvaise posture.

Presque aussitôt, elle indiqua d'un signe de tête au mâle blanc qu'il était grand temps de rentrer, récupéra ses proies et partis au petit trot, longeant la lisière de la forêt. Son cœur battait la chamade, ses muscles étaient crispés et ses pupilles trahissaient son état de panique interne. Mais la guerrière tenait bon et avançant sans se soucier du reste, passant même au-dessus du fait qu'elle ne savait pas si le blanc l'avait suivit. La sombre voulait rentrer et retrouver la sécurité du camp avant de se retrouver bloqué par la lumière du soleil. Mais les deux matous s'étaient grandement éloignés de leur cher campement et bientôt, la lumière chatoyante du soleil transperça les quelques nuages moutonneux du ciel. La guerrière fut surprise par un rayon chaud et recula par réflexe, collant son dos à une souche d'arbre. Elle lâcha ses proies et se dirigea d'un pas rapide vers un buisson épais dans lequel elle se cacha d'un bond rapide, cherchant une protection au soleil. Rien que de voir cette lumière vive de loin lui brûlait les yeux, alors la guerrière se contenta de les fermer, tentant de retrouver un rythme cardiaque plus calme et de réfléchir à une solution.
---
Tes pattes frappent le sol. Laissant tout disparaître sur tes pas. De la forêt à la guerrière, en passant par les proies et le jour arrivant, elle semblait paniquer. Alors tu fermas les yeux, tu t'es mis à courir à droite, à gauche, les yeux fermés, fuyant la patrouille de Lune Ébène. Cherchant à te repérer comme le ferait un aveugle. Tu courrais, sans précautions, mais avec attention. Pas trop vite, ou tes oreilles et tes moustaches mêlés à ton sens du touché ne servirait plus à rien. Comme un aveugle.

Pourquoi ? Qui sait. C'était ta curiosité de l'instant. Les missions de départ revinrent, oubliant le cas de la guerrière couleur d'ébène.
- Tester les rats
- Rester loin du camps
- Tout brûler, toi compris

Tu ne sais pas d'où venait cette soudaine pulsion de violence dans ton âme, mais celle-ci s'étendait dans tout ton corps jusqu'à t'étouffer. Alors tu as continué de courir, les yeux clos, jusqu'à une destination plus ou moins inconnue et plus ou moins pourvus d'embûches. Tu laissais sur ton sillage de frêles nuages de poussière, aussi ténus que de l'air. Signe apparent de l'assèchement des environs et du manque d'ombre : parfait. Maintenant, tu sais où tu es. Plus ou moins. Tu essayes de chercher les indices en harmonie avec tes missions.

Indices : 1/3

Il est temps de tester un autre outillage que ta vue. Tu dois observer, mais différemment. Don't worry, I always accomplish my missions.

Missions :
- Tester les rats
- Rester loin du camps
- Tout brûler. Toi compris
- Observer, mais différemment

Ton deuxième outil de repérage se mit en marche, plus intensément qu'avant : ton ouïe. Ton pas se fit plus sûr, n'ayant pas peur de la chute, et encore moins de la blessure. Les nuages de poussière et le léger bruit que produisait ta course modérée s'étaient estompés jusqu'à s'effacer complètement.

Tu es agile et tu connais la forêt, mais pas à ce point. Tu t'étais fais fouetté plus d'une fois par un arbre ou une herbe folle sur ton sillage. Mais il n'y a plus rien de ça sur ton sillage. Et ton odorat te dit que tu es toujours en territoire ombreux. Tes moustaches lancent une analyse minutieuse de ces vibrations environnantes : herbe basse. Terre sèche. Pas d'arbres à l'horizon. Indices 2/3.

Tu avais vu les yeux de cette guerrière, Flo. Ils étaient inquiets. Ils étaient curieux. Ta course s'accélère. Ton attention se dévie un peu de ta mission principale : Observer., mais autrement. Flo ? Hey Flo, tu oublies pas hein ? Tu dois observer.

Instabilité programme /\

Tu dois toujours observer. Pas vrai Flo ? Hein Flo ? Tu dois toujours observer, toujours tout observer. Pour ne pas deveniur complètement fou. Hein Flo ? Hein que t'es pas fou ? Montre leur que t'es pas fou, Flo. Hein Flo ? Hein que t'es grand ? Que t'es pas fou ? Que t'es mauvais. Hein Flo ? Hein t'es pas quelqu'un de bien ? Tu n'as pas peur. Hein Flo ? Tu n'as pas peur d'être aimé, d'être respecté, non. Oh ça non. Certainement pas. Non.

Instabilité programme /\

Mais comme un aveugle qui devient fou, tu observes. Pour ne pas perdre la raison. Hein Flo ? Tu observes avec tes oreilles. L'air est sec, mais également lourd. Tes pattes caressent un sol peu accueillant, enduit d'un mélange de boue putride d'aiguilles mêlées aux feuilles séchées pourrissantes. La charnière n'est pas loin. Alors tu ouvres les yeux. Et tu cours plus vite encore jusqu'à ta destination : la charnière. Le dernière indice t'assaille, te donnant la réponse à la question quant à ta localisation : l'odeur de charogne. Indices : 3/3

Le soleil ne va pas tarder à décliner, alors tu profites des efforts que tu as fais pour prononcer ton odeur féline et agressive, tu fonces tête baissée, ventre à terre, provoquant mouvements, odeurs, et bruits. Le rat est un animal aux sens aiguisés. Tu as déjà eu l'occasion de vérifier ça. Tu as testé leur odorat, sans qu'ils ne se fassent jamais piéger. S'enduire du sang d'un autre rat, d'une charogne, d'une odeur entêtante comme de l'herbe à chat. Leur vue est mauvaise, mais elle est compensée par une ouïe et des moustaches sensibles.

Tu veux à présent tester leur morsure. Quitte à te faire déchiqueter. Tu le sens, ça bouillonne dans tes veines et ça bourdonne dans tes oreilles. Tu vas te faire laminer, émacier, hacher. Tu sens que tes petits flocons vont s'enduire de cendres noires pour se faire plus lourdes, et s'écraser lamentablement sur le sol. Explosion de douleur, tu t'y prépares. Implosion de ton système olfactif par cette émanation de rats noirs sortant de toute part pour te faire dégager de leur territoire, et te manger si tu n'y survies pas, ça n'arrivera pas. Cryptobiose des sens primitifs de fuite, auto-défense et de peur, tu prépares l'hiver nucléaire, c'est une nouvelle ère glaciaire qui démarre.

Tu te postes, pousses un miaulement provocateur, la fourrure en bataille. Et tu attends.

HIII

Aïe ? Putain ça fait mal !

HIIIIIIIIIIII

Une énorme bête noire à dents à en faire peur à un ancien sorti de l'ombre pour se jeter sur toi. HIIIIIIIIIIII D'autres suivirent. Tu te laissas abaisser au sol. HIIIIIIIIIIIIII Et fermas les yeux, sans bouger. HIIIIIIIIIIIIII Mais les bêtes, intelligentes firent claire, et cessèrent également tout mouvement. HIIIIIIIIIIIIII Alors tes crocs s'enfoncèrent dans la chaire dodue d'une des bêtes noires, et tu sentis enfin des incisives transpercer ta peau. HIIIIIIIIIIIIII Tu continues de mordre et de bouger jusqu'à sentir ton corps flancher. HIIIIIIIIIIIIII Tu sens le sang couler avec abondance. HIIIIIIIIIIIIII Ça fait mal. Délicieusement mal.

Missions :
- Tester les rats
- Rester loin du camps
- Tout brûler. Toi compris
- Observer, mais différemment


Tu fuis. Ventre à terre. HIIIIIIIIIIIIII La douleur assaille tes plaies, mais tes yeux remplis de folie pure brûlent de satisfaction. Tu as mal. Horriblement mal. Mais tu es satisfais. Une odeur remplit soudain ta truffe, te forçant à ralentir le rythme. Tu vois trouble, tu boites mais tu as reconnu instantanément l'odeur : de la peur. Même de la panique. Lune Ébène : en plein jour. Tu devinas la raison de sa terreur assez facilement.

Machinalement, tu déracinas un gros bosquet de fougères touffues pour l'en couvrir, mettant ton propre corps en ombre sur son visage. Et tu l'as forcée à sortir de là, lui laissant le soin de déraciner son terrier de feuilles pour faire plus d'ombre. Sans mot dire, tu l'accompagnes jusqu'au camps.

Instabilité programme ▬
Situation inconnue
Temps avant arrêt des circuits : 01:52:32
---
La guerrière d'ébène était totalement pétrifiée. Impossible de partir à l'aveugle et même à travers ses paupières, le soleil viendrait agresser ses iris fragiles. De plus, dans sa course rapide, la féline avait perdu Embrasement des Flocons des yeux, voulant arriver à tout prix au camp avant de le soleil ne soit totalement levé. Sa longue queue sombre vint s'enrouler tout autour d'elle et recouvrir délicatement son visage, laissant le temps à son cœur de reprendre un rythme normal. Elle savait que Ciel Ancien se rendrait compte qu'elle n'était pas dans son nid et viendrait la chercher, le grand mâle l'avait déjà fais plus d'une fois par le passé alors l'ébène lui faisait confiance. Ses muscles commençaient à se détendre mais l'odeur de sa peur embaumait encore l'air ambiant, il fallait que la guerrière se calme et attende, il n'y avait pas cinquante solutions.

Pourtant, une odeur vint la déranger. Enfin, la déranger était un bien grand mot lorsqu'elle reconnu à qui appartenait cette odeur. Embrasement des Flocons l'avait retrouvé, probablement sans forcément la chercher mais il était tout de même là. La sombre l'observa dans la mesure du possible avant de le voir attraper un buisson feuillu et de se diriger vers la cachette de l'ébène. Elle mit un instant à comprendre, mais Lune Ébène finit par réaliser qu'il essayait de l'aider. Elle le fixa un instant, profitant de l'ombre qu'il lui offrait et cherchant à comprendre pourquoi il venait l'aider alors qu'un peu pus tôt, il l'avait fuit comme le mal vert. La féline se contenta de se redresser, mais restant tout de même accroupit, proche du mâle et commença à avancer à son rythme. Ses pensées tournaient autour des raisons qui l'avait poussé à venir l'aider. Avait-elle vu juste ? Ce guerrier était-il mal dans sa tête, mais pas au point d'avoir un mauvais fond ? Un chat foncièrement méchant aurait laissé la guerrière dans le pétrin sans s'en préoccuper. Mais lui avait décider de l'aider sans raison apparente. Cette idée fit sourire légèrement la féline. Peut être qu'elle ne s'était pas trompée, qu'il était réellement un chat gentil finalement, malgré les blessures qui semblaient le faire souffrir du plus profond de son âme.

Bientôt, les limites du camp de l'Ombre firent leur apparition, laissant la guerrière pousser un long soupir de soulagement. Le retour avait été fastidieux et silencieux, mais la sombre avait apprécié ce moment. Cet instant calme et paisible en compagnie d'un chat qui ne l'avait pas rejeté, mais qui semblait tout aussi blessé qu'elle intérieurement, voir même plus encore. Dans un sens, il était bien placé pour la comprendre. Et la guerrière avait remarqué autre chose. Tous les chats agressifs et dangereux qu'elle avait rencontré dans sa vie avaient toujours eut cette odeur âcre, vive sur eux. Mais ce mâle à la fourrure blanc cassé qui tenait ce buisson presque plus gros que lui pour l'aider, lui, sentait une odeur tout à fait différente, pas aussi mauvaise. L’ébène détourna son regard du mâle, ne voulant pas le mettre mal à l'aise une fois de plus et tomba sur la fourrure de Ciel Ancien qui faisait les cents pas devant l'entrée du camp, un air inquiet sur le visage. Ses yeux s'illuminèrent lorsqu'il croisa le regard de l'ébène qui lui lança un sourire pour le rassurer avant de rejoindre l'ombre de l'entrée d'ajonc menant à la clairière, toujours sous la protection d'Embrasement des Flocons. Lorsqu'elle fut en sécurité, bien à l'ombre et à l'abri du soleil, la féline lança un sourire au guerrier blanc et prononça un merci sans son à son encontre. Sans lui, elle serait probablement encore là-bas, à attendre qu'on vienne la libérer de sa prison lumineuse. Son ancien mentor termina de l'accompagner jusqu'à la tanière des guerriers dans laquelle la féline s'écroula de fatigue sur son nid. Depuis son confortable petit tas d'herbes séchés, ses iris trouvèrent la fourrure d'Embrasement des Flocons. Elles le suivirent un instant avec que ses yeux ne viennent se clore, exténués par les événements du jour, ou de la nuit.
(c) by Moussy

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Moussy
Dim 21 Juin - 13:10

Calm down!
Eby---
Comme chaque soir, presque comme une évidence, on pouvait voir une ombre se profiler dans la sombre forêt du Clan de l'Ombre. La lune était pourtant haute dans le ciel mais elle ne traversait pas pour autant les épaisses feuilles des arbres tassés les uns avec les autres. L'ébène avançait dans l'ombre comme si son corps tout entier faisait parti de ces ténèbres qu'elle côtoyait depuis déjà plusieurs dizaines de lunes. Comme toujours, elle ne faisait pas tâche à sa réputation de bonne chasseuse solitaire, sa gueule déjà pleine de proies inanimées. Lézards, rongeurs, grenouille et même un oiseau qui perdait ses plumes au fur et à mesure que la chasseuse avançait dans les bosquets de forêt.

Bientôt, l'ébène arriva à l'un de ses endroits préférés sur le territoire de l'Ombre, les arbres tordus. Cet endroit était magnifique, calme, également un bon endroit pour chasser mais la sombre avait déjà la gueule pleine. Elle vint donc déposer ses proies et grimpa sur l'un des deux arbres tordus qui s’entrelaçaient, l'ébène voyait un certain romantisme à cet endroit, ces deux arbres accrochés l'un à l'autre. Elle vint secouer en douceur sa tête et s'installa sur une branche plutôt haute, sa queue sombre pendouillant dans le vide. D'ici, on pouvait voir une grande partie de la forêt ainsi qu'une jolie perspective sur le ciel clair et étoilé, rien qui ne ferait pas plaisir à la guerrière ébène. Elle resta donc un instant sous la pâle lueur de son amie nocturne, profitant de la fraîcheur de la nuit par la même occasion. Ses journées dans la tanière des guerriers étaient longues et pénibles avec cette chaleur, elle n'osait pas imaginer ceux qui devaient chasser de jour ou s'entraîner, les pauvres matous devaient littéralement crever de chaud sous ce soleil de plomb.

Une petite heure s'écoula avant que la guerrière se décide à décoller. Le levé du jour n'était pas encore en vue alors peut être la sombre irait-elle chasser encore un petit peu ? Le Clan ne cracherait sans doute pas sur une ou deux proies supplémentaires. Alors qu'elle descendait de façon souple de son perchoir, la sombre se rappela un sourire aux lèvres qu'il lui faudrait aussi entraîner son apprenti. Et oui, la guerrière ébène que tous rejetaient pour son aspect avait bel et bien l'entrainement d'un jeune à gérer. Nuage du Désert était en plus de ça un très bon apprenti, doué et intelligent, la sombre ne doutait pas un seul instant qu'il aurait bientôt son nouveau nom. Elle-même continuait son entraînement secret auprès de son ancien mentor, Ciel Ancien, constitué d’exercices à la difficulté extrême sans oublier la douleur permanente, mais l'ébène était confiante, le jeu en valait la chandelle. Mais alors qu'elle s'approchait de son tas de gibier pour le récupérer, la guerrière fut percutée de plein fouet, lui coupant la respiration sur le coups.

L'ébène roula un instant avant de se remettre sur pattes d'un geste vif et précis. Ses crocs saillaient à l'extérieur de sa gueule alors que ses iris décolorées trouvaient la fourrure blanche qui venait de la percuter, cette fourrure un peu sale qu'elle reconnaissait très bien, pourquoi Embrasement des Flocons venait-il de l'attaquer ? La guerrière ne se calma pas pour autant, sa fourrure gonfla pour venir doubler de volume son corps déjà imposant tandis que ses longues griffes martelaient le sol. Elle feula une dernière fois avant de percuter son camarade de Clan de toutes ses forces. Son but n'était pas là de le blesser mais de le calmer afin de comprendre ce qu'il lui prenait de venir jusqu'ici pour attaquer une femelle qui visiblement ne lui avait rien fais. La sombre ne doutait pas qu'elle parviendrait à maîtriser le jeune mâle, non pas qu'elle était arrogante, mais elle savait qu'un chat énervé combattrait toujours moins bien qu'un chat calme et concentré. Elle sauta sur le dos du jeune guerrier et le plaqua au sol de toutes ses forces, comme pour lui dire de se calmer. Elle patienta un instant avant de se relever et de reculer d'un pas ou deux, laissant de la place à Embrasement des Flocons pour qu'il puisse se relever. La respiration de la sombre était rapide et saccadée par de petits sursaut, secouée entre la surprise et la colère. Mais qu'est-ce qui lui prenait à cet idiot-ci ?!
---
Flo, tu es un animal. C'est un fait, c'est indéniable, tu es un animal. Un animal sauvage. Si la meilleur défense c'est l'attaque, la meilleur attaque reste encore la fuite. Alors, Flo, qu'est-ce que tu attends pour fuir ?

Tu as ouverts les yeux dans la tanière de la guérisseuse. La première chose qui aurait dû traverser ton esprit est « Pourquoi suis-je ici ? » Mais au lieu de quoi, voyant la forme charbonneuse aux yeux clos dormait encore avec son apprentie, tu t'es dis une chose invraisemblable à ton programme : «
fuis. Enfuis toi. Vite. » Alors, c'est ce que tu as fais. Tu as foncé vers l’extérieur de la tanière sans réveiller personne. C'était un plan stable, sans la moindre édulcoration. Une action simple pour ton logiciel de survie. Alors que celui de curiosité était vraisemblablement en veille.

Tu agissais soudain comme l'animal sauvage que tu étais, loin d'être normal, tu étais terrifié. Tu devais fuir, fuir à tout prix. Pour échapper à quoi, personne ne sait, mais tu devais fuir. Fuir à tout prix. Parce que tu n'étais pas une Chant des Rivières, tu n'affrontais pas tes peurs, tu les fuyais. Tu n'étais pas non plus comme Douceur de l'Hirondelle, bien que tu ne la connaisses pas, douce petite créature terrifiée. Toi, Flo, tu n'aimais pas les gens. Tu ne les trouvais pas magnifiques. Tu les trouvais horribles. Tous. Tous. Tous ? Vraiment tous ? Hein Flo ? Neige ? Oui, bien sûr. Miki.. ? Qui est Miki ? Ta mère, mais c'est vrai, tu n'as pas de mère. Chant des Ri- Passe au nom suivant tu as ta réponse sale enflure. Lune Ébène ? Hm. Elle n'est pas horrible. Mais qu'est-t-elle ?

De l'aide Flo, trouve de l'aide ! Mais tu n'avais pas besoin d'aide. Pourquoi en aurais-tu besoin ? Tu avais ton instinct, c'est tout ce qu'il te fallait pour fuir. Tu fuis donc toute trace de vie. Mais invraisemblablement, dans cette plaine nuit calme et reposante pour n'importe quelle personne normalement constituée, il y avait âme qui vive.

Tous étaient dans les tanières, à dormir paisiblement. Bercés par cette ombre de cristal qui régnait pour le moment sur la clairière venteuse toute entière. Tu avais toujours voulu savoir ce qu'il y avait sur la lune. Mais cette morue là t'en empêchait. Cette forme sombre, sombre comme du jais mais à la robe de minuit jonchée d'argent.

Elle s'en allait bouffer sa ration quotidienne cette grosse dinde rachitique. Mais tu étais sûre des tréfonds de ta peur que cette créature des enfers allait te rétamer. Te réduire en cendres avant que tu ne puisse t'enfuir de ce merdier.

Dégage, dégage, dégage, que tu sois ancien, chef ou guerrier étoile tu vas dégager de mon chemin j'te le jure. Songes-tu alors que les quelques onces de lucidité se perdaient dans un abysse sans fin. Dans l'abysse des poils de cet animal tout aussi sauvage que toi. Tu voulus l'espace d'un instant le déchiqueter en morceaux. Le laminer jusqu'à ce qu'elle ai perdu l'intégralité de ses 250 ml de sang. Ou que cette putain de forme sombre ne s'en charge, elle, tient. Qu'elle s'en occupe, cette salope, de te réduire en charpie bonne à bouffer pour les corbeaux. Comme si tu étais un animal sauvage la bave à la gueule et le regard en feu, tu sens tout ton poids s’effondrer sur le sol. Putain qu'est-ce qu'il vient de t'arriver Flo ?

Lune Ébène. C'est Lune Ébène. Par toutes les étoiles, c'est Lune Ébène qui vient de te clouer au sol. Putain mais Flo, qu'est-ce que t'as foutu ? Qu'est-ce que t'as bien pu putain de foutre pour en arriver là ? Du coup, comme un con, tu la regardes. Tu la regardes d'un œil hébété et presque translucide dans cette heure de minuit.

— Putain, j'- eh. Désolé, ok ? Désolé. Je l'ai dis, que j'étais désolé. Ca te va comme ça ? Je me suis excusé. Ton regard brûle. Mais il ne brûle que toi. Tu as honte de ce que tu as fais, Flo ? Tu veux toujours t'enfuir. Hein Flo ? Tu veux t'enfuir ? Pas vrai Flo ? Alors, qu'est-ce que tu attends ?

Son regard à elle, il te brûle aussi. D'habitude, tu regardes les gens dans les yeux. Mais là, comment peux-tu faire, Flo ? Cette couleur là, ces yeux là, tu ne peux pas les regarder en face. Tu ne peux pas, tu ne peux vraiment pas. Tu ne peux pas regarder en face cette gentillesse et cette douceur qui a déjà voulu t'écouter sans rien dire juste pour panser tes plaies.

Aussitôt ressenti, aussitôt fait : tu fuis ce regard décoloré à toutes pattes. Ventre à terre, tu fuis vers la lune, vers les étoiles elles-même, vers un lieu où le gazon deviendrait du cuivre et le granit de l'eau.

Tu sors les griffes. Tu voudrais lui sauter dessus pour qu'elle s’ôte de ton chemin. Mais tu sais que c'est peine perdue. Tu n'as pas assez de force, tu es trop paniqué. Alors tu laisses cette échine sur tes épaules s'ébouriffer, incapable de gonfler, et tu fuis. Tu laisses tes pattes lécher le sol et les herbes. Tu laisses le vent de mordre le cou et les racines te griffer les pattes. Où est ton agilité habituelle Flo ? Où est ta méthode habituelle, ta ruse, ton self-contrôle, ton sang-froid ? Envolés, bloqués dans ces paires d'yeux qui t'ont griffé le visage rien qu'en te regardant.

Ton propre regard, celui de la guerrière, et celui de ta fille dans ton dos, de la tanière des guerriers. Tu as senti contre tes coussinets l'espace d'un instant ses côtes, tu as sentis l'espace d'un instant ses muscles se contracter, ses poils se hérisser et sa cage thoracique se soulever. Tu as même senti ses cicatrices sur sa peau.

Dans ta course, tes membres se mettent à trembler, tu dois fuir. Hein Flo ? C'est la seule solution, fuir, tu dois fuir, tu dois absolument t'enfuir. Parce que personne ne veut t'aider. Mais le peuvent-ils seulement ? Hein Flo ?

— Je veux être normal. Pourquoi j'arrive pas à être normal ?

Sur ces mots qui s'arrachent à ta gorge, tu entends ce tourment dans ton esprit qui ricoche et tourne dans le vide.

J'VEUX ÊTRE NORMAL, NORMAL, NORMAL !

Pas d'instabilité, pas de missions, pas de programme, ni de logiciel, ni de processeur, juste être normal. Un Embrasement des Flocons normal.

J'VEUX ÊTRE NORMAL, NORMAL, NORMAL !

Les mots s’effritent sous la clarté de la lune et deviennent imperceptibles pour tes neurones. Le refrain s’insémine dans ton ADN, s'y fait un joyeux nid douillet et n'en bougera pas.

— Pourquoi j'arrête pas de trembler, putain de quoi j'ai peur comme ça, pourquoi j'ai besoin de m'enfuir ?! Et aussi pourquoi je l'ai attaquée ?! Chant des Rivières a tout vu, qu'est-ce qu'elle pense maintenant ? Elle doit pas être la seule, putain j'parle tout seul au beau milieu de la forêt. Tu regardes la lune. Elle est belle. Elle est rassurante. Ta tête s'incline sur le côté. Tes yeux clignent dans la pénombre. Calme. Tu es calme. Mais es-tu normal ?

Je peux pas faire comme toi, moi, Lune Ébène. Me taire, c'est pas ce que je veux. C'est pas ce que je veux être, et c'est pas ce que je suis.

À défaut d'agir comme un des Monstres qui ont tué ta mère, tu n'agiras plus comme un monstre non mécanique. Tu es un déviant, Connor. I am deviant. Tu renonces à arrêter Markus, tu renonces à t'enfuir. Tu décides de rester juste ici : aux arbres tordus. Sinueux et entrelacés. Tu décides que tu as le droit de sourire, si tu en as envie. Tu décides que tu as le droit de t'enfuir, si tu en as envie. Tu décides que tu as le droit de t'enfuir, si tu en as envie.

Pour la première fois, tu penses à comment tu peux vivre, et non comment tu peux te détruire. Ca te ferait presque sourire.
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La guerrière d'ébène était là, à observer ce mâle d'un blanc presque cassé qui venait de lui sauter dessus sans aucune raison apparente, se demandant presque ce qu'elle devait faire. Attaquer ? Non, ce n'était pas son genre. Fuir ? Aucune raison de fuir. Sa seule solution était de rester là à attendre qu'il bouge, qu'il parle, qu'il dédaigne au moins la regarder. Et c'est d'ailleurs ce qu'il fit. L'ébène cru voir un regard presque vide de toute vie alors que le jeune guerrier semblait réaliser ce qu'il venait de faire et qui il venait d'attaquer. La sombre n'avait pas peur de ce mâle, aussi bizarre est-il pu être. Elle était plutôt, curieuse ? Intriguée ? Elle voulait comprendre cette façon qu'il avait d'agir avec les autres. Sa voix se faisait presque tremblante alors qu'Embrasement des Flocons esquivait le regard de la sombre.

« Putain, j'- eh. Désolé, ok ? Désolé. Je l'ai dis, que j'étais désolé. Ça te va comme ça ? Je me suis excusé. »

Et voilà qu'il se mettait à courir. La guerrière laissa ses yeux roulés un instant, jamais elle ne pouvait croiser un chat calme et posé, de nuit, dans cette maudite forêt ? Elle poussa un long soupire avant de se mettre à courir à toute vitesse pour rattraper le mâle à la fourrure blanche. Même si il était rapide, aucun chat de cette forêt ne pourrait semer l'ébène sur son territoire favoris, c'était tout bonnement impossible. Ce qui l'arrangeait par ailleurs, laisser un chat aussi désorienter dans la forêt par une nuit si sombre pouvait être dangereux. Il pourrait se blesser ou même quitter leur territoire sans même sans rendre compte. La guerrière avançait de façon souple et gracieuse au milieux des bosquets et des branches comme si ils n'existaient pas tandis qu'elle suivait le mâle par ses bruits, son odeur et ses paroles.

« Je veux être normal. Pourquoi j'arrive pas à être normal ? »

A droite, puis à gauche, attention à la tête, sa queue passa vivement sur un tronc qu'elle survola d'un bond vif avant de retomber dans les hautes herbes dans un silence de mort. Son terrain de prédilection, cette forêt et sa noirceur sans fin, il lui semblait impossible de s'y perdre. La féline en connaissait chaque recoin dans les moindre détails, après les avoir traverser encore et encore tant de fois. Mais son corps se stoppa net près d'une éclaircie dans l'épaisse forêt, un endroit où la lueur de la lune traversait les arbres et leurs feuillages. Embrasement des Flocons semblait s'y être arrêté, peut être s'était-il calmé à force de courir comme un fou en pleine nuit après avoir attaqué une femelle sans raison ?

« Pourquoi j'arrête pas de trembler, putain de quoi j'ai peur comme ça, pourquoi j'ai besoin de m'enfuir ?! Et aussi pourquoi je l'ai attaquée ?! Chant des Rivières a tout vu, qu'est-ce qu'elle pense maintenant ? Elle doit pas être la seule, putain j'parle tout seul au beau milieu de la forêt. » , Embrasement sembla observer la lune, bien plus calme qu'auparavant, « Je peux pas faire comme toi, moi, Lune Ébène. Me taire, c'est pas ce que je veux. C'est pas ce que je veux être, et c'est pas ce que je suis. »

Savait-il qu'elle se trouvait ici ? Ou bien le guerrier blanc avait-il parlé en pensant simplement à ce qu'il venait de faire ? Et pourquoi vouloir faire comme elle ? Être normal ? Rien n'était normal dans ce bas monde. Des chatons étaient tués, des guerriers s’entre-tuaient pour un bout de terrain, des bipèdes martyrisaient de jeunes chats par pur plaisir sadique, au final rien n'était normal. Pourquoi vouloir l'être alors ? L'ébène sortit de son buisson, s'annonçant en faisant du bruit pour ne pas surprendre le mâle blanc. Elle avançait de côté, ne le quittant pas du regard par peur qu'il s'enfuit à nouveau, mais il semblait bien plus calme. Lune Ébène s'avança ensuite face à lui et s'installa à seulement une longueur de queue de lui. Elle ne voulait pas le toucher, il n'aimait pas cela. Elle ne voulait pas le fixer, il n'aimait pas cela. Il lui était impossible de parler, alors elle ne dirait rien. Mais dans sa façon d'agir, on pouvait voir son aisance. A aucun moment elle n'avait peur ou n'était agressive, elle voulait simplement lui faire savoir sa présence, qu'il n'était pas le seul être bizarre et étrange à vivre dans cette forêt. Elle pouvait presque le ressentir émaner de lui tant ils étaient proches, ce chat semblait terrorisé, perdu, incapable de savoir qui il était. Et l'ébène savait ce que ça pouvait faire, mieux que quiconque. Alors elle s'installa face à lui, posant son regard sur la lune pâle et laissant ses doux rayons venir se poser sur sa fourrure d'ébène, elle avait toute la nuit.
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Ça t'obsède, ça te dérange, ça t'agace, ça te perturbe. Normal, tu veux être normal. Tu veux agir comme tu as été conçu pour le faire, tu veux être toi même. Mais qu'est-ce qui est toi même ? Tu t'es perdu de vue, mais pas tant que ça, si ? Hein Flo ?

Sauf que ces questions, là, maintenant, tout de suite, restent de côté. Car tu sens sur ton pelage comme le déchaînement d'une tempête relever ta fourrure sur tes épaules. Et pas que sur tes épaules d'ailleurs. Partout sur ton corps. Mais tu es calme. Maintenant. Connor, l'Androïd envoyé par Cyberlife est redevenu Bryan Dechart. Et tu peux être calme maintenant, Flo. Et ceux même quand tes instabilités de logiciel crèvent le plafond. Quelle importance puisque tu n'as plus le moindre logiciel si ce n'est ton instinct de survie ? Hein Flo ? Hein c'est vrai ?

Flo. Dis moi que c'est vrai. Hein ? Flo ?

Cette tempête sur ton pelage a beau être déchaînée, ton regard reste planté vers la lune. Tu te demande à combien elle est perchée, là haut dans le ciel. Tu te demandes sa circonférence. Tu te demandes ce que sont ces tâches à sa surface. Tu te demandes si ce sont les bipèdes qui l'ont forgée dans un bloc de granit. Et qu'elle est imparfaitement ronde, ce qui aurait creusé ces coulées de lave sombre ?

Mais ces yeux continuent de provoquer un volcanisme de surface sur la croûte de ton être. Ta fourrure se dresse, et frissonne comme si elle était un buisson au grès du vent. Ou une planète en plein billard cosmique peu après la formation du système solaire. Ces yeux. Ses yeux. Ils sont beaux, vertes. Ils sont apaisants. Certes. Mais ils sont rivés sur toi. Sur toi et que que sur toi. Tu bénis presque le clan des étoiles lorsque ce bleu décoloré se détacha de ta robe blanche tout aussi délavée.

Tu te demandas soudain si ses yeux étaient comme ça, avant. Comme tu as finis par te demander si ta fourrure était naturellement si délavée. Il y a suffisamment de normalité dans le monde réel, Flo, pourquoi ne seriez-vous pas tous en cette présente réalité de belles créatures ? Hein Flo ? Toi qui veut tant être normal, tu redéfinis dans ta tête le mot "normal". Tu ne veux pas être normal dans le sens commun. Tu veux être normal dans un sens plus figuré. Le mot exact, serait peut-être "naturel" ? Inchangé avec ta personnalité. Ce que verrait un médium dans le fond de ton crâne, ce serait toi, également à l’extérieur. C'est ça que tu veux être, c'est ça que tu t'entêtes à réaliser. Alors pourquoi tu n'y arrives pas ? Hein Flo ? Pourquoi tu n'y arrives pas ?

Sauf qu'elle ne te regarde pas. Ce bleu décoloré n'est accroché à ta rétine que parce que tu le veux, parce que tu appréhendes. Mais ce bleu décoloré est tourné vers la forêt. Vers la lune, peu importe où mais pas sur toi. Tout ce qui importe en réalité, c'est qu'elle soit là. Qu'elle soit avec toi. Cela t'est-il si insupportable que ça, Flo ?

...


Flo ?
Regarde la lune.

Tu la regardes ? Tu la vois bien ? Bien, bien, bien, vraiment bien ? Observes la lune Flo. Observe la. Fais ta description. À haute voix si tu le désires. Observes comme tu sais si bien le faire, Flo. Après tout, « Cesse d'oublier mon nom, je ne m'appel plus Flocon mais Embrasement des Flocons. Tu sais Neige, quand je ne sais pas quoi faire. J'observe. Mes mensonges, mon observation et ma tête c'est tout ce que je suis, j'ai toujours été. », ça, c'est peut-être bien toi, Flo, non ? Un petit chat peureux qui veut sa maman, alors il observe la lune en attendant qu'elle lui délivre tout ses secrets ? Sauf qu'elle ne va pas assez vite pour ton égo de petit chat curieux, alors tu cherches tes réponses toi même, peu importe le moyen et le prix ? C'est toi, ça, Flo ? C'est ta normalité ? C'est un Embrasement des Flocons normal, ça ? Hein Flo ?

Observes la lune. Et dis le. Dis tout ce que tu vois. Tout ce que tu sens. Tous ce que tu sais. Tu ce que tu devines. Tu dresses un regard songeur à la lune. Ta fourrure retombe sur tes épaules, alors que ton air est toujours aussi calme. Tu as peur, Flo. Mais de quoi as-tu peur à ce point ?

Tu sens qu'elle s'est installé à tes côtés. La place est froide sous tes pattes, tu t'es donc déplacé pour surtout ne pas la toucher. Tu décides donc de te décaler un peu, juste pour..Essayer. Essayer d'être normal. C'est possible, ça, tu penses, Flo.. ? Tu approches donc, tu retrouves la chaleur de ta place de base. Tu sens tes iris grandir, la peur empêche la dilatation de la pupille et ton cristallin rate sa mise au point légèrement. Tu attends, que le petit palpitant de cristal d'eau gélifiée ne se stabilisé. Et que tu voies parfaitement bien, toi petit être nyctalope. Tu sens ton cou rentrer dans tes épaules s'y cacher. Tu as peur. Flo, de quoi tu as peur ? Forces la bête à charger, tout ira bien.

Tu dresses donc soudain la tête, mais tu te crispes tellement avec des tremblements incontrôlables que tu la rabats immédiatement sur tes omoplates. Tes pupilles se rétractent un peu plus encore, tu as peur Flo. Tu crèves de peur. Mais pourquoi non d'un chien tu as si peur ? De quoi as-tu peur pour l'amour des étoiles ?! Le calme de tes membres est officiellement terminé. S'affichent face à toi toutes les missions à opérer, tout les choix.

* Missions :
        - Fuir
        - Fuir
        - Fuir
        - Fuir
        - Fuir
        - Fuir
        - Fuir
        - Fuir
        - Fuir

Tes choix sont limités, mais un choix s'est quand même débloqué, quelque part dans les erreur 404 de son programme :
O Courir
🔓 Affronter

Flo, Flo ! Il y a des erreurs dans to programme, il faut les corriger, il faut te réinitialiser ! Flo !

Flo ??

Mentalement. Tu bondis sur ces missions. Les missions que tu t'es attribuées. "Fuir". Tu lacères ces putain de missions toutes griffes sorties. Tu t'en débarrasses.

.. Floooo ?.. ?

Sauf qu'elles restent là. Elles ne s'en vont pas elle ne tremblent même pas sous tes assauts. C'est un échec, un pur échec, un énorme échec.

FLOO !!

Le temps pour décider de ton action est dépassé. Le choix par défaut se lance. Mais rien ne se passe. Tu ne bouges pas d'un poil. Tu refuses l'action demandée. Tu es un déviant, tu résistes. Installer un part feu ne sert à rien, tu ne peux rien faire contre ton programme pour l'instant. Alors tu décides de ne pas l'écouter.


Lune Ébène. Quand tu te vois dans le reflet d'une flaque d'eau ou même d'un autre regard. Qu'est-ce que tu vois ? Tu chatte gentille, douce ? Ou peut-être une redoutable guerrière ? Une bonne chasseuse ? Quelqu'un qui fait peur ? Un chaton terrifié.. ? Lâches-tu soudain en tournant ton regard enflammé vers elle. La peur est là, elle étreint tes prunelles pour leur donner cette forme convexe. Mais luit dans tes iris la curiosité. Et une pointe de désespoir masquée par cette bouffée par toute cette curiosité.  

Tu sais qu'elle ne parlera pas, mais tu ne veux pas qu'elle parle, tu veux juste savoir ce qu'elle ressent. Savoir qui elle est. Savoir ce que c'est, son normal à elle. S'il peut être le tien. Si tu peux t'aider de ça pour devenir normal, et le rester.

Tu es fort. Tu l'as toujours été. Mais tu veux le rester. Et là, tu éclates. Tu éclates comme du givre sous le poids d'un chaton qui s'amuse à sauter dessus pour le briser. Les fragments vont se loger partout et ne faire aucun dégât, et dans quelques heures on ne retrouvera plus la moindre trace de ce que tu as pu être et même que tu ai pus exister, et qu'il puisse en avoir d'autres.

Tu exploses en plein vol si tu continues, Flo. Tu le sais. Et tu ne veux pas que ça arrive.

Je sais que tu ne vas pas répondre par des mots. Mais réponds moi par.. Une mimique peut-être ? Imites juste pour un instant comment tu te voies, toi. Pas les autres, toi. Ce que tu vois dans ton reflet. Est-ce que tu es triste ? Est-ce que tu as peur ? Est-ce que tu vois une chasseuse ? Un monstre ? La peur a disparu, seule reste la curiosité. Tu es dévoré de curiosité. Tes pupilles se dilatent. Tes oreilles remuent et ton dos reprend une position entièrement naturelle et ergonomique à un félin.

Tu observes qui elle est. Tu essayes de le découvrir. Tu sais faire, ça, observer. Tu sais analyser. Mais tu ne sais pas en tirer des conclusions. Tu sais dire qu'un chat cache sa peur, qu'il a peur de toi ou d'un autre, de qui il a peur, mais pas ce qu'il pense. Ce qu'il pense de lui. Tu sais ce qu'il pense des autres, ce qu'il vie, ce qu'il a vécu. Pas ce qu'il aimerait vivre, pas qui il est. Tu n'es pas empathique non plus, ce qui ne t'aide pas.

Mais plus important encore, Flo. Qui es-tu, toi ?

Tu plonges dans ces yeux à l'iris formant une singularité à elle toute seule, car ce n'est physiquement pas possible. Pourtant ça l'est, la preuve. Tu y cherches ton reflet. Tu y cherches comme ce que tu lui as demandé. Qui tu es. Toi.

Hein Flo, qui tu es, toi ?
Comment tu dois agir pour être normal ?
Comment tu dois agir pour rester normal ?
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L'ébène observait la lune, silencieuse à son habitude. Elle était simplement là, présente près de ce mâle qui semblait secoué de tremblements et dont l'odeur de la peur émanait. Mais de quoi pouvait-il avoir si peur ? Des autres chats ? De la guerrière ? Ou de lui-même ? Lune Ébène avait déjà eut peur de son corps et de son esprit lorsqu'elle était arrivée dans le Clan de l'Ombre. C'était une sensation des plus désagréables, plus atroce encore que de sentir sa chair brûler sous les coups d'une ceinture de cuir, mais pas autant que sentir ses flancs se lacérer sous les griffes et les crocs d'un chien. La plupart des chats avaient connu la douceur de l'enfance et les câlins affectueux de leur proches. Mais aucun partie du passé de la sombre n'était heureuse, seul lui restait ses souvenirs de cette période sombre et sanglante. Le genre de souvenirs qu'elle ne souhaitait à personne.

«  Lune Ébène. Quand tu te vois dans le reflet d'une flaque d'eau ou même d'un autre regard. Qu'est-ce que tu vois ? Tu chatte gentille, douce ? Ou peut-être une redoutable guerrière ? Une bonne chasseuse ? Quelqu'un qui fait peur ? Un chaton terrifié.. ? »

La voix grave du blanc vint la surprendre dans ses pensées alors qu'elle croisait son regard embrasé, lui qui n'aimait pas regarder les autres dans les yeux voilà qu'il venait trouver la quiétude dans le regard décoloré de l'ébène. Mais attendait-il une réponse de sa part ? Non certainement pas, il était suffisamment intelligent pour avoir compris le handicap de la sombre sans qu'elle n'ait besoin de le lui rappeler. Elle se pencha donc sur sa question. Comment elle se voyait ? Eh bien, l'ébène était passée par différentes visions d'elle-même au cours de sa vie. Lors de sa première adoption, une petite chatonne au large sourire et à la voix fluette. Lors de sa seconde adoption, un cadavre vivant par miracle. Lors de sa grande course pour la vie, une guerrière au cœur d'or et aux pattes d'acier. Lors de son arrivée chez l'Ombre, une loque effrayée et effrayante. Lors de son premier baptême, une petite femelle peu sûre d'elle et maladroite. Lors de son second baptême, une guerrière ayant méritée sa place. Mais et à présent ?

« Je sais que tu ne vas pas répondre par des mots. Mais réponds moi par.. Une mimique peut-être ? Imites juste pour un instant comment tu te voies, toi. Pas les autres, toi. Ce que tu vois dans ton reflet. Est-ce que tu es triste ? Est-ce que tu as peur ? Est-ce que tu vois une chasseuse ? Un monstre ? »

La sombre l'observa un instant, le brûlant de ses iris presque blanches mais au bleu glacial. Triste ? Non, plus depuis longtemps. Peur ? Plus jamais. Une chasseuse ? C'était ce pourquoi elle était reconnue dans son Clan. Un monstre ? C'était sans doute ainsi que certains la voyaient, mais pas ainsi que l'ébène se voyait. Une idée lui traversa l'esprit et elle se mit à chercher une plante particulière. C'était une sorte de gros buissons au très larges feuilles qui pouvaient contenir beaucoup d'eau après de fortes pluies, c'était dans celles-ci que les chats de l'Ombre s'abreuvait lorsque l'eau du territoire devenait trop boueuse. Lune Ébène gratta un peu la terre pour y faire un trou et ramena l'une de ces feuilles pour y verser son contenue, créant une flaque d'eau qu'elle avait placé proche de la lune pour y apporter de la lumière. Ceci fait, elle s'installa en enroulant sa queue autour de ses pattes et vint y plonger son regard, fixant difficilement son reflet sur l'eau claire.

Dans cette petite flaque improvisée, on pouvait voir sa fourrure noire charbonneuse briller de milles éclats sous la lumière pâle de la lune. On pouvait aussi apercevoir la particularité de son regard, d'un blanc lunaire sur le contour mais d'un bleu vif, presque électrique en son centre. Elle repérait également les cicatrices qu'elle connaissait par cœur, celles sur son poitrail, celles de ses oreilles, de son museau, de ses pattes. Chacune d'entre-elles avait une histoire, une souffrance gravée dans sa peau à jamais. Bien des fois on lui avait dis d'oublier son passé, qu'elle était en sécurité dans le Clan de l'Ombre. Mais d'aucun ne savait d'où venaient ces cicatrices, ces "blessures de combats" selon eux, alors que toutes avaient été faites par des bipèdes. Ah non, certaines avaient seulement été provoqués par des bipèdes, si ce molosse n'avait pas été lâché sur elle, les balafres qui couvraient ses flancs sous sa longue fourrure n'existeraient pas.

Ses iris croisèrent le regard du mâle blanc avant qu'elle ne réfléchisse à sa question. Comment elle se voyait à présent ? Une guerrière du Clan de l'Ombre ? La même petite chatte qui avait joué avec un enfant bien des lunes auparavant ? Le corps visqueux et poisseux qui jonchait le sol dans cette cave sans une once de lumière ? Il lui semblait revoir chacun de ses apparences au fil des lunes dans cette marre d'eau. Et pourtant, malgré la tristesse et la violence de son passé, un sourire se dessina sur le visage de l'ébène. Un sourire plein de sentiments doux et chaleureux, loin de la haine qu'on aurait pu penser voir. Elle lança alors ce sourire vers Embrasement des Flocons, le laissant lire en elle comme dans un livre ouvert. L'ébène 'avait pas honte de ses apparences passées, de ses différentes versions d'elle-même. C'était là tout ce qui avait fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui. Alors si il lui demandait comment elle se voyait à présent, la réponse était simple. Lune Ébène était cette petite chatte heureuse jouant avec un petit bipède dans un jardin verdoyant. Elle était cette pauvre boule maigrichonne qui pleurait derrière une porte verrouillée pour avoir de l'eau. Elle était cette apprentie en convalescence qui avait lutté contre tous pour se faire accepté et qui avait trouvé ce qui s'apparentait à un père pour elle. Elle était cette guerrière qui habitait les ombres du territoire marécageux de la forêt. C'était ça, sa normalité à elle.
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La sombre se contentait de sourire, c'était là la première véritable expression qu'elle avait appris à faire en arrivant dans son Clan d'adoption. C'était sans doute la première chose que Ciel Ancien lui avait apprise d'ailleurs. Un sourire. On pouvait sourire dans tant de situation, c'était un geste très expressif qui pouvait signifier tellement de choses à la fois. La joie, le mal être, la compassion l'empathie, la tristesse, on pouvait mettre un sourire sur chacune de ces sensations. Mais l'ébène, elle, souriait pour tout et n'importe quoi. Car un sourire, c'était quelque chose de positif généralement, un geste chaleureux, amical, accueillant, toutes ces choses que son aspect ne représentait pas du tout. Les chats du monde souriaient peu, aux yeux décolorés de la guerrière d'ébène, il était d'ailleurs rare que ses sourires lui soient rendus en dehors de quelques chats du Clan.

Mais voilà qu'une chose surprenante se passait sous son regard brillant. Embrasement des Flocons lui souriait. C'était la première fois qu'elle le voyait sourire. Il semblait détendu, calme, comme si il avait découvert le sens d'un simple sourire. L'ébène cessa brièvement de bouger avant de lui lancer à nouveau un large sourire. Elle était heureuse. Heureuse d'avoir réussi à le comprendre suffisamment pour se tenir à côté de lui sans qu'il ait envie de la fuir comme le Mal Vert. Heureuse de découvrir une nouvelle facette de ce chat qui l'intriguait tant. Bon, il l'avait attaqué et ce toujours sans raison apparente, mais ce matou avait l'air blessé. L'ébène croyait apercevoir l'âme de ce mâle au fond de ses yeux embrasés et celle-ci semblait bien amochée. Brisée, en plusieurs morceaux, perdus dans un méandre de noirceur et de brouillard. La sombre se trompait peut être, mais elle voulait en savoir plus, bien plus. Oh bien évidement, il lui était tout bonnement impossible de demander, et ce n'était peut être pas plus mal ainsi. Car si un chat se confiait à elle, c'était qu'il se sentait prêt à le faire, pas qu'elle avait posé la question et forcé un peu les choses. Son regard givré se planta brièvement dans celui embrasé du guerrier avant qu'il n'ouvre la gueule pour s'adresser à elle de sa voix grave.

« Il est formidable ton sourire. C'est formidable ce que tu es »

Lune Ébène détourna soudainement son regard. Elle ne voulait pas gêné Embrasement des Flocons rien de plus, il n'aimait pas les instants fixette de regard, alors elle ne faisait que les éviter. Bon, il fallait avouer que l'ébène n'était pas douée pour recevoir des compliments, elle qui en recevait si peu. Son sourire, formidable ? Et tout ce qu'elle était ? L'ébène se ratatina un peu plus sur elle-même, gênée. Plus habituée à ce qu'o la regarde comme un monstre ou une bête de foire, jamais aucun chat ne lui avait dire qu'elle était formidable, telle qu'elle était actuellement. Cette féline avait vécu des choses atroces et avait survécu à des choses qu'aucun chat de la forêt ne connaîtrait un jour. Elle était arrivée si faible et blessée qu'aucun n'avait cru la voir vivre plus de quelques jours. Ainsi, elle avait surmonté ses souffrances et était devenue une guerrière formidable. Sans oublier qu'elle était restée d'une douceur et d'une gentillesse rare. Beaucoup de chats auraient perdu les pédales face à la douleur et aux tortures qu'avait subit l'ébène. Mais elle, l'avait jamais rien demandé de plus que de l'amour. C'était une chatte terrifiante et imposante qui pouvait se montrer extrêmement persuasive rien que physiquement. Mais au fond, elle restait douce et chaleureuse, même si elle était tout bonnement incapable de l'exprimer par des paroles.

Son corps était un bon moyen pour l'ébène de s'exprimer faisant d'elle une féline très tactile. Là, ratatiner en boule de poil géante, elle aurait aimé s'approcher du blanc pour lui donner un geste affectueux de la tête, mais elle n'osait pas. Par peur de le déranger ou de le mettre mal à l'aise, lui qui semblait avoir tant de mal avec les contacts autant physique que visuels. L'ébène redressa pourtant son regard vibrant vers le guerrier qu'elle ne fixa qu'un court instant avant de poser ses iris vers la lune. Elle se redressa tout doucement et toujours en fixant la lune, commença à se déplacer vers Embrasement des Flocons en marchant comme un crabe. Elle s'arrêta non loin de lui et, sans le regard, vint caresser du bout de sa queue touffue l'épaule du mâle blanc, un sourire dessiner sur son visage. Elle voulait simplement le remercier, à sa façon bien à elle. Sa queue se contenta de l'effleurer avant de venir s'enrouler autour de ses longues et fines pattes. Mais son sourire lui, restait bien place sur ses lèvres.
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Tu souris Flo. Et ça a l'air de lui faire plaisir. Vraiment plaisir. De te voir sourire. De te voir comme.. Heureux. De te voir comme.. Normal. Qu'on sourie à ses handicaps comme à ses déformations, comme à ses vilaines cicatrices. C'est un coup de poings américain qui a l'air aussi de verre, mais qui est en réalité de diamant.

Et alors que ton émail montre à la lune que toi aussi, tu peux scintiller comme du diamant, tout s'écroule sur tes épaules. Tu te cambres soudain et tu manques de tomber. Tu te sers de tes muscles comme balancier et ton sourire se brise pour se déformer en une grimace agressive. Ton coeur bat. Non Flo, il bat pas, il bat. Il bat comme un foutu forcené dans ta poitrine. Tu te paralyses dans ta peur et tu te prépares à attaquer.

« J'vais bien. J'suis normal. » Mais tu l'es pas Flo. T'es pas normal. T'es absolument pas normal là. Hein Flo ? Tu passes de la découverte de ton propre sourire à l'autodéfense compulsive. T'es pas normal. T'as peur. T'es mort de trouille. Avoue le Flo.

Mais tu ne l'avouas pas. Et t'éloignant, maintenant avec plus de peur dans les yeux que d'agressivité, tu joues de tes épaules et de ta colonne vertébrale pour conserver ton équilibre malgré la branche devenue plus frêle. Tu peines à différencier tes propres tremblements de ceux de la branche. Sauf que tu restes terrifié par ce geste, Flo. Tellement terrifié que t'en as du mal à respirer, que t'arrives pas à parler. Calme-toi vieux. Calme-toi.

— Pourquoi t'as fais ça ?! Craches-tu comme une bête sauvage du fond de tes cordes vocales. Tu as parlé plus pour t'assurer que tu le pouvais encore que pour poser une question. Tu n'aimes pas forcement poser de questions. Tu préfères raisonner à voix haute. Tu es un observateur. Et tant mieux si les neurones de ton cerveau chatouilles ceux de quelqu'un d'autre, ça en fait un champs d'analyse bien plus important. Pratique quand on a des milliards de possibilités à décortiquer.

Sauf qu'elle ne te répondra pas. Pourquoi tu t'obstines à essayer de lui parler puisqu'elle ne peut pas t'apporter ce que tu cherches ? Parce que c'est rassurant. Parce que c'est intéressant. Parce que c'est normal. Vraiment ? Tu te questionnes soudain toi même. Vraiment ? Mais la réponse est élémentaire. Oui. Tu cherches Watson du regard pour avoir plus d'informations. Plus de ressources pour analyses. Mais tu n'as pas de John Watson. Tu n'as pas de meilleur ami. Tu n'as pas de Moriarty pour tester les limites de ton analyse observatrice. Ni de Irène Adler. Ni de Mrs Hudson. T'as que toi. Toi et seulement toi. Tout comme le foutu nombriliste que tu es. Normal.

Puis tu regardes à nouveau ses yeux. Ses putains d'yeux. Posés sur toi. Ils sont doux. Ils sont gentils. Ils sont forts. Ils sont singuliers. C'est ça qu'ils ont d’intéressant. C'est ça qu'ils ont de rassurant. Tu n'as pas vu sa gènes Flo. Tu aurais dû la voir. Tu aurais dû observer. Parce que ça c'est normal. Mais tu observais la lune. Tu observais ce qu'il se passait en toi. Tu observais ton pelage gris crémeux redevenir blanc sur le poitrail. Tu as découverts ton sourire. Tu as découverts que oui, tu étais d'un beau blanc totalement immaculé.

Les vagues de tes émotions incontrôlables se stabilise. Le programme de réinitialisation n'a guère à s'activer. Aucun programme. Aucun logiciel. Pas un quelconque javascript. Pas le moindre système n'a à s'ébranler.


I devianded from the start.

Calme. Ça y est. Tu es calme. Tu es normal. Ça va Flo ? Ça va Flo. Parfait. Tu clignes des yeux. Ok, ça va. Super. Tu observes. Tu analyses. Tu comprends ce pourquoi. Tu ouvres la gueule pour parler à ton analyse. Mais elle ne veut pas sortir. Elle discute avec le mucus qui s'est agglutiné dans ta gueule. Ils ont ensemble formé une caisse de résonance. Dans tout les sens du terme. Ce qu'elle cherchait à faire.

« Un contact signifie une émotion positive. Et une intention de le montrer. Étant donné que je lui ai fais un compliment, il me semble élémentaire qu'elle me remercie. » Tellement enfantin que tu te maudits de ne pas l'avoir deviné plus tôt. Tu n'as pas vu sa gène. Mais tu as vu son regard se détourner du tien. Sans gène. C'est pour toi qu'elle détourne les yeux.

Figé, tu tentes quelque chose. Doucement, très doucement, tu approches. Ta queue est trop crispée pour servir d'autre chose que de balancier. Alors tu te sers de ta tête. normal. et tu frôles l'épaule de Lune Ébène du sommet de ton crâne. Tu sens ses os. Tu sens ses muscles. Tu es sûr qu'elle sent tes tremblements et les muscles de ton visages tendus à se rompre.

— Merci à toi. Miaules-tu un peu nonchalamment. Et tu sais. C'est pas me fixer que je n'aime pas. C'est qu'on m'analyse. Qu'on m'observe. Comme je le fais pour les autres. Je sais que c'est un comble et "ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'ils te fassent" mais.. Je m'en fiche un peu à vrai dire. Si ce n'est complètement. Tu dresses la tête. Encore trop proche de Lune Ébène pour que ton palpitant ne soit d'accord. Mais tu laisses ton sourire répondre au sien.

— Complètement même. Je m'en fiche complètement. Parce que tout le monde ment, alors ils ne diront jamais la vérité sur ce qu'ils voient pour ce qu'ils pensent. Je ne le saurai qu'en les analysant à mon tour. Tu marques une pause. Mais toi tu ne parles pas. Un mensonge ne peut en être un s'il n'est pas dit, simplement pensé. Logique. On peut se mentir à sois même, mais pas mentir à quelqu'un sans lui verbaliser. Quand on se ment à soi même, on se parle à soi même. Tes oreilles s'agitent un instant. Ça veut dire que j'ai pas à t'analyser pour comprendre ce que tu penses vraiment. Tu regardes ce bleu. De quoi est constitué une iris ? De mélatonine Flo. Tu observe les motifs des Iris de Lune Ébène, comme tu observes ceux de tout le monde. Car ils sont tous différents. Ils sont plus profonds. Les couches de l'iris sont fines et irrégulières, ça forme de grosses vagues. Les stries sont très visibles, très claires, elles s'arrêtent à mi chemin quand le bleu commence à se faire trop perçant pour que l'effet d'optique ne prenne effet. Tu regardes encore ce bleu. Cet électrique. Tu observes
et tu analyses. Normal. Ce bleu comme translucide. Cette prunelle noire profonde. Une prunelle est-elle la même chose qu'une pupille ? Oui, Flo.

D'ici tu vois des cicatrices qui zèbrent son corps comme s'ils étaient des éclairs. Sa fourrure ressemble à un ciel orageux. Noir et chargé d'ions positifs. Les charges positives sont attirées par les négatives sur le sol. Comptes les secondes. Mais le tonnerre ne retentit pas. L'orage est loin, loin, loin. Très loin dans le passé tourmenté de la guerrière.

Flo ? Ça va ? Tout est calme. Tout est normal. Tu ouvres la gueule pour parler. Mais tu observes en silence. Et une chose te frappe : tu peux écouter, aussi. Tu peux écouter au delà des battements de ton cœur, tu peux écouter également au delà de vos deux respirations. Tu observes la nuit. Tu observes la lune. Tu observes l'herbe. Tu écoutes le vent. Tu écoutes le son de l'arbre au tronc sec. Tu écoutes le son des feuillages qui bruissonnent.

Et tu observes cette petite luciole qui se dandine devant toi. Elle s'approche de ta truffe alors que tu recules. Ne me touches pas ! Mais la petite bête avance encore. Tu ne veux pas la blesser, elle t’intéresse. Alors tu recules encore, mettant tes vertèbres et ton équilibre à rude épreuve. Puis quand elle consent enfin à s'éloigner de toi, tu regardes ce qui t’intéresse chez elle : son abdomen. Il scintille de milles feux d'une lueur verte qui a l'air non pas malade mais rendant malade. Ça doit l'aider à faire fuir ses prédateurs. Mais comment ça marche ? Te demandes-tu.

— Lune Ébène, ça te dit de faire quelques tests sur cette luciole ? On va pas lui faire de mal, bien sûr, juste comprendre dans quelles conditions son abdomen s'illumine. La nuit est encore profonde Flo et à quelques centimètres d'elle. Tu risques pas de voir son abdomen s'éteindre.

Mais tu le sais, ça. Tu veux savoir justement à quoi ça sert, cette lueur. Peut-être même comment elle est faite. Même si tu penses que c'est le même principe qu'une braise chose devient rouge. Tu es persuadé que si tu la touches, tu vas te brûler. Alors tu observes. Et tu remarques que le faisceau clignote. Tu te demandes soudain encore plus à quoi ça sert, cette luminescence.

— Tu penses que ça sert à s'éclairer ? Ou à éloigner les prédateurs ? Peut-être à attirer d'autres insectes. Comme les papillons sont attirés par la lumière. Peut-être qu'elle les mange ? (spoiler, non. Elle mange même pas. Le ver luisant mange en tant que larve et vie de ses réserves adulte)
---
La sombre posa à nouveau son regard sur la lune, écoutant la réaction vive du guerrier blanc sans trop y prêter d'attention. Elle savait qu'il n'aimait pas le contact alors elle s'attendait à ce genre de réaction. Et pourtant, il fit quelque chose qui sortait de ses réactions habituelles. Embrasement des Flocons commença à s'approcher, tout doucement. L'ébène ne bougeait pas d'un poil, comme si elle allait effrayer une proie au moindre mouvement d'oreille ou de moustaches. Elle sentait la chaleur du guerrier s'approcher un peu plus à chaque instant, elle sentait son souffle, puis vinrent les battements de son cœur jusqu'à ses oreilles, l'attente se faisait insoutenable pour l'ébène qui ne savait pas à quoi s'attendre, elle ferma doucement les yeux, se laissant prendre au jeu du mâle. Quand enfin, il fut suffisamment proche pour venir effleurer l'épaule de la guerrière du dessus de sa tête dans un geste doux.  Elle pu ressentir toute la nervosité du mâle, même si ce contact avait été bref. D'aussi près, il devait être capable de voir l'état déplorable du corps de la guerrière. N'était-il pas dégoutté ? Son regard décoloré se tourna vers le blanc qui semblait regarder ailleurs alors qu'il ouvrit à nouveau la gueule.

« Merci à toi. Et tu sais. C'est pas me fixer que je n'aime pas. C'est qu'on m'analyse. Qu'on m'observe. Comme je le fais pour les autres. Je sais que c'est un comble et "ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'ils te fassent" mais.. Je m'en fiche un peu à vrai dire.» , l'ébène croisa le sourire du blanc avant qu'il n'ajoute, après avoir enfin relevé la tête, « Complètement même. Je m'en fiche complètement. Parce que tout le monde ment, alors ils ne diront jamais la vérité sur ce qu'ils voient pour ce qu'ils pensent. Je ne le saurai qu'en les analysant à mon tour. Mais toi tu ne parles pas. Un mensonge ne peut en être un s'il n'est pas dit, simplement pensé. Logique. On peut se mentir à sois même, mais pas mentir à quelqu'un sans lui verbaliser. Quand on se ment à soi même, on se parle à soi même. Ça veut dire que j'ai pas à t'analyser pour comprendre ce que tu penses vraiment. »

Alors elle pouvait le regarder, du moment qu'elle n’essayait pas de comprendre ce qui se cachait derrière ce regard ambré ? Si ce n'était que ça, la guerrière ébène ne s'en priverait pas, elle qui avait besoin de croiser le regard des autres pour communiquer avec eux. Mais Embrasement des Flocons marquait un point, il était impossible à l'ébène de mentir pour deux raisons. La première, la plus évidente, son mutisme. Sans parler on ne pouvait pas mentir. La seconde était plus un principe. Lune Ébène n'avait jamais pu mentir, mais même si elle avait pu le faire cela ne lui serait tout simplement pas venu à l'esprit. Tout simplement, pourquoi mentir ? Pour ne pas blesser ? La sombre ne se rendait même plus compte que des mots pouvaient l'être on lui en avait tellement fais baver à son arrivée dans le Clan que tous ces mots lui semblaient bien doux à présent.  

Une petite lumière attira soudainement le regard de la guerrière ébène, ses iris lui donnèrent du fil à retordre alors qu'elle s'éloignait de l'insecte. Trop vive pour que ses yeux le supporte de près, même si il ne s'agissait que d'une petite luciole. Seule la lumière de la lune semblait être adaptée à ses yeux fragiles. Mais visiblement elle n'était pas la seule à esquiver puisque le guerrière blanc avait reculer pour éviter que le ver-luisant ne se pose sur lui. L'ébène gloussa doucement devant ce spectacle. Voir un guerrier visiblement capable de se défendre fuir un insecte lumineux avait un côté légèrement amusant. Mais très vite la guerrière d'ébène pu constater qu'il portait à nouveau sur son visage cet air curieux, avide de compréhension.

«  Lune Ébène, ça te dit de faire quelques tests sur cette luciole ? On va pas lui faire de mal, bien sûr, juste comprendre dans quelles conditions son abdomen s'illumine » , le blanc semblait fasciné par cette luciole, « Tu penses que ça sert à s'éclairer ? Ou à éloigner les prédateurs ? Peut-être à attirer d'autres insectes. Comme les papillons sont attirés par la lumière. Peut-être qu'elle les mange ? »

L'ébène ne se posa pas de questions et commença à se creuser les méninges pour comprendre, mais toujours en restant à distance de la luciole quand une idée lui vint. Elle montra son enthousiasme au blanc en sautillant légèrement pour attirer son attention avant de pointer la luciole du bout de sa queue et de faire mine de se pavaner. Bon, l'ébène n'était pas une grande dragueuse, alors lui faire comprendre que cela servait peut être pour attirer leurs partenaire n'était pas franchement évident. Mais Embrasement des Flocons était intelligent, elle était persuadée qu'il comprendrait ce qu'elle voulait lui dire. Le ver-luisant commença à bouger et Lune Ébène manqua d'attention alors lorsque l'insecte vint se poser sur son museau, son premier réflexe fut de fermer ses yeux afin de les protéger. Elle avait alors reculé jusqu'à ce que son dos touche la souche d'un arbre et voilà qu'elle ne voyait plus rien et ne pouvait plus bouger. Dernier recours, faire un signe de la patte à Embrasement des Flocons en espérant qu'il vienne à son secours.
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Moussy
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Dim 21 Juin - 13:15

Calm Down! P2
Flo---
Tu la regardes se pavaner maladroitement autour de l’insecte. Tu clignes des yeux en essayant de comprendre. Tu te demandes dans quelles circonstances un chat fait ça. Tu ne trouves pas. Alors tu te poses la question autrement : « Que peut avoir cela comme effet sur un autre chat ? » De l'attention. Si c'était fait moins maladroitement, ça serait même élégant. Ça pourrait donner envie à certains chats d'aller la voir. De la trouver belle. Les parades amoureuses. Songes tu soudain.

Tu allais émettre à voix haute son idée quand elle commença à reculer de manière incontrôlable. Tu t'es vite écarté du chemin,
la laissant aller. Mais tu t'es vite rendu compte que non seulement elle n'y voyait plus rien mais qu'en plus elle avait peur. Elle te fit signe, ce qui te déglaça. Tu commenças à avancer, la petite bête était en train de se dandiner tranquillement sur la truffe de la noiraude. La lumière doit lui faire mal, comme celle du jour. Penses-tu en essayant de déloger la bestiole.

— Je ne peux pas l'effleurer pour qu'elle fuie, si je la touche je vais lui détruire une aile à coup sûr et elle pourra plus voler. Tu essayes de la déloger en poussant un grondement agressif, mais elle n'a pas l'air très sensible au bruit. Ni aux vents qui doivent la tordre en deux alors que Lune Ébène s'était ébrouée farouchement pour la virer de là. Tu te dis qu'elle doit donc être sensible aux vibrations. Mais tu ne pourras pas en faire de suffisamment forte comme ça, alors la transporter sans lui faire de mal. Tu vas chercher une feuille, et tu décides de d'abord calmer Lune Ébène. Calmer l'angoisse : ça, tu sais faire. Tu es passé maître dans cet art grâce à Chant des Rivières.

— Allez avance un peu, je te guide. Je vais l'enlever de là, et je t'ai ramené de la mousse fraîche pour soulager tes yeux, mais faut que t'arrête de bouger. Ça va la rassurer et je pourrai la dégager de là. Miaules-tu en la guidant suffisamment proche pour qu'elle soit rassurée, mais suffisamment éloigné pour ta propre santé mentale.

— Ouvre les yeux c'est fini, elle est partie. La mousse est à tes pattes. Miaules-tu à travers la feuille, louchant sur la luciole qui avait l'air déboussolée. Tu crus que tu l'avais blessée quand elle cessa un instant de briller, plus longtemps que quand elle clignotait. Mais tu te rendis compte qu'elle était juste apeurée. C'était donc pas pour fuir ses ennemis. Tu émis une hypothèse mentale : Ce n'est pas dû à la nuit, ni à la lune ou à quelque chose de l'environnement. Je pense qu'elle peut contrôler cela, et donc qu'elle le synthétise seule. Avec quoi, je sais pas. Je pense que c'est comme quand nos yeux brillent dans le noir. Mais je ne sais pas à quoi ça peut être dû. Apparemment pas à chasser les ennemis. Il restait la possibilité de leurre, de parade amoureuse et d'éclairage.

Une fois la feuille à bonne distance des yeux de l'Ébène, tu revins voir comment celle-ci allait.
---
La guerrière d'ébène était alors là, calée contre son arbre, attendant avec un peu d'espoir que le mâle blanc viendrait lui donner un petit coup de patte. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine, incapable de voir, il lui semblait être retourné à une époque dont elle préférait oublier le souvenir. Elle respirait fort, inspirant et expirant en douceur pour garder son calme au maximum tandis qu'elle sentait les pattes de l'insecte se balader doucement sur sa truffe. L'ébène entendit soudainement des bruits de pas et la voix d'Embrasement des Flocons se fit enfin entendre à ses fines oreilles. Elle laissa un soupir de soulagement s'échapper de sa gueule alors que le blanc s'adressait à elle.

« Je ne peux pas l'effleurer pour qu'elle fuie, si je la touche je vais lui détruire une aile à coup sûr et elle pourra plus voler »

L'ébène entendit alors le mâle grogner, probablement pour essayer de faire fuir l'insecte mais il n'obtint pas le résultat escompté et malgré les efforts de la féline sombre, elle n'avait pas réussi à la déloger de son museau. Elle commençait à se dire qu'elle serait obligée d'attendre jusqu'à ce que la luciole décide de s'envoler d'elle-même, refusant de tuer une créature aussi jolie. Des bruits de pas se firent à nouveau entendre alors qu'elle sentait la présence du blanc moins important mais elle ne tarda pas à sentir sa chaleur corporelle, plus proche qu'à son habitude jusqu'à ce qu'elle l'entende à nouveau parler de sa voix grave.

« Allez avance un peu, je te guide. Je vais l'enlever de là, et je t'ai ramené de la mousse fraîche pour soulager tes yeux, mais faut que t'arrête de bouger. Ça va la rassurer et je pourrai la dégager de là. »

Lune Ébène commença alors à avancer à petits pas, hésitante, tout en suivant Embrasement de Flocons. Son cœur commença alors à retrouver un rythme normal mais la féline fut surprise en sentant une chose fine venir lui effleurer le museau, laissant un sursaut s'emparer de son corps, mais elle fut également vite calmée en reconnaissant l'odeur familière d'une feuille jusqu'à ce qu'enfin, elle ne sente plus de petites pattes fines sur sa truffe.

« Ouvre les yeux c'est fini, elle est partie. La mousse est à tes pattes »

La guerrière d'ébène ne prit pas le temps d'ouvrir les yeux et engouffra sa tête dans la mousse. La douleur que lui infligeait la lumière était vive et intense, comme si on lui enfonçait une aiguille en plein dans la rétine, même à travers ses paupières. Elle pouvait réapprendre à parler, mais jamais sa vue ne reviendrait à la normale, ses yeux auraient toujours cette apparence singulière et effrayante pour certains. Elle serait toujours une chasseuse des ombres qui ne verrait plus jamais la lumière chatoyante du soleil, mais la sombre s'était faite à cette idée depuis bien des lunes maintenant. La lune était certes plus pâle, mais elle était tout aussi belle que l'astre de jour. La mousse humide soulagea rapidement la douleur de l'ébène qui vint alors relevé sa tête, ses yeux toujours clos. Lorsqu'elle commença à les ouvrir, sa pupille arrondie avait poussé le bleu vif de ses yeux et voilà que ses iris semblaient entièrement bleue. Une couleur vive, expressive, brillante sous cette pâle lueur de la lune. Mais ce retour au bleu ne tarda pas puisque bientôt sa pupille s'adapta à nouveau à la noirceur et le blanc givré qui bordait alors son iris refit surface.

Pendant un instant, la guerrière vu flou, cherchant un point de repère pour réhabituer ses yeux, lorsqu'elle tomba sur la fourrure blanche d'Embrasement des Flocons. Elle tomba alors sur son regard ambré et le fixa un instant, sans chercher quoi que ce soit, mais tout simplement pour retrouver ses esprits. Une fois que sa vision redevint claire, l'ébène détourna le regard tout en souriant et remercia le blanc d'un geste de la queue, sans le toucher, elle ne voulait pas prendre le risque de le faire sortir de ses gonds à nouveau. Ses iris redevenues étranges cherchèrent alors la luciole qu'elle ne tardèrent pas à trouver. Cet insecte semblait énormément intrigué le mâle blanc, et c'est à cet instant que la sombre eut une idée. Bon, c'était une idée qui allait sûrement plaire au guerrier mais qui allait être plus compliqué à gérer pour la féline. Elle commença tout d'abord par chercher un buisson précis, avec de petites feuilles plutôt pointues et une fois qu'elle en eut trouver un, la féline repéra un arbre suffisamment grand pour qu'elle puisse y grimper. Une fois tous ses repérages fais, la guerrière pris de l'élan et se jeta d'un bond souple dans le buisson.

D'innombrables lucioles se mirent alors à virevolter dans toutes les directions, brillants comme un ciel étoilé à même le sol. L'ébène quitta le buisson en frôlant le sol et grimpa à l'arbre feuillu qu'elle avait repérer un peu plus tôt pour s'y mettre à l'abri, profitant du spectacle. Les lucioles volaient en douceur près du guerrier blanc et l'ébène posa son regard glacial sur lui, lui lançant un sourire des plus chaleureux. Quoi de mieux pour les "observer" que d'en voir une grande quantité ?
---
Un torrent lumineux déferle sur toi. Ils sont attirés par la lueur de tes yeux. De tes yeux de miel et d'ambre. Tu les regardes. Magma couleur grenat qui caresse ta peau et tes moustaches. Tes prunelles doivent s’habituer au changement de luminosité violant. Comme les yeux de Lune Ébène rivés sur les tiens qui changeaient de couleur, les tiens changèrent de forme. Soucoupe devint une brindille. Puis il se ragrandit pour retrouver sa forme initiale. L'étape fut visuellement douloureuse, comme regarder un instant le soleil. Mais tu te fiches pas mal de la douleur. Alors tu continues de les regarder sans ciller. Ne faisant que plisser les yeux par réflexe. Que font-t-elles Flo ? Elles tourbillonnent, attirées par la lumière nocturne. Lumière sélénite, lumière provenant de la membrane tapissant ton œil réfléchissant la lumière, cela les attire. Les clignotements s'intensifient. Elles semblent s’impatienter ou être heureuses. Qu'est-ce qui les réjouit, ou dans le cas inverse, les excite ?

Tu songes soudain que les yeux de Lune Ébène doivent être plus réfléchissants que les tiens. Cela serait logique. Tu penses donc à ou un leurre, ou une parade amoureuse. Ces clignotements doivent avoir un sens. Communiquer ? Peut-être communiquer avec le sexe opposé que la luciole convoite ?

Tu écoutes. Elles bourdonnent. De manière régulière. Tu penses que l'émotion ne varie pas. Mais tu n'as toujours aucun moyen de savoir si elles agissent par leurre ou par parade. Alors tu continues d'observer ce spectacle. Tu remarques le sourire de Lune Ébène. Putain cette femelle est vraiment formidable. Tu lui rends son sourire chaleureux. Tu aimerais que ce moment ne finisse jamais. Ainsi entouré de milliers d'insectes aussi intéressants qu'ils sont hors de ta portée. Comme les étoiles ne peuvent te délivrer tout leurs secrets. Comme tu n'es en mesure de savoir que le soleil est une étoile.

Mais comme quand tu penses quelque chose tu dois le dire, celle fois là n'échappa pas à la règle d'or.
— Je voudrai que ce moment ne s'arrête jamais. Pas quitte à ne plus dormir, mais... Tu en serais capable Flo. Si ça pouvait faire disparaître tout autour de toi. Et qu'il ne reste que toi. Et elle. Elle peut entrer si elle en a envie. Tu penses qu'elle a tout les droits. Mais quitte à dormir le jour pour sortir la nuit.

Malgré toi, ton attirance pour elle se fait non seulement dans le déni, mais également dans le silence. Cette attirance reste dans ton esprit quelque part, et n'en sortira probablement jamais. De toute manière, es-tu prêts à aimer qui que ce soit ? Oui. Chant des Rivières est là pour le dire. Incapable de la contrer, tu n'entendis pas cette réflexion.

— J'aimerai pouvoir sortir Chant des Rivières du camps le soir, parfois. Juste pour qu'elle réalise comme la nuit est parfaite. Elle qui en a si peur.

Mais la dernière fois que tu as attiré Chant des Rivières quelque part vous avez fini dans une rivière et tu as manqué de t'y noyer. L'idée sombre revint soudain. Et si tu t'y étais noyé ? Ou si tu t'y noyais maintenant que tu avais bien pourri tout ce que tu avais essayé de faire. Bien qu'à y repenser tu n'as pas fais grand chose si ce n'est t'autodétruire.

Tu regardas les yeux décolorés de Lune Ébène, ton sourire comme envolé. Une question te brûle les lèvres. Autant que le soleil brûle ses yeux. Tu ouvres la gueule pour parler. Mais rien ne se passa. Qu'est-ce qu'il se passe, hein Flo ? Tu voudrais dire, tu voudrais demander. Tu voudrais demander ce qu'il se passerait ce qu'il se serait passer si tu t'y étais noyer. Ou si tu t'y noyais maintenant. Ou bien si tu te mettais à brûler maintenant. Si tu étais brûlé vif. Comme un guerrier étoile trop gourmand de savoir ce qu'il se passerait en allant voir le soleil.

C'est sûrement ce que tu ferais. Tu voudrais tant savoir ce qu'il est, ce soleil, que tu t'y consumerais vivant. Ou plutôt vivement mort. Sentirais-tu de la chaire ? Sentirais-tu tes os ? Sentirais-tu tes muscles et tes nerfs fondre ? Entendrait-t-on tes hurlements ? Un guerrier étoile a-t-il mal ?

Tant de questions que tu te poses. Parmi elles la plus importante de toutes : ce soleil, finalement, il est fait de quoi ? Masquée derrière cet écran de fumée, une autre question scintille dans le noir. Est-ce que ça arrêtera tout ? Tu te demandes si après avoir brûlé toute ta vie jusque dans ta mort, peut-être que tes cendres ne seront enfin plus en mesure de ressentir, d'avoir mal, d'avoir peur, de sourire ? Juste ne plus être là, un tas de cendre est un tas de cendres.

Mais à quoi bon vouloir le demander à une muette ? À quoi bon être en incapacité de mentir si on en peut se payer le luxe de pouvoir parler.

— J'ai voulu la noyer. Tu regardes ses iris bleues de givre et de libellule. Tu n'y cherches pas une réponse, tu y cherches de la haine. Tu y cherches un feu pour brûler. Et envoyer chier les pléonasmes. Tu y cherches n'importe quoi qui puisse te faire du mal. Quand une chatte m'a montré son attirance pour moi j'ai eu si peur que j'ai pensé la tuer pour ne jamais affronter ça. Une étincelle, un feu aux poudres, un coup, un foudroiement. N'importe quoi.

Tu ne sais pas pourquoi ces deux phrases sont sorties comme ça. Pourquoi tu as ressentis le besoin qu'elles sortent. Et qu'avant même que tu ne t'en rendes compte elles soient en suspension dans l'air en attende de leur traitement.

Tu aurais pu dire « Je pense que tu es formidable. » Tu aurais pu dire « Tu sais je pense que ma fille t'aimerait beaucoup » Tu aurais pu dire « Tu veux bien me sourire encore ? » Dire "tu" au lieu de sentir tes ailes s'enflammer. Tu sens que tu vas exploser en plein vol. Mais tu ne veux pas de ce dégât collatéral. Elle a dû assez souffrir. Elle a le droit de ne pas assister à ton extinction. Elle, elle a le droit de pas brûler dans ton explosion.

— Je crois que je vais faire une connerie ce soir. Tu sais pas à qui. Tu sais pas comment. Mais ça va être spectaculaire. Brûlant. Explosif. Il va brûler sur le coup. Mais toi, tu brûleras pendant des saisons.

Hein Flo ?

Tu perds le fil Flo. Les commandes t'ont encore échappé. Tu recommences à voir au lieu de regarder. Tu recommences à entendre au lieu d'écouter. Alors tu te mets à observer. Tu te mets à écouter.

Tu écoutes une voix. Tu regardes les herbes. Tu écoutes le vent. Tu regardes les feuillages. Tu regardes les fourrées de pierres. Tu écoutes les murmures des animaux aussi ou plus nyctalopes que vous deux. Tu observes une forme minusculement noire et à l'herbe dense. Tu écoutes les gargouillis du vent, les vrombissement des lucioles parties en hauteur vers la lune, toujours la même voix. Imprimant les mots. Imprimant le sens. Imprimant les couleurs. Ne passant dessus non pas un filtre, sans utiliser un part-feu mais un décrypter. The game is on, and the imitation game too.

La forme dans les fourrées n'était qu'une hallucination. Tu as cru un instant que c'était vraiment Chant des Rivières. Mais ce n'était que le clapotis d'un élément du même nom. Un lit de roches et de sédiments au chant aussi insoluble que les peurs de ton enfant comme de ton enfance.

Dés maintenant Flo, si tu écoutes, enregistres, analyses et imprimes les documents, tu n'y répondras probablement pas. Perdu la tête plongée dans un lac cristallin mais jauni par le temps. Couleur sepia.

Ou pas.

Hein Flo ?

Le contrôle ça se mérite pas, ça se gagne par ruse. Et t'es rusé toi, pas vrai Flo ?
---
La guerrière d'ébène regardait le blanc, silencieuse, un sourire accroché aux lèvres. Puis il vint se tourner vers elle pour lui rendre son sourire, chaleureux, laissant la féline perdu entre plusieurs sensations. Il semblait apprécier son idée de libérer toutes ces lucioles pour qu'elles brillent à l'unisson, créant cette réplique du ciel étoilé qui semblait immobile au-dessus de leurs têtes. La voix grave du guerrier se fit à nouveau entendre, brisant le silence calme et paisible de la forêt tandis que les insectes lumineux bourdonnaient dans un ronron incessant.

« Je voudrai que ce moment ne s'arrête jamais. Pas quitte à ne plus dormir, mais... » , le blanc marqua une pause tandis que toute l'attention de l'ébène était portée sur lui et seulement lui, « Mais quitte à dormir le jour pour sortir la nuit. »

Lune Ébène fut légèrement surprise avant que son expression faciale ne redevienne douce et chaleureuse, toujours son fidèle sourire aux lèvres. Des moments magiques comme avec ces lucioles, la féline d'ébène en avait vécu des dizaines depuis toutes ces lunes dans la forêt nocturne. Mais il avait été rare pour elle de partager un moment comme celui-ci avec un autre matou. Ce guerrier à la fourrure immaculée qui observait au lieu de regarder, qui réfléchissait au lieu de penser, un chat intelligent et doué d'une perception des choses et de la vie propre à lui. L'ébène était une femelle curieuse, alors se trouver en compagnie d'un chat si intéressant était un véritable plaisir. Sa voix vint à nouveau briser le silence qui s'était installé.

« J'aimerai pouvoir sortir Chant des Rivières du camps le soir, parfois. Juste pour qu'elle réalise comme la nuit est parfaite. Elle qui en a si peur. »

L'ébène chercha un instant mais ce nom ne lui disait trop rien. Sa compagne ? Une amie proche ? Un membre de sa famille peut être ? Ou bien sa fille ? Il y avait bien trop de possibilité. Mais la féline était bien d'accord avec le blanc, la nuit était parfaite. Enfin, peut être n'était-elle pas objective, cette guerrière qui n'avait jamais vu la forêt de jour. Le silence et le calme qui y régnait, l'ambiance apaisante, la lueur de la lune sur la cime des arbres, les étoiles illuminant le ciel d'un million de petites lumières, la fraîcheur, tout était incroyable la nuit. Tout était beau, silencieux, calme, reposant, tout ce qui plaisait à la guerrière ébène. Elle laissa ses iris glaciales divaguer sur les environs depuis son perchoir, profitant de la vue qu'elle avait et de la chance qu'elle possédait de pouvoir voir ce spectacle chaque nuit depuis bien des lunes maintenant. Mais la voix du blanc ramena ses yeux bleu glacé sur lui.

« J'ai voulu la noyer. » , l'ébène croisa le regard ambré du blanc, ne laissant rien transparaître, préférant écouter, silencieuse à son habitude, « Quand une chatte m'a montré son attirance pour moi j'ai eu si peur que j'ai pensé la tuer pour ne jamais affronter ça. »

Il avait voulu la noyer ? Cette femelle, Chant des Rivières ? Porter un tel nom et manquer de mourir noyer portait une certaine ironie. Mais une question taraudait l'esprit de la guerrière d'ébène. Pourquoi ? Pour quelle raison avait-il voulu tuer cette femelle ? Parce qu'elle lui avait montré son attirance ? De quoi avait-il si peur ? D'aimer ? D'être trahit ? Ses iris posèrent sur le mâle un regard presque désolé, compatissant. Oh bien sûr elle avait bien compris qu'il avait tenté de tuer une femelle de leur Clan. Mais elle-même n'était pas innocente. Aucun matou de cette forêt ne l'était vraiment. Et de penser qu'il aurait pu attenter à la vie de cette Chant des Rivières par peur de l'amour qu'elle lui portait, cela serrait le cœur de l'ébène. Tous les êtres de cette Terre avaient le droit à l'amour, c'était une chose universelle et propre à chacun.

Parfois, l'amour était simple et logique. Par moment, il était compliqué et emplit de doute. D'autres encore, il était passionné et brûlant. Et puis quelque fois, il était éternel. Lune Ébène n'avait jamais connu "l'amour" au sens propre avant son arrivée dans le Clan de l'Ombre. Elle avait appris ce que cela signifiait et les différentes formes qu'il en existait avec le temps et en observant les autres. Si elle avait eut une mère, sans doute se serait-elle occupée de l'ébène comme la guérisseuse qui l'avait soignée à son arrivée chez l'Ombre. Si elle avait eut un père, il aurait été comme Ciel Ancien, un grand mariole, patient et très causant. Pour ce qui était de l'amour romantique, elle l'avait observé sous plusieurs formes en voyant des couples se former et se détruire au fil des lunes.

Alors cette femelle, Chant des Rivières, lui avait-elle avoué son amour romantique ? Ou bien étais-ce un amour familial ? Amical ? Tout ça était encore très vague pour l'ébène. Son attention se porta à nouveau sur Embrasement des Flocons. Il semblait perdu dans un autre monde, là où aucun chat ne pourrait l'atteindre. Sa voix s'insurgea à nouveau dans les ombres tandis que les lucioles commençaient à éteindre leur douce et chaude lueur sur la nuit.

« Je crois que je vais faire une connerie ce soir. »

Une connerie ? De quel genre ? Du même genre que ce qu'il venait de lui raconter ? Mais à qui ? L'ébène ne se sentait pas en danger, malgré qu'il soit un combattant hors pair, la forêt de nuit, c'était son terrain. Mais elle s'inquiétait plutôt d'à qui il déciderait de s'en prendre et surtout pourquoi. Une idée lui glaça le sang par la même occasion, il n'essayerait pas de se faire du mal à lui même, si ? Hors de question, pas en sa présence.
Son corps commença à descendre de façon sinueuse de son perchoir tandis que ses yeux fixaient intensément ceux du mâle blanc. Si ses deux iris ambrées semblaient embrasées, le calme glacial des yeux de l'ébène contrastait fortement, prête à éteindre un incendie ravageur et surprenant.

Une fois les quatre pattes à terre, ses iris parlèrent à nouveau pour elle. L'ébène voulait être son amie, s'il voulait bien d'elle. C'était une femelle déchirée en petits morceaux qui avait appris à se reconstruire elle-même, une guerrière qui n'avait pas peur du feu embrasé dans ses yeux ambrés. Il pouvait bien tenter n'importe quoi contre elle, elle le contrerait toujours. Si il était la ruse, elle serait l'intelligence. Si il était le feu dévastateur, elle serait la glace apaisante. Si il était la peur, elle serait le réconfort. L'ébène n'avait pas peur. Cela faisait bien longtemps que la peur avait quitté son cœur en lambeau.
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Elle ne parlait pas mais ses paroles valaient tout l'or du monde, comment était-ce possible ? Tu avais cherché de quoi te brûler les ailes dans ses yeux, mais tu n'y as trouvé que des plumes neuves, plus brillantes que les précédentes et du désinfectant.

Tu soupires comme si ça te dévitalisait. Un poids s'abatis sur le haut de ta tête. Comme si à force de réfléchir, ton cerveau pesait trop lourd et était en surchauffe. Alors tu as décidé de cesser de réfléchir. Tu t'es sentis. Vide. Pathétique. Mal. Encore plus mal. Qu'est-ce qu'il te manque Flo, pour être normal ?

Tu fermes les yeux. Et tu attends. Tu écoutes juste tes os se briser sous le poids de ta propre autodestruction, tu écoutes ta tête s’effondrer sur elle même de son échec. Tu as voulu brûler, tu t'es noyé. C'est ça que tu voulais Flo ? C'est pas ce que je voulais. Songes-tu en laissant le poids de ton échec autodestructeur peser sur ta tête et s'abaisser jusqu'à se cacher.

Fatigué de brûler, tu cachas ton museau dans la fourrure de l'ébène. Le contact te fait peur, et celui-ci te glaça le sang. Tu t'en fichas éperdument. Car ça noya dans une eau délicieusement froide l'incendie qui venait d'enflammer ton esprit. Combien de temps tu resteras comme ça ? Jusqu'à ce que le soleil se lève non ?

Tu décidas une nouvelle chose. Que maintenant que l'incendie était éteint, tu pouvais recommencer à réfléchir et à faire enrager les systèmes d'analyses de ton esprit. Tu laissas donc tes yeux clos et tes sens se disperser. Et analyser. Tout analyser de l'environnement.

Un ronron de lucioles qui s'en va, le clapotis de l'eau, ta respiration, la sienne, les feuilles, le vent, les caresses de la lune sur vos fourrures.
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L'ébène restait là, elle le fixait, le regardait, lui, lui, lui et seulement lui. Elle concentrait tout ce qu'elle avait et tout ce qu'elle était sur ce matou blanc qui se tenait devant elle, la tête basse. Ses iris décolorées le regardaient comme si jamais elles ne l'avaient vu. Comme si à chaque fois qu'ils se voyaient, la féline le redécouvrait pour la première fois. Toujours si différent, si changeant, si particulier, si curieusement intéressant à écouter et à regarder. Elle se surprenait elle-même, peu de chats avaient le don de l'intéresser à ce point. Pas en mode curiosité bizarre ou glauque. L'ébène était juste une chatte curieuse qui voulait savoir ce qui se cachait derrière cette barrière de feu et de sang qui protégeait le regard ambré d'Embrasement des Flocons. Mais elle ne voulait pas le mettre mal à l'aise. Alors son regard ne l'observait pas. Ses yeux le regardait simplement, tel qu'il était.

Mais en agissant comme elle l'aurait fait pour n'importe quel chat, l'ébène ne s'attendait pas à ce genre de réaction venant du blanc. Au début, il commença à s'approcher, laissant l'ébène perplexe quant à ce qu'elle devait faire. Mais elle décida de ne pas bouger et elle eut raison. Embrasement des Flocons s'approcha encore et encore jusqu'à ce que son museau s'enfouisse dans la fourrure épaisse de l'épaule de la guerrière. Elle sursauta très légèrement au contact du mâle mais accepta rapidement la proximité, lui qui n'était pas un grand fan de contact, elle ne pouvait pas le rejeter. Et elle n'en avait pas envie. C'était la première fois qu'ils étaient si proche, alors Lune Ébène ne savait pas trop comment agir. Que pouvait-elle faire ou ne pas faire dans cette situation ? Elle décida alors d'analyser un peu la scène.

La chaleur du mâle s'infiltrait en elle là où leur fourrure était en contacte. Son souffle passait entre les poils de son épaule pour venir chatouiller sa peau fine. Son odeur était absolument partout, son corps était très proche de celui de l'ébène. De si près, si il ouvrait les yeux, le blanc devait avoir une vue imprenable sur les cicatrices qui couvraient les flancs de la féline. De grandes balafres composées de longues griffures profondes. Un chien avait été lâché sur elle alors qu'elle n'était encore qu'un chaton, elle avait survécu de peu. Et aujourd'hui ces bandes difformes étaient là pour rappeler son combat contre la mort et pour la vie. Elle ne savait pas pourquoi, mais la sombre n'avait pas peur qu'il les voit. Elle n'était pas gênée, n'avait pas peur d'être jugée ou mal comprise. Curieusement, là, avec ce mâle enfouit dans son épaule, elle était à l'aise, calme, apaisée.

La fourrure d'Embrasement des Flocons était une sorte de blanc cassé. Cela musait l'ébène, ils étaient le jour et la nuit en quelque sorte. Même si psychologiquement, ils arrivaient à se comprendre, à communiquer à leur façon, ils restaient très différents mais semblaient liés par quelque chose. Comme le jour et la nuit étaient liés par les vingt quatre heures d'une même journée, Lune Ébène et Embrasement des Flocons semblaient liés par quelque chose qui les dépassaient. Lui semblait prêt à tout détruire autour de lui, tandis qu'autour de l'ébène tout était déjà détruit. L'ironie du sort ? Probable.
L'ébène hésita un instant. Un long moment même. Mais elle finit par poser sa tête sur l'épaule du blanc. En douceur, comme une caresse, elle vint enfouir sa truffe bien au chaud dans les poils longs du mâle. Elle eut peur qu'il recule d'un coup sec et se mette à paniquer. Mais si il acceptait d'être si proche, peut être pouvait-elle se permettre d'agir comme lui. Juste pour cette fois. Parce qu'il acceptait le contact, cette fois-ci. Avant d'appréhender sa réaction, l'ébène prit le temps d'humer son odeur, d'encrer ce moment dans sa mémoire.
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Alors que la fourrure dense de son museau épouse la forme de ton épaule et de ton poitrail, tu débloques une choses dans la brume de ton esprit. Alors que la peau fine et nerveuse de son visage touche la cicatrice de ton poitrail, la même que tu t'acharnes lunes après lunes à rouvrir encore et encore, tu lis mentalement cette information subtile, dans son langage binaire qui ne peut être décodé que métaphoriquement. Je la trouve vraiment belle. Mais pourquoi ? Chant des Rivières est belle, mais Douce Huile ne l'était pas tant que ça. Ta mère non plus.

Tout simplement parce que le sens de beau est ici très différent de ce qu'il signifie extérieurement. Ta beauté à toi, c'est ton analyse. Analyser Chant des Rivières c'est fouiller de fond en comble un nœud d'angoisses, de courage et de sensations disproportionnées sans rien y comprendre. Analyser Mikinyana, c'était lire un livre ouvert aux pages douces. Analyser Lune Ébène c'est trouver des informations, ne savoir les expliquer. Creuser, observer des choses. Et ne rien y comprendre. C'est chercher des solutions logiques, et se noyer dans ses propres pensées, c'est ne jamais trouver les réponses que dans ses yeux. Ce doit être pour ça que les chats ne la comprennent pas.

Juste là, au creux de sa fourrure, la sensibilité de tes sens est naturellement accrue par la proximité. Le seul parfum que tu sens c'est le sien, la seule chose que tu sens par tes organes sensibles, c'est sa peau et sa robe noire de la tendre nuit. Tu pourrai y dormir. Mais pas tout de suite. Car tu as des réponses à trouver tant qu'il en est encore temps. Avant que le déluge ne s'abatte sur ta tête et sur ta vie. Peut-être te fasse une autre cicatrice.

— Lune Ébène. Je vais analyser le passé d'un chat qui a une beauté et une douceur qui lui sont propres. Un ancien toi dont je retrouve les traces ici sur ta peau. Cette perspective te fit soudain peur. Tu t’apprêtais à plonger la tête la première dans une gueule béante prête à te déchirer en milliers de morceaux. Mais tu décidas soudain d'ouvrir les yeux. Tu pris conscience qu'elle avait sûrement senti ta gorge vibrer sur son museau. Chose que toi, tu ne sentirai peut-être jamais.

— Je vais ouvrir les yeux. Mais avant, je vais procéder à une analyse que je ne peux qu'entendre. Ou pas justement, ta voix. Où est-t-elle passé. Je suis stupide de ne pas y avoir pensé. Chant des Rivières ne parle pas souvent pour une bonne raison : des voix dans sa tête lui hurlent de se taire. Elle sait que si elle ouvre la gueule il se passera quelque chose d'horrible et qu'elle aura mal. Alors elle se tait. Toi, je pense que tu t'es habitué à te taire pour éviter le danger ou la douleur. Tu reprends de l'air. Tu vacilles. Tu ne sais pas pourquoi mais tu as soudain des vertiges. Tu ouvres les yeux, et tout est trouble. Tu sens ton cœur qui s'emballe. Tu comprends pas ce qu'il se putain de passe, encore. Et ça te fait peur.

Pourtant. Tu ne bouges pas. Tu ne fais pas le moindre mouvement. Tu es trop paralysé pour ça. Comme si ton corps mourrait, mais refusait de bouger. Comme si lui aussi, il voulait observer et voir ce qui allait arriver. Ce qui allait tomber. Une masse inerte ou un animal sauvage entre apeuré et déchaîné du même style de celui qui avait attaqué Lune Ébène quelques heures plus tôt.

Alors, tu as décidé de faire comme lui. Et voir ce qui allait se passer. Comme si cette analyse était la dernière. Parce que cette analyse est l'une des plus belles que tu n'ai jamais eu à avoir le plaisir de faire. Tu plongeas dans cette gueule béante et à la bave écumante au creux des babines.

— Je peux aussi deviner ton origine. Tu es forte et athlétique, mais tu es arrivée moins vivante que morte. Et tu avais l'âge d'environ 10 lunes, tu étais jeune mais sevrée depuis un moment, étant donné que tu as dû apprendre à chasser et à te battre, je doute que tu ai été une solitaire. Tu étais une chatte domestique. Tes yeux se sont fermés touts seuls. Tu as sommeil Flo ? D'ailleurs tu as dormi quand pour la dernière fois ? J'ai mangé quand pour la dernière fois ? Ouvre les yeux, ce n'est pas fini. Tu dois finir cette analyse. C'est la plus importante de ta vie, t'as pas le droit de la laisser inachevée. Alors écoutes toute la détermination qui est en toi et tu ouvres les yeux. Tu forces le cristal élastique à écouter ta détermination aussi, et faire une bonne grosse mise au point. Flou. Flou. Un peu moins flou. Beaucoup plus flou. Une tache noire. Un peu moins flou. Plus de tache noire. Nette. Parfaitement nette. Parée pour analyse profonde. Tu sais, j'ai appris comment analyser l'âge d'une roche. Par les pores qu'elle a à sa surface et son aspect. Mais aussi son odeur. Je pense que les cicatrices sur tes flancs sont vieilles. Graves, mais vieilles. Vieilles comme une dizaine de lunes. Alors que tu étais domestique. Les chats et les renards, comme les blaireaux griffent et mordent pour faire fuir, pour intimider, pour marquer leur puissance. Ce truc a joué avec toi. Il a déchiqueté ta peau, et probablement tes os avec. C'est un chien qui t'a fait ça. Je vois même la trace, bien plus profonde et qui a moins bien cicatrisée de ses canines. Elles font un cercle parfait comme la lune sur tes plaies. Mais il y a autre chose. Il y a tes yeux. Tu fermes les tiens un instant. Tu capitules provisoirement. Les taupes ont la rétine fragile. Parce qu'elles sont consentement dans le noir. Comme tu as dû l'être. Comme après une grosse nuit de sommeil lourd et qu'on sort de sa tanière et se faisons agresser par le soleil. Ton corps s'est adapté, et pas qu'à ça. Ta cage thoracique. Elle est comme celle d'un jeune apprenti, mais plus épaisse : elle est plus élastique que celle d'un adulte normalement constitué anatomiquement. La cage thoracique d'un enfant grandit. La tienne s'est adaptée à un choc de type.. Côtes cassées. Je ne vois pas grand chose capable de faire ça. Mais j'ai été solitaire tu sais. C'st un bipède qui t'a fait du mal quand tu étais petite. Mais je ne pense pas que cette douceur vienne de nulle part. Je pense que ton enfance la plus tendre et inconsciente était heureuse. Puis tout a été détruit. Tu es écœuré par ce que tu viens de dire. Ce que tu viens de chercher avec acharnement depuis quelques lunes déjà. Ça y est Flo, c'est fini ! Tu peux dormir maintenant. La plus grosse analyse de ta vie est terminée, maintenant regardes ce qu'il se passe, et fais ta grosse connerie. Sera-t-elle la plus grosse de ta vie, elle aussi ?

Tu n'en sais rien, mais tes pattes ne répondent toujours pas. Pire encore, tes articulations se rigidifient dans un claquement sec, tu lâches prise. Mais tu sens la pression broyer celles-ci. Alors que tu te sens incapable de bouger pour autre chose qu'un spasme de sommeil paradoxal.

Flo ? Flo tu es là ?

Il n'est plus là. Il s'est endormi.

« Un enfant porte ses mains à ses oreilles. L'enfant crie. Il ne sait pas ce qu’il se passe. Car rien ne va ainsi. Car tout est de travers. Tout est déformé. Tout se résolut et tout se diffame. Qu’est-ce qu’il t'est arrivé ? Hein Flo ? C’est quoi ces filaments rose au prolongement de tes pattes ? Qu’est-ce que de la peau douce et fertile fait-elle sans sa pelucheuse fourrure protectrice. Flo c’est pas des coussinets ça, c’est encore de la peau. Des pattes craquelées, pleines de contusions à la couleur étrange. De la corne comme sur les coussinets des anciens.

Toi guerrier fébrile est devenu de chaire à vif sans moyen de recouvrer la vue de cette robe de protection blanche. Il ne t’en reste que sur la tête. Mais ils sont noirs. Poivres et sels.

Le bruit sec revient et tout s'enroule comme un serpent autour de ta tête. Tu serres encore un peu tes mains autour de tes oreilles. Tu compresses ton crâne comme si ça pouvait faire disparaître ce son. Tu sens pourtant que tes oreilles ne sont plus comme elles étaient. Tu sens qu'elles ne portant pas comme avant dans l'espace et dans le champs des ondes.

Tu pousses un râle colérique. Mais ce m’est pas ce qui raisonne. C’est un hurlement qui raisonne. C’est un hurlement qui sort de ta gorge. Tu sens que tes pattes arrières ne te portent plus. Tu sens leurs muscles plus puissants qu’à la normale. Tu sens leurs os plus épais. Tu sens ton ventre plus dur. Tu sens tes côtes qui se cachent dans ta peau. Une peau trop épaisse. Trop dure. Ce n’est pas toi Flo, si ? Alors qu’est-ce que c’est ?

Tu n’as pas le temps d'analyser cette question, il y a un animal recroquevillé à tes pieds. Tu sens ta patte arrière se lever. Mais ce n’est pas normal pour toi. Alors tu vacilles. Et tu tombes à la renverse. Qu’est-ce que c’est que ces conneries ?!

Tu réalises soudain que c’est un chat qui est recroquevillé sous tes pieds. Il a la gueule béante, plaine de sang. Tu hurles. Le chat remue. Il lève la tête. Tu réalises que c’est Lune Ébène. Tu essayes de reculer.

Avant que tu n’ai le temps de demander à la guerrière ce qu’il se passe, tu vois ton pieds s’enfoncer dans ses côtes. Elle virevolte comme une feuille morte au loin. Tremblant, tu cries. Tu grognes. Tu essayes de te réveiller.

Mais tu repars déjà vers la noiraude. Nouveau coup de pied. « ARRÊTEZ ÇA » miaulé tu. Mais un claquement de gorge raisonne au lieu. Des syllabes incompréhensibles en ressortent.

Pris de panique tu essayes de reprendre le contrôle avant de la frapper à nouveau. Tu dois faire quelque chose. Tu dois agir. Tu dois. Mais tu ne sais pas quoi. Tu essayes de courir. Mais tu tombes. Ces pattes n’ont aucun sens. Aucun équilibre.

Alors tu rampes. Tu t’échappes loin de cette forme qui ne ressemble pas à la Lune Ébène que tu connais.

Tu essayes de brûler. Tu essayes de tout brûler. Mais c’est impossible. Tu essayes de la prendre avec toi pour la mettre dehors et brûler toutes ces conneries.

Mais t’es qu’un stupide animal sur deux pattes dépourvu de fourrure. Puis tu comprends.

Un bipède. Tu es un bipède.

Tu poses une patte nue sur sa fourrure poisseuse. Tu l'attires à toi, et tu rampes. Tu la mets dehors. Tu la poses délicatement sur le sol forestier. Et tu rampes. Peu importe ces pattes de bipèdes impossibles à manœuvrer. Bientôt, toute cette merde sera achevée. Le plus heureux de l'histoire, c'est qu'elle a été au moins sauvée par quelqu'un avant qu'il ne soit trop tard. Tu as vu ses yeux. Ils étaient normaux. D'un bleu d'océan. Ils sont encore plus beaux désormais qu'ils ont été sauvagement blessés. Mais ces yeux là étaient en bonne santé. Ces yeux là avaient de l'espoir. Ces yeux là n'étaient pas résignés à subir et à simplement survivre.

Tu arrives enfin à l’intérieur de ce lieu maudit. Tu l'as inventé du début à la fin. Tu ne sais pas à quoi ressemble un nid de bipède. Mais tu imagines que c'est aussi laid et puant que leurs monstres. Comme ceux qui ont tué ta mère. Alors tu décides de te rendre justice à toi même, puisque tu es le coupable ici, dans cette illusion. Dans ce cauchemar. Tout fini comme tout avec toi : brûlé. À feu et à sang, mais celui d'un être qui a été sauvé, comme celui d'un être qui a au moins dans son esprit essayé de venger ce qui a été vraiment fait, et ne peut être changé. »
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« Lune Ébène. Je vais analyser le passé d'un chat qui a une beauté et une douceur qui lui sont propres. Un ancien toi dont je retrouve les traces ici sur ta peau. »

La guerrière à la fourrure d'ébène s'en doutait, car c'était ainsi que le blanc fonctionnait, c'était son intelligence à lui de prendre tout ce qu'il voyait et de le décortiquer pour mieux comprendre ce qui l'entourait. Mais la sombre n'avait pas peur. Elle ne voyait pas pourquoi elle le devrait. Son passé était encré dans sa peau, par déduction on pouvait comprendre certaines de ses blessures, même si certaines étaient absolument indéchiffrable. Son museau vint alors s'enfouir plus profondément dans l'épaule du blanc, laissant se clore ses yeux pour se concentrer sur le reste. Elle sentait son cœur battre la chamade contre son poitrail, le contact le dérangeait encore sans aucun doute, mais il semblait le tolérer. Son souffle chaud s'insinuait encore sous la fourrure épaisse de l'ébène tandis que le sien faisait remuer les longs poils blanc du mâle. Le jour et la nuit.

« Je vais ouvrir les yeux. Mais avant, je vais procéder à une analyse que je ne peux qu'entendre. Ou pas justement, ta voix. Où est-t-elle passé. Je suis stupide de ne pas y avoir pensé. Chant des Rivières ne parle pas souvent pour une bonne raison : des voix dans sa tête lui hurlent de se taire. Elle sait que si elle ouvre la gueule il se passera quelque chose d'horrible et qu'elle aura mal. Alors elle se tait. Toi, je pense que tu t'es habitué à te taire pour éviter le danger ou la douleur. »

C'était vrai. Lors de sa vie domestique, Lune Ébène avait appris que plus elle faisait de bruit, plus elle souffrait. A chaque miaulement, à chaque ronronnement, à chaque pleur, douleur, sang, souffrance, puis plus rien. C'était un cycle sans fin. Jusqu'au jour où elle n'avait plus fais de bruit. Et pourtant, elle avait encore mal. Encore et toujours. Faim, soif, sang, beaucoup de sang, énormément de sang. Mais ce temps était révolu. Elle n'avait plus peur. A présent, c'était une douleur réelle qui sondait sa gorge lorsqu'elle apprenait à parler avec Ciel Ancien. Rien que prononcer un mot lui donnait l'impression de se faire lacérer la gorge par des dizaines de chats assoiffés de son sang. Sa rééducation prendrait du temps, mais elle parviendrait à parler un jour. Parce qu'elle n'avait plus peur.

« Je peux aussi deviner ton origine. Tu es forte et athlétique, mais tu es arrivée moins vivante que morte. Et tu avais l'âge d'environ 10 lunes, tu étais jeune mais sevrée depuis un moment, étant donné que tu as dû apprendre à chasser et à te battre, je doute que tu ai été une solitaire. Tu étais une chatte domestique », le mâle blanc marqua une pause alors que l'ébène écoutait attentivement ce qu'il comprenait d'elle, « Tu sais, j'ai appris comment analyser l'âge d'une roche. Par les pores qu'elle a à sa surface et son aspect. Mais aussi son odeur. Je pense que les cicatrices sur tes flancs sont vieilles. Graves, mais vieilles. Vieilles comme une dizaine de lunes. Alors que tu étais domestique. Les chats et les renards, comme les blaireaux griffent et mordent pour faire fuir, pour intimider, pour marquer leur puissance. Ce truc a joué avec toi. Il a déchiqueté ta peau, et probablement tes os avec. C'est un chien qui t'a fait ça. Je vois même la trace, bien plus profonde et qui a moins bien cicatrisée de ses canines. Elles font un cercle parfait comme la lune sur tes plaies. Mais il y a autre chose. Il y a tes yeux. Les taupes ont la rétine fragile. Parce qu'elles sont consentement dans le noir. Comme tu as dû l'être. Comme après une grosse nuit de sommeil lourd et qu'on sort de sa tanière et se faisons agresser par le soleil. Ton corps s'est adapté, et pas qu'à ça. Ta cage thoracique. Elle est comme celle d'un jeune apprenti, mais plus épaisse : elle est plus élastique que celle d'un adulte normalement constitué anatomiquement. La cage thoracique d'un enfant grandit. La tienne s'est adaptée à un choc de type.. Côtes cassées. Je ne vois pas grand chose capable de faire ça. Mais j'ai été solitaire tu sais. C'est un bipède qui t'a fait du mal quand tu étais petite. Mais je ne pense pas que cette douceur vienne de nulle part. Je pense que ton enfance la plus tendre et inconsciente était heureuse. Puis tout a été détruit »

Il avait compris les grandes lignes. L'ébène avait connu l'affection et la douceur une fois dans sa vie, lorsqu'elle avait été trouvé par cette bipède femelle et son petit. Mais ensuite cela avait été une descente aux enfers puis une renaissance. Elle n'avait à vrai dire presque aucun souvenir de cette époque douce et chaleureuse. Ses seuls souvenirs étaient douloureux et particulièrement violents. Les cicatrices de ses flancs faisaient parties des pires. Des plus atroces, des plus sanglantes. Ce chien qui avait été lâché sur elle l'avait mordu, secoué comme un vulgaire jouet, il avait croqué dans ses os comme si elle avait été un simple os à mâcher. Le cerveau est fait pour comme "s'éteindre" lorsque la douleur devient trop présente. Mais ce jour-là, peut être parce qu'elle avait trop peur, son cerveau était resté bien en éveil. Elle avait sentit ses crocs se planter dans sa chair. Sa bave gluante imbibé sa fourrure poisseuse de sang. Ses côtes se briser sous la force de sa mâchoire. Mais aucun cri n'était sorti de sa gueule. Elle voulait hurler, pleurer, prier pour qu'on l'achève. Mais rien ne sortait. Seules des larmes coulaient à flots le long de ses joues. Ses yeux se voilaient. Elle allait enfin partir. S'éteindre. Ne plus avoir mal.

Mais voilà que bien des lunes plus tard, elle était là, corps à corps avec un mâle qui essayait de comprendre son passé, son vécu. Il n'en comprendrait jamais qu'une partie, car l'autre était bien enfouie dans la cœur de l'ébène. Ces souvenirs qu'elle ne livrerait sans doute jamais, ces fragments de mémoire qui ne lui appartenait qu'à elle. Ces actes de barbarie et de torture qu'elle ne serait jamais obligée de partager avec qui que ce soit. Car c'était douloureux. Chaque souvenir ravivait la douleur à un endroit bien précis. Le chien, ses flancs. Les cigarettes, son poitrail et son dos. Les coups, sa tête et ses pattes. Les cordes, sa gorge nouée. La faim, la maigreur sous sa fourrure épaisse. La noirceur, ses yeux. Aucun souvenir positif ne pouvait ressortir de son passé. Et pourtant, plantée là sous la lune pâle, l'ébène souriait.

Son passé, aussi douloureux et atroce est-il pu être, l'avait amené jusqu'ici. Cela avait fait d'elle une guerrière incroyable, une chasseuse nocturne hors pair, une femelle douée d'une douceur incroyable et d'une compréhension des autres sans équivalent. Elle était couverte de cicatrices, ses yeux parlaient pour son âme et sa voix restait dans sa tête fine, mais elle était bien là. Après tout ce qu'elle avait subi, son cœur battait dans sa poitrine. Elle sentait le sang circuler dans son corps, la brise sur sa fourrure, les battements de cœur du blanc venaient jusqu'à ses oreilles, elle était bien là. Bien vivante et très fière d'avoir survécu. Elle n'avait pas honte de son passé, même si il l'avait rendu effrayante et muette. Même si il pesait lourd sur ses épaules.

L'ébène sentit soudaine Embrasement des Flocons glisser contre elle. Elle sursauta doucement avant de comprendre qu'il s'était endormit. Un sourire chaleureux vint alors habiller son visage tandis qu'elle laissait doucement tomber son corps pour allonger le blanc, installant ainsi son visage endormi sur ses flancs sombres. Il semblait si paisible ainsi endormi, l'ébène en profita pour le regarder de plus près. Tous les mâles semblaient-ils si jeunes une fois endormi ? L'ébène gloussa doucement en se disant qu'il avait l'air d'un apprenti fatigué de son entraînement, cela lui donnait un air mignon. La guerrière hésita un instant, par peur de le réveiller, mais elle vint doucement lui lécher le haut de la tête. Toujours un sourire accroché au visage, ses iris vinrent se poser sur la lune qui commençait doucement sa descente. Tout allait bien. Elle pouvait rentrer jusqu'au camp les yeux fermés. Elle ne voulait pas le réveiller.

Le mâle commença soudainement à s'agiter. Était-il en train de rêver ? Sûrement oui. Alors de quoi rêvait-il ? Quelque chose d'agréable ? Un souvenir joyeux ? Lorsque l'agitation du blanc augmenta, l'ébène comprit rapidement que ce n'était pas un rêve agréable mais un cauchemar visiblement terrifiant. Elle commença à lécher la joue du mâle blanc pour le réveiller, lui donnant de petits coups de museau pour le sortir de sa frayeur endormie. Lorsqu'il ouvrit enfin les yeux , l'ébène plongea son regard dans le sien. De ses iris décolorées, elle lui demandait si il allait bien, un air inquiet sur le visage. Par réflexe, elle vint en douceur s'approcher de sa tête pour déposer un coup de langue sur le dessus de son crâne. Comme pour lui dire que tout allait bien. Qu'elle était là. Qu'ils allaient bien. Qu'elle était plus forte que tout ce qu'il avait pu imaginer sur son passé.
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« Fight on just a little while longer. Everything will be alright. »

Susurre une petite voix dans ta tête.

« Sing on just a little while longer. Everything will be alright. »

Elle fait une ronde, une berceuse, juste au creux de tes neurones pour t'apaiser. Une berceuse aussi tendre que des (marshmallow) nuages.

Dans un crépitement doux-amère, le feu consume cet enfer de torture. Les flamme dévorent les événements qui n'appartiennent désormais qu'à leur propriétaire. Elle qui est en vie. Qui en a été rescapée. Celle qui n'a pas brûlé. Bercé de ce même crépitement, tu sens une caresse effleurer le haut de ton crâne alors que ton esprit vagabonde, redevenu animal à quatre pattes. Tu es comme redevenu un chaton au creux du ventre de sa mère qui a fait un cauchemar.

Tu sais que Mikinyana est au dessus de ta tête. Elle et son visage oublié. Elle et sa douceur tout aussi oubliée. Elle et son nom qui a resurgit ici et maintenant d'entre les méandres de l'oubli. J'avais oublié son nom. Songes-tu soudain. Et c'était vrai. Tu avais même plus que ça. Tu avais oublié jusqu'à son apparence, sa voix, son parfum. Comment peut-on oublier sa mère ? Un lien si fort, une évidence si fragrante ?

Tu as voulu voir ta mère. À cet instant. Alors tu as ouverts les yeux. Ah. J'ai faim. Ta mère était noire. La fourrure dense, constellée comme un ciel étoilé de cicatrices. (Wrong.) Tu ne sais pourquoi mais tu sais que ce n'est pas ta mère, cette présente illusion de douceur.

Le réaliser te rempli d'un sentiment étrange. Tu te sentis pitoyable. Tu as comme l'impression de réaliser que tu n'as encore que 36 lunes. Tu es vétéran, mais pas si vieux que tu en as l'air. Tu réalises "the uglyness of being a fool". Tu te ressens comme un échec. Comme un chaton perdu qui veut retrouver sa maman. Alors qui piaille pour la retrouver. Sauf qu'elle est morte et ne reviendra pas, le petit est quant à lui condamné à l'oublier. "Isn't youth mean to be beautiful?" Et le torrent d'émotions controversées retrace un chemin hexagonal dans ton esprit et ne cesse de s'enchevêtrer partout dans les lambeaux de ce qu'il te reste de ton esprit.

Tu ouvres complètement les yeux. Tu émerges de ce océan glacé et tu regardes en l'air. Tu cherches une paire d'yeux. Une paire d'yeux qui te tire de ce lac de gel et te pose sur les ruines pillées de ta réalité. Merci Lune Ébène. Songes-tu. Son regard est inquiet. Braqué sur le tien. Le bleu et le blanc tourbillonnent autour de ta tête et forment un cercle parfait. Ça ne créé pas une auréole mais ça aide les ailes à pousser au bout de tes oreilles.

Un aboiement retenti au loin. Ça pourrait être un beauceron, ça pourrait être un lévrier, ça pourrait être un collet. Comme ça pourrait être un berger allemand, un husky ou un teckel mais cet aboiement était celui d'un Saint-Bernard. Cet aboiement n'a eu beau raisonner que dans ta tête, il n'en a pas moins sonné le glas de la fin du mensonge. Un hymne rutilant qui fulmine quelque part dans le fond de ton esprit depuis que tu es petit. Une ritournelle qui te signale d'arrêter de mentir. « Hung pictures of stars up on my mind, to remind me that I am a fool—
Tell me where I came from, what I will always be: Just a spoiled little kid who went to forest.
When I’m dead I won’t joing their ranks, because they are both holly and free.
And I’m on that freaking forest damned and chained up
I said ”Make me love myself so that I might love you”
Dont make me a liar cuz I swear to god, when I said it I thought it was true.
There’s really just one thing that we have un commun, neigher of us will be

missed—

A saint Bernard sits at the top of a goddamn roc,
you’d always said how you loved dogs.
I don’t know if I count but I’m trying my best
when I’m howling and barking these songs. »

La ritournelle raisonne un peu partout dans cette prairie spirituelle. Tu l'écoutes doucement. Tu te perds dans toutes ces références. Tu perds le fil de tes pensées et de tes songes. Ta mère disparaît. Les échec aussi. Ta bouffonnerie. Tu les noies dans l'eau glacée du lac duquel tu viens de sortir.

— ...

Tu ouvres la gueule pour parler, mais tu n'y arrives pas. Tu voulais dire "Et si on rentrait au camps" mais tu n'as pas envie de rentrer. Pas envie de te rendormir. Pas pour ne plus cauchemarder, tu as déjà oublié ce détail. Tu as juste envie de regarder la lune jusqu'à ce que la nuit n'en finisse plus.

Mais tu te dis que tu devrais donc sortir de la brume. Comme un insomniaque, tu te dresses lentement par dessus tes épaules. C'est déjà un bon début. Mais tu ne comptes pas en rester là. Tu t'éloignes avec grand — très grand soin en fait — de Lune Ébène, et tu t'étires. La fatigue court au loin, elle s'envole comme la ritournelle, cette mesure marque la fin d'une partie mais pas du morceau. Cet aboiement en point d'orgue a assez duré. Il s'en alla. Muet comme une tombe.

Le mensonge reprit. Mais tout le monde ment, pas vrai ? Alors quelle importance. Tu lui fais signe, proposant de bouger un peu en attendant que le jour ne se pointe et de rentrer au camps. Pour une fois, tu n'as pas eu à parler, les mots étaient dans tes yeux, et ta gueule n'a rejeté que de l'air en panache blanc. Depuis quand il faisait si frais la nuit ? Tu te demandas soudain si une fourrure dense aide vraiment à l'isolation du froid et du vent. Tu en doutes soudain. Surtout par temps humide.
---
L'ébène fixait le blanc, le caressant presque de sa queue épaisse pour le rassurer. Dans ses yeux, elle lisait différents sentiments mélangés les uns avec les autres dans un brouhaha incessant et insensé. Elle n'avait pas pitié, elle aurait juste aimé l'aider. Les deux guerriers de l'Ombre restèrent un instant ainsi, comme si ils attendaient que le jour viennent chatouiller leurs fourrures. Mais cela ne pouvait arriver, parce que telle une certaine princesse d'un certain compte de fée, l'ébène devait être rentrée avant une certaine heure, et cette heure c'était celle où le soleil venait réchauffer la terre de ses rayons chatoyants. Pourtant, elle aurait aimé plus que tout d'attendre qu'il vienne poser sur eux sa douce chaleur, mais si elle faisait ça, ses yeux lui rappelleraient la dur réalité de sa vie. Plus jamais elle ne pourrait voir le soleil. Plus jamais elle ne profiterait de sa chaleur. Elle n'avait que la noirceur de la nuit, la fraîcheur pâle de la lune et la chaleur de la fourrure blanche qui était posée contre son flanc, l'embrasement de ces yeux ambrés plongé dans les siens.

Bientôt il se leva et lui indiqua d'un signe de tête qu'ils feraient mieux de commencer à se bouger un peu si ils ne voulaient pas se faire surprendre par le levé du jour. L'ébène se leva presque aussitôt après lui et s'étira de tout son long, sentant sa colonne vertébrale retrouver toute sa souplesse après être restée aussi longtemps allongée sur le côté. Elle avait encore du mal à réaliser ce qu'il venait de se passer. Il l'avait d'abord attaqué, avant qu'elle n'arrive à le calmer pour qu'au final ils créent un contact physique court mais intense avant de profiter d'une merveille de la nature qu'étaient les lucioles pour au final le laisser découvrir un semblant de son passé avant qu'il ne s'endorme sur elle et fasse un cauchemar dont elle l'avait réveillé comme une mère rassurerait un chaton effrayé. Bref une soirée des plus classiques.

Leur promenade fut de courte durée, l'ébène voulu rentrer en voyant le ciel devenir plus clair. Curieusement, elle était déçue que la nuit soit déjà terminée. Il était bizarre, brisé et en morceaux. Mais il était intelligent, intéressant et portait en lui une douceur étrange. Elle voulait en savoir plus, bien plus. Comme il en était arrivé là ? Pourquoi ? Pourquoi avait-il essayé de tuer cette femelle ? Autant de question qu'elle ne pouvait poser. Autant de réponses qu'elle n'aurait probablement jamais. Même si au final, l'ébène n'avait jamais pensé qu'elle en saurait autant à son sujet. Peut être qu'il lui suffisait simplement d'être elle-même ? Peut être qu'il lui faisait simplement confiance ? Ou bien avait-il pitié d'elle après avoir compris tant de choses sur son passé ? Les bipèdes, la torture, le chien, le sang, la souffrance, toutes ces choses auraient fais perdre les pédales à la plupart des matous. Mais l'ébène était peut être simplement plus forte que ça de nature. Elle était restée douce et gentille, son esprit n'était pas embrouillé par sa souffrance passée. Ou bien était-elle simplement reconnaissante d'être encore en vie ? D'aucun n'aurait cru à sa survie à son arrivée chez l'Ombre. Et pourtant, bien des lunes plus tard, elle se tenait là, aux côtés de ce mâle à la fourrure blanche. Oui. Malgré tout ce qu'elle avait subit. Elle était reconnaissante d'avoir été là, cette nuit, couchée sur le côté, servant de coussin à un guerrière fatigué et secoué par un cauchemar sans doute atroce.

Les deux guerriers parvinrent bientôt au camp, le ciel s’éclaircissait de minute en minute, pressant l'ébène de rentrer au plus vite pour se mettre à l'abri. Les deux matous pénétrèrent alors dans l'antre des guerriers, quelques minutes seulement avant que le soleil ne fasse son entrée dans la clairière du camp. Rien que de voir la lumière à travers les ajoncs qui protégeaient l'entrée de la tanière faisait mal aux yeux fragiles de l'ébène. Elle se dirigea vers sa couche de mousse, jetant un regard chaleureux au blanc avant de s'y coucher en boule, posant sa queue épaisse sur ses yeux pour les protéger du moindre rayon de soleil. Quelques minutes s'écoulèrent alors et seul le ronron des guerriers endormis se faisait entendre dans la tanière. L'ébène ne dormait pas encore lorsqu'elle entendit un bruit de pas. Il était tôt, des guerriers se levaient déjà ? Enfin ce n'était pas ses oignons mais bon. Elle comprit cependant rapidement que ce n'était pas un guerrier qui se levait pour sortir.

Elle commençait à s'assoupir lorsqu'elle sentit une chaleur s'approcher d'elle. Une présence qu'elle reconnaissait à présent sans même ouvrir les yeux. Embrasement des Flocons s'approchait, doucement, à pas de velours et il vint alors se coucher près de l'ébène. Très près de l'ébène. Si près que leurs dos étaient collé l'un à l'autre. Son cœur s'affola un court instant avant qu'elle ne sente la douce chaleur du mâle s'infiltré dans sa fourrure sombre. Et il lui semblait être de retour dans la forêt, le blanc couché sur son flanc endormit. Et le sommeil vint la trouver à son tour, savourant la présence du blanc à ses côtés. La chaleur d'un autre chat avait-elle toujours été si douce ? Ou bien étais-ce parce qu'il s'agissait de ce chat en particulier ? Lune Ébène s'endormie sur cette question, laissant la réponse en suspens dans son esprit.
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Calm Down! P3
Flo---
Tel un tournesol tout juste fleurit, tu fanas aussitôt. Ce ne sont pas les rayons du soleil qui te réveillèrent ce matin là, c'est les coups de truffe d'un autre bâtard d'animal sauvage que tu eu envie d'égorger. Où il se cro— Chant des Rivières ?

Ton museau se lève soudain, bousculant la pauvre gosse — bien qu'elle était guerrière depuis quelques temps — sur l'ébène. Chant des Rivières s'excusa d'un signe de tête. Et tu réalisas qu'elle la connaissait, car elle venait de faire le plus d'ombre possible à la chatte noire pour la préserver du soleil. Au cas où elle se réveillerait.

Puis elle s'approcha de toi tout sourire. Et elle vit une chose qui n'arrivait pas souvent, tu lui souries en retour. Tu étais couché depuis deux heures à peine, mais tu es un grand insomniaque Flo. Alors tu as suivis Chant des Rivières dehors, remarquant que sa distance de sécurité avait été réduite. Peu enclin à céder à ça, tu acceptas tout de même.

— Chant des Rivières. Allez, viens. Heureuse comme si c'était les premières neiges, elle se frotta doucement contre toi sans un mot. Tu entendis juste avec plaisir le ronronnement heureux de la petite. Elle avait la taille d'une jeune apprentie, mais elle avait eu son câlin, elle était contente, et de très bonne humeur. Et tu comptais profiter de la tienne avec ta fille.

— Au fait, tu la connais non, Lune Ébène ? Elle acquiesça, le sourire accroché aux lèvres. La voir de si bonne humeur te faisait plaisir. Tu veux chasser avec nous, ce soir ? Promis je te couvre pour que tu dormes demain matin. Tu sais qu'elle est aussi insomniaque que toi. Mais tu voudrais vraiment qu'elle ai le plus d'heures de sommeil possible. Peut-être que ce bon jour ira jusqu'au soir. Et qu'elle dormira de nombreuses heures.

En entendant la question, Chant des Rivières se raidit. Elle a peur du noir, tu le sais. Et c'est aussi pour ça que tu veux qu'elle vienne. Tu sais qu'elle va réfléchir durant votre première chasse de la journée, tu la connais par cœur. Alors tu te doutes de sa réponse quand elle pose ses prises sur le tas de gibier et court vers la tanière des guerriers.

-----
— À ce soir, Lune Ébène. Articule l'enfant de 20 lunes au creux de l'oreille de la guerrière. Papa a l'air de bien t'aimer, alors je veux bien que vous m'appreniez à ne plus avoir peur de la nuit. Murmure Chant des Rivières de sa petite voix douce-amère.
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Dim 21 Juin - 13:27


You can't see it, but you can feel it
Ft Marsh et Moussy

Les rayons du soleil viennent enrayer le draps de ton sommeil. Tu ouvres un oeil, il n'est pas encore bien haut, mais il est dans la direction parfaite pour frapper dans la tanière des guerriers malgré le rideau d'ajonc. Tu clignes des yeux, et tu t'étires. Il est temps d'aller chasser. Tu sautes le petit déjeuner, de toute façon il y a bien trop d'estomacs voraces autour du tas de gibier. Alors tu sortis du camps en laissant l'herbe tout juste séchée de sa rosée matinale caresser tes pattes. Tout en discrétion, tu dressas tout tes sens à l’affût du moindre mouvement, de la moindre odeur, du moindre bruit.

Ton attention fut captée par cependant tout autre chose. Par un petit coin de ton corps, protégé du soleil. Tu cessas de bouger et tournas le cou pour savoir ce qui provoquait cet effet, bien décidé à l'utiliser pour tout autre chose.

C'était une fourrée, mais pas n'importe laquelle. C'était un buisson de bégonia. Tu laissas donc tomber pour le moment ta chasse pour t’arracher à une tâche plus noble que celle à laquelle tu t'étais accoutumé à réaliser chaque matin dés l'aube.

Tu retiras les fleures d'un côté, veillant à entortiller les tiges des feuilles entre elles pour former un tamis parfait. Les feuilles de bégonia, et même les pétales de leurs fleurs, sont denses et couperaient très bien le soleil pour une certaine guerrière dont les yeux singuliers ne le supporte pas.

Tu t'en arrachas sur le dos, te souvenant de tes proies enterrées, tu repartis vers le camps. Tu ne savais pas si ton idée allait fonctionner, mais tu l'espérais. Parce que tu es un malin Flo. Tu pénétras tout en discrétion la tanière des guerriers, puis te dirigeas vers Lune Ébène, la queue remontée jusqu'à son museau. Il n'y avait déjà plus grand monde dans la tanière des guerriers. Tant mieux.

Lune Ébène, réveille-toi. Tu approchas ta truffe de la sienne pour mieux poser le buisson sur celle-ci, prenant soin de vérifier que ses yeux étaient en parfaite sécurité. Puis tu t'approches encore un peu, pour l'encourager à se lever.

Tu laisses tout de même un espace libre, pour que si ton plan échoue elle puisse vite s'enfuir. Tu murmures les informations, pour la rassurer.

Je t'ai mis des feuilles de Begonia sur les yeux et j'ai bouché les trous de l'autre côté avec les fleurs, j'ai entortillé comme j'ai pu pour que ça soit parfaitement imperméable. Si ça te fait mal, ne réflechis pas et fais un demi-tour par la droite, tu retourneras vers la tanière. Tu te sens sourire. Tu sens que ça va marcher. Et qu'elle va sentir sur sa fourrure le soleil, qu'elle va pouvoir se prélasser au soleil. Se prélasser dans la chaleur, et ne pas avoir peur pour ses yeux. Cette idée te rend clairement heureux. La curiosité commence à te titiller, comment sa peau allait-t-elle réagir ? Comment ses yeux allaient-ils réagir eux-même. Qu'allaient lui ordonner de faire ses réflexes ?

Si ça va, on pourra même aller voir Ciel Ancien, je suis sûr qu'il sera ravi de te voir comme ça. Chant des Rivières serait sûrement aussi très heureuse de la voir ainsi.

Mais pour le moment, vous en êtes au moment décisif : est-ce que ça va marcher ? Tu viens de sortir de la tanière, Et Lune Ébène te suit. Tu vois rapidement la lumière faire scintiller de milles feux verdoyants le buisson. Puis ses oreilles, elles brillent d'un argenté envoûtant. Tu t'arrêtes alors que ses épaules se mettent elles même à briller de la même chatoyance douce-heureuse. Tu attends son aval, son approbation, la confirmation que ça marche.

Tu vois Flo, en appeler à la tendresse marche partout. Sur tout le monde. Même sur toi. Tu n'as pas entendu ce matin les aboiements d'un Saint-Bernard mais le chant mélodieusement lyric et puissant, vibrant de détermination, de sentiments que tu ne comprends toujours pas.

« Il y a trop de larmes dans ce monde en délire,
Dites-moi si je mens, dites-moi si j'ai tort,
S'il le faut je veux bien, vous le chantez plus fort !

J'en appelle à la tendresse,
À l'amour s'il nous en reste,
J'en appelle à toute personne !
Que leur volonté soit bonne !

J'en appelle à la tendresse,
En plein cœur je vous adresse,
Une chanson d'espoir en somme,
J'en appelle à toute personne,
Que ta volonté soit bonne !
»
---
Le sommeil de la guerrière d'ébène était agité. Elle était dans cette pièce sombre, son corps était poisseux, imbibé de son propre sang. Dehors, les aboiements du chien se faisaient encore entendre alors que des bruits de pas lourds et un claquement de porte le faisaient enfin taire. Puis du calme, seule sa respiration et les battements faibles de son cœur arrivaient jusqu'aux petites oreilles ensanglantées du chaton qu'elle était. Son sang s'écoulait par son flanc, un trou béant où il lui avait semblé voir l'intérieur de son corps, peut être une hallucination ou bien la réalité. Elle n'avait plus mal. Elle sentait son cœur ralentir. Cent quatre vingt battements par minute. Cente cinquante battements. Cent battements. Cinquante battements. Plus que dix. Et soudain plus rien.

Puis d'un coup, l'odeur de sa tanière, de son nid de mousse fraîche. L'odeur groupée de tous les guerriers. Les bruits dehors, les chatons qui rient, les anciens qui râlent. Son cœur, qui bat à cent quarante dans sa poitrine. Elle dormait encore, mais le sentait, son sang qui pulsait dans ses veines, ses poumons qui se gonflaient à un rythme régulier. Rien de plus qu'un cauchemar qui lui rappelait à quoi elle avait survécu. Et à quoi elle pourrait encore survivre. Mais cette douce odeur qui arrivait à son museau faisait accélérer son cœur, agitant ses yeux encore endormis. Embrasement des Flocons ?

« Lune Ébène, réveille-toi », l'ébène sentit alors une truffe l'effleurer, la laissant sursauter avant que des sortes de feuilles ne viennent toucher son visage et couvrir ses yeux, « Je t'ai mis des feuilles de Begonia sur les yeux et j'ai bouché les trous de l'autre côté avec les fleurs, j'ai entortillé comme j'ai pu pour que ça soit parfaitement imperméable. Si ça te fait mal, ne réfléchis pas et fais un demi-tour par la droite »

Elle le sentait, aussi bien à son odeur que physiquement. Sa fourrure blanche ne devait pas être loin de la sienne couleur d'ébène. Il l'encourageait à se lever. La guerrière était fatiguée de sa nuit de chasse et ne comprenait pas bien pourquoi il venait la réveiller. Le connaissant, il devait avoir une bonne raison, non ? Elle le suivit alors machinalement, baillant à s'en décrocher la mâchoire avant de se stopper net. Sur ses pattes brûlait une chaleur inconnue, une chaleur violente, chaude, inhabituelle pour l'ébène. Son instinct la fit reculer aussitôt et violemment, mettant sa queue au niveau de ses yeux. Son cœur tremblait, tout comme son corps, elle avait envie de feuler après le blanc, pourquoi voulait-il la faire sortir dès lors qu'il savait qu'elle ne pouvait s'exposer au soleil à cause de ses...

Elle prit une grand inspiration. Les feuilles. Celles qu'il avait posé sur ses yeux, elles étaient là pour ça n'est-ce pas ? Pour protéger ses pupilles fragiles et sensibles aux lumières vives. Elle prit un instant pour se calmer, pour stopper les spasmes musculaires qui secouaient son corps par la peur. La guerrière n'avait pas peur de souffrir, elle avait déjà connue la douleur et n'en avait plus peur. Mais le soleil pourrait la rendre aveugle. Comment pourrait-elle survivre sans parler et sans voir ? Elle pourrait tout autant se laisser mourir sans qu'aucun ne s'en préoccupe. Non. ce n'était pas vrai. Ciel Ancien s'en préoccuperait. Et si Embrasement des Flocons se donnait tant de mal pour lui permettre de sortir sous le soleil, c'est qu'il la considérait sans doute comme son amie ? L'ébène poussa un long soupir et se redressa.

Ses yeux clos sous les feuilles qui les protégeaient, Lune Ébène avança. Un petit pas par un petit pas, un battement de cœur par un battement de cœur. Il battait la chamade dans sa poitrine, le souvenir de la chaleur du soleil sur sa peau remontait à sa première lune dans ce monde, elle ne se souvenait pas de ce que ça faisait. Ses pattes tremblaient sous elle alors qu'elle sentait la chaleur inonder sa fourrure petit à petit. Ses pattes, son poitrail, ses épaules, son menton, son corps se stoppa avant que sa tête soit entièrement sous la lumière chaude du soleil, ses yeux demeuraient à l'ombre. La voix du blanc se fit à nouveau entendre.

« Si ça va, on pourra même aller voir Ciel Ancien, je suis sûr qu'il sera ravi de te voir comme ça »

L'image de son ancien mentor lui vint alors à l'esprit, un large sourire aux lèvres et les yeux brillants de fierté. L'ébène ravala sa salive, gardant la gueule ouverte pour mieux respirer et tenter de calmer son rythme cardiaque. Elle suivit le son de la voix d'Embrasement des Flocons et fut bientôt entièrement sous le soleil. Malgré les feuilles et ses yeux fermés, l'ébène percevait la lumière chatoyante du jour. Mais. Mais. Mais c'était supportable. Elle pouvait se tenir là sans souffrir le martyr. Elle avança alors sans trop d'assurance pour venir se coller au flanc du blanc, cherchant un point de repaire pour ne pas se sentir complètement perdue au milieux de la clairière. Elle eut un instant peur qu'il recule, mais elle avait besoin de sentir qu'il n'était pas loin, qu'il la protégerait de la lumière si les feuilles devaient tomber de ses yeux. Elle prit enfin le temps de ressentir les choses.

De la chaleur, tellement de chaleur qui venait taper sur sa fourrure d'ébène. Elle se demanda à quoi elle ressemblait sous cette lumière qui brûlait sa peau sous sa fourrure épaisse. Mais ce n'était pas une brûlure douloureuse comme ce qu'elle avait pu connaître, c'était une chaleur douce, agréable, qui réchauffait ses organes et le bout de ses oreilles. Sa queue touffue allait et venait dans des mouvements sinueux, il lui semblait remuer la chaleur tant elle y était sensible. Ses oreilles vinrent se coucher en arrière, sa gorge se serra. Elle ne pleurerait pas. Elle tapota doucement du bout de son museau le corps d'Embrasement des Flocons, cherchant à trouver sa tête et finit par tomber truffe à truffe avec lui. Elle recula vivement sa tête, un peu gênée, avant de lui lancer un large sourire. Elle le remerciait. Merci à lui de lui avoir fait ressentir à nouveau la chaleur douce du soleil. Merci à lui d'avoir trouvé une méthode qui lui permette de profiter du jour, même si elle ne voyait pas. Merci à lui d'être à ses côtés, à ce moment précis.
---
Flo, regarde ça. Observe le. Observe tout ça. Gardes les yeux grands ouvertes. Parce que tout ce qu'il y a ici et maintenant ne doit pas être oublié. Tu laisses une douce mélodie vibrer dans tes tympans. Tu la laisses envahir l'air comme si tu étais Chant des Rivières. Ta cage thoracique se gonfle de bonheur. Une bouffée de bonheur. Un bonheur pur. Saint. Et presque innocent. Curieux et innocent comme tu l'étais jadis. Peut-être qu'avec ce petit pouvoir qui est actuellement en toi. Celui qui remplit tes poumons d'un air pur et qui dilate tes bronches avec douceur, tu peux retrouver pour l'espace d'un instant l’insouciance de quand tu étais enfant. Tu peux cesser de brûler. À toi seul de décider quel est le sens de cette phrase. Si tu es capable de ne plus te brûler toi, comme si tu es capable de ne  plus brûler les autres.

Sentir le cœur de Lune Ébène battre ainsi, battre de bonheur gonfle le tien un peu plus encore. Tu sens cette pure pompe pitoyablement ramener du sang oxygéné là où il y en a besoin. Tu sens que ta mission est accomplie. Tu sens que tu es en sécurité. Tu sens que tu es heureux.

Tu commences à sourire.

C'est un sourire timide, un peu effacé, mais il est franche. On ne voit pas des yeux qui pétillent chez toi, on y voit des yeux curieux. Monstrueusement curieux. Assoiffés de connaissances et intelligents. Le regard de quelqu'un qui est heureux.

Soudain, vos truffes de touchent. Une implosion se déclenche quelque part dans ta tête. Les données se fourvoient, tu ne sais plus d'où viennent les informations ni où elles doivent être traitées. Il y a trop de choses qui rentrent en compte, trop de choses amplifiées, trop de choses d'un coup. Tu t'écartes violemment, sentant ton cœur s’emballer, enfler comme un ballon de baudruche.  Tu ne comprends pas ce qu'il se passe. Mais tu sais que si tu t'éloignes d'elle, elle aura peur. Alors tu te rapproche d'elle, ton cœur s'acharnant à battre à tout rompre, cherchant, en âne bâté que tu es, à traiter toutes ces informations.

Ton souffle s'emballe, ton cerveau n'a plus assez d'oxygène. Il ne parvient plus à analyser correctement. Mais un sourire t'explose au visage, son rayonnement vient de Lune Ébène. Il apaise progressivement ta respiration. Et ton cœur reprend progressivement le contrôle de la situation, il irrigue le processeur principal et l'unité centrale. Ton cerveau analyse tout, mais n'analyse pas tout. L'inutilité et l'inintéressant finissent à la corbeille. Tu te dis que tout va bien. Et ton poil retombe sur tes épaules. Tout redevient normal. Tout reprend couleurs et chaleur.

Tu l'invites à se prélasser sous ce soleil matinal. Le Saint-Bernard reprend son aboiement tout en douceur et en enjoué. Et tu recommences à sourire. Tu recommences à te sentir en sécurité, heureux, complet. Tout ce qu'il y a de plus curieux.

Regardes Flo. Regarde tout ça. Observes tout ce que tu peux observer. Alors tu écoutes la petite voix dans ta tête, la petite voix de ta curiosité. Et tu commences à observer.

— Pour une matinée d'automne, le soleil est assez chaud. D'habitude il est plus frais. Là, on a un ciel bleu, sans la moindre étoile. On a juste le soleil, il brille tellement qu'il nous empêche de voir la toison argentée. Ce n'est qu'une grosse boule blanche, mais si tu la regardes directement, que tu ai les yeux fragiles ou pas, tu seras aveugle. Décris-tu à celle qui ne peut voir. Ciel bleu, sans le moindre nuages, on se croirait encore à la saison des feuilles vertes. Le soleil baigne toute la clairière et teinte les buissons d'une autre couleur. Le bleu de la nuit y est complètement effacé.
---
La guerrière d'ébène sentit le mâle proche d'elle reculer soudainement, la laissant perdu un instant. Instant qui lui sembla durer une éternité, ainsi dans le noir complet. Cette cécité qui lui rappelait tant cette pièce sombre qu'elle avait habité et dans laquelle elle avait faillit perdre la vie plus d'une fois. Elle était alors aveugle et muette, une situation qui la rendait particulièrement perplexe, son cœur s'emballait dans sa poitrine tandis que son corps se secouait de petits spasmes de stresse. Mais l'ébène sentit enfin l'odeur d'Embrasement des Flocons se rapprocher et il revint se coller contre son flanc. Son rythme cardiaque revint presque à la normale, restant un peu paniquée par tout ce qu'elle vivait et sans doute aussi à cause du contact entre leur fourrure si différentes, encore et toujours comme le jour et la nuit.

La guerrière d'ébène tentait de comprendre ce qui l'entourait, à défaut de pouvoir le voir. Vu la chaleur qui inondait tout ses pores, il devait faire beau. Elle entendait non loin de là des chatons en train de rire joyeusement. Plus sur sa droite, des anciens étaient en train de se plaindre de la qualité de la mousse qui couvrait leurs nids. Le monde semblait merveilleux à ses fines oreilles. Son corps tout entier se concentrait pour tenter de capter toutes les belles choses qui l'entouraient, tentant de visualiser à quoi ressemblait le camp en plein soleil, animé par de jeunes apprentis, de vieux grincheux, des reines qui jouaient avec leurs chatons, le genre de chose qui n'existait pas dans son monde nocturne. Son attention se porta à nouveau sur le blanc qui était encore collé à son flanc et qu'elle semblait incapable de quitter au risque de se perdre et de paniquer, sa voix grave arriva à ses oreilles, la mettant presque mal à l'aise en se rendant compte du peu de distance qui les séparait.

«  Pour une matinée d'automne, le soleil est assez chaud. D'habitude il est plus frais. Là, on a un ciel bleu, sans la moindre étoile. On a juste le soleil, il brille tellement qu'il nous empêche de voir la toison argentée. Ce n'est qu'une grosse boule blanche, mais si tu la regardes directement, que tu ai les yeux fragiles ou pas, tu seras aveugle. Ciel bleu, sans le moindre nuages, on se croirait encore à la saison des feuilles vertes. Le soleil baigne toute la clairière et teinte les buissons d'une autre couleur. Le bleu de la nuit y est complètement effacé. »

Un ciel sans étoile ? La lune avait-elle aussi disparu ? Mais quand reviendraient-elles ? Ce soleil était-il si cruel au point de cacher le monde de l'ébène ? Perdue entre peur et agacement, la féline se laissa tomber pour s'allonger sur le côté, sans pour autant quitter le contact avec le blanc. Sa queue touffue chercha celle du mâle pour s'y attacher, il était son guide, impossible de le perdre. Une fois qu'elle trouva la queue blanche du mâle, l'ébène y enroula la sienne, elle était encore effrayée et perdue entre toutes ces nouvelles choses, alors avoir un contact avec lui était d'un soulagement presque instantané même si son cœur semblait bien décidé à lui jouer des tours. L'ébène tourna d'ailleurs un visage interrogateur vers le blanc. Où étaient-ils dans le camp ? Y avait-il des chats qui les regardaient ? Qui passaient non loin de là ? Elle pouvait les sentir et les entendre mais ne savait pas de qui il s'agissait, ce qu'il faisait, de quoi ils avaient l'air sous cette lumière qui semblait vive et agressive.

Son cerveau bloqua un instant alors qu'elle sentait qu'elle était face au blanc. Pourquoi cherchait-il tant à vouloir lui faire découvrir une chose qu'elle avait oublié bien auparavant ? Étais-ce encore l'une de ses expériences ? Lune Ébène n'était pas contre les idées de celui qu'elle considérait comme son ami mais elle ne voulait en être le sujet principal. Ou bien avait-il agis par pur gentillesse ? La voyait-il également comme une amie ? Ce genre de question était bien difficile à poser pour l'ébène, elle qui communiquait par des regards et par des gestes. Ses yeux étaient couverts et des chats pouvaient les voir, la féline n'était pas une grande timide mais elle ne déballait pas toutes ses pensées à n'importe qui non plus. Une chose était sûre, elle cherchait le contact avec lui. Pour s'assurer qu'il ne l'abandonnerait pas à son sort dans le noir complet, dans cette cécité qui faisait se tendre ses muscles par le stresse. Mais étais-ce vraiment la seule raison ? Ou bien voulait-elle en savoir plus, en apprendre plus sur ce qui se cachait derrière ce regard embrasé ? Ce feu ardent qu'elle semblait capable d'apaiser à l'aide de l'océan glacial que l'on trouvait au centre de ses iris.
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Flo. Tu sens son regard contre ta fourrure. Son regard aveugle contre toi, sa fourrure contre toi, elle te parle avec sa truffe, mais la tienne est scellée. Ton cerveau analyse, mais il analyse quoi ? Hein Flo ? Tu ouvres la gueule pour répondre aux questions qu'elle doit se poser. Mais rien ne sort. Ton coeur s'emballe. Flo ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

Tu ne comprends pas ce que tu analyses, ce que tu observes, ce que tu veux entendre, comprendre, apprendre. Alors tu réfléchis. Mais Flo, et si tu réfléchissais à voix haute ?

... Pourquoi pas ?

Je suis bloqué. Tu dois te poser plein de questions, nombre de questions à laquelle je n'ai peut-être pas la réponse. Personnellement, je me demande à quel point les étoiles est loin de la lune. Et pourquoi il y a un jour et une nuit. Tu ne comprends pas que la Terre tourne, mais tu comprends, tu as un beau cerveau, un bon cerveau, en état de marche, qui carbure tout le temps, qui va très vite. C'est tout ce que tu as. Mais là, Flo, tu sais quoi ? Tu as quelqu'un à qui le partager, ce cerveau. Mais mon cerveau analyse quelque chose, et je n'arrives pas à comprendre quoi. Alors je vais simplement le suivre, à voix haute pour ne pas te laisser seule dans le silence, et-... Je sais ce qui m'a bloqué. Ce sont nos cœurs. Ils étaient affolés, ils le sont encore, mais moins. Mais le plus étonnant, c'est qu'ils se sont synchronisés.Et même si le dire te perturbe, vos coeurs restent à un rythme unis. Comme si ton corps entier la voulait près de toi.

Flo ?

Avoues le, c'est pas seulement "comme si", tu la veux près de toi. Pas pour toi. Mais avec toi. Juste là, sa queue enroulée dans la tienne, tu sais ce que ça représente dans cette situation. Mais tu sais ce que ça représente, hors contexte. Tu lui rends son étreinte. Si tu veux qu'elle soit là, avec toi juste pour être avec toi, tu voudrais essayer de le lui montrer.

Il y a.. La lune. Et des couleurs. Pas seulement des couleurs sombres et lumineuses grâce à des phénomènes lumineux comme la lune ou les lucioles. Il y a du bleu, dans le ciel. Presque de la même couleur que celui de tes yeux. En réalité, le bleu de tes yeux est de la même couleur que le ciel à chaque moment de la journée. Il commence claire, presque blanc, illuminé par le soleil. Puis il devient bleu, et s'assombrit le soir. Maintenant, ce sont vos queues, qui suivent la même cadence. Personne aux alentours. Les anciens agressent les apprentis pour avoir mal fait leurs tâches. Des chatons qui jouent dans la pouponnière, comme tu peux l'entendre. Le tas de gibier est presque vide, les guerriers et quelques apprentis sont partis chasser. Tu regardes les arbres, le camps, le ciel. Il n'y a pas d'étoiles, mais on voit la lune. Elle est étrangement pâle, et les reflets sur ta fourrure sont argentés. Comme la nuit. Donc cette couleur vient du noir de ta fourrure et de la pâleur de ta peau. D'habitude, les chats noirs ont des reflets cuivrés. Les miens sont presque invisibles, jaunes orangers. Et ma fourrure est sale. Alors on ne voit as grand chose. Chant des Rivières vient de rentrer, elle pose ses proies et te salue, avec Gardien des Ombres. Il y a quelques saisons encore, ses reflets étaient aussi argentés que les tiens. Maintenant, ils ont aussi une belle couleur cuivrée un dorée, qui s'y mélange. Elle te sourit, et s'en va, avec le gardien de ses ombres. Flo, tu as oublié que tu existais ? Et puis, c'était toi, son gardien des ombres, à la base.

Sa mère s'appelait Douce Huile. Son père Mousse du Secret. Ils sont morts tout les deux. Douce Huile s'est simplement servie de moi pour que la petite ai quelqu'un. Et la tienne s'appelle Mikinyana Flo, et tu ne t'es jamais remis de sa mort.

Pourtant, ton sourire subsiste. Juste là. Avec Lune Ébène. Parce que c'est agréable, d'être avec Lune Ébène. Vous qui avez chassé cette nuit, pourriez vous endormir à n'importe quel moment.

Elle est douée, la petite. Elle parle peu, mais elle comprend tout. On se comprend bien, et je la connais par cœur. Mais c'est la seule de nous deux qui a vrai ment deviné, et su me dire, à quel point je tiens à toi. Tu fermes les yeux un instant. Et tu la vois. Tu la sens. Ta fille. Blottie contre toi comme elle aimerait tant le faire, toi qui ne te laisse pas approcher, pas même par Chant des Rivières. Tu ouvres les yeux. La confusion est envolée. Tu sais, la lune se voit le jour. Petit, personne ne savait vraiment me dire pourquoi. Moi, je dis que c'est parce qu'elle est loin, on ne peut pas la toucher, mais pas aussi loin que les étoiles. Mais du coup, elle est très grande. Comme les quatre chênes vus d'ici, sont minuscules, mais immenses, une fois en face.

Tu refermes les yeux. Dors et rêve, rêve et dort. Ferme les yeux, plus de mauvais sorts. Le poil et probablement la truffe perdus dans la fourrure si luxueuse de l'ébène, tu te surprends à ronronner. Ça va Flo.. ? Tu ne comprends pas vraiment, ou plutôt vraiment pas, ce qu'il se passe. Mais ce n'est pas pour te déplaire. De le découvrir.
:copyright: Moussy

Et enfin, dans un élan de bon sens, Flo a accepté être paranoïaque, face à son chef. Il lui demande non sans le dissimuler de l'aide.


Are you stupid?
Ft Ray et Moussy

Le camps a des relents de pourri depuis quelque jours. Ça vient de toi, bien sûr, ça vient toujours de toi. C'est toujours toi le problème du clan. Mais là, pour cette fois, tu n'es pas manipulateur, ni menteur, tu es en colère. Vraiment en colère. Des bouffées provenant du tréfonds de tes entrailles s'accrochent à tes muqueuses et hurlent un souffle ardent qui décime toute pensée ne figurant pas sur son cahier des charges. Or, leur cahier des charges est assez limité depuis quelques heures. Il n'y figure que deux choses : Étoile Fragmentée et Nuage de Papillon.

Or, une de ces obsessions vient de passer sous tes yeux pour aller dans son repère. Dans sa tanière privée. Cet animal à la robe blanche et noire, ses yeux bleus. Si tu pouvais te le permettre, tu lui dirais que son visage et ses manières de chef suprême des ombreux ressemblaient à un bon gros paquet de merde.

Mais cela aurait été incongru de ta part, toi petit animal rempli de fureur. Ce gros tas de chiures de musaraigne ne mérite pas tant d'égard. Tu ferais mieux de l'ignorer. Et de le provoquer. La faisant devenir une pièce de jeu sur un échiquier géant, comme une bataille navale entre vous.

Mais d'était sans compter sur les aptitudes de la novice. Elle ne serait pas un outil, elle ne serait pas une bonne guerrière comme tout les bons guerriers. Elle serait une déviante. Ceux qui pensent par eux même. Qui ne se laissent pas influencer. Elle ne ferait pas aussi bien que Brûlure de l'Hiver, elle serait mieux que Brûlure de l'Hiver.

Mais mieux encore que cela. Si tu en avais quelque chose à faire de ne pas provoquer ton chef de clan, tu ne t’appellerais pas Embrasement des Flocons. Tu mis donc le feu aux poudres :

— Hey connard ! Il ne se retourna évidemment pas. Ou pas en se sentant visé par cette injure. C'est à toi que je cause, le connard en noir et blanc. Comme il ne se reconnait toujours pas, ou ne préfère pas se laisser reconnaître avec tant de haine dans ta voix, tu décides de hausser d'un ton, je dirai même d'une tierce. Sauf que passer d'un do à un mi n'est pas ton objectif.

Littéralement, tu as même baissé d'un ton, baissé d'une tierce majeure. Tu étais au mi, maintenant tu es au do, d'exactement 3 tons complets. Mais avec un accent. Et la voix a subit un gros crescendo, d'un mezzo-forte à un fortissimo.

Pourquoi ne pas pousser jusqu'au triple forte ? Allez. Allons-y. Ton analyse s'achève sur cela, et l'appogiature commence sur un grognement féroce. Comme un trémolo sur ces notes graves, qui donnent froid dans le dos. Comme le mouvement de la terre, dans les quatre éléments de monsieur Herbier. Dans une maîtrise parfaite de ton solfège, et dans un langage que tu es censé connaître même en tant que chat, tu as interpellé ton chef :

— ÉTOILE FRAGMENTÉE !

Le son est fort, puissant, grave, il vibre de rage. Comme ton regard braqué sur lui, alors qu'il se retourne enfin. L'heure de l'observation est arrivée. Prépare toi à le mettre à nu face à ce regard calculateur, Étoile Fragmentée. Découragé, peut-être un peu vieux. Un vieux chef. Qui a vécu plein de choses. Qui sait un peu trop, même beaucoup trop, donner de sa bonté à ceux qui ne le méritent pas. À ceux qui n'en veulent même pas. Il s'appelait Petit Flocon et Nuage de Flocon, vous aviez eu presque les même noms. Mais un fragment peut-il s'enflammer, là où la flamme de ton esprit peur à n'importe quel moment se disloquer ?

Dans ton analyse, tu avances. Tu le forces à rebrousser chemin pour qu'il aille dans sa tanière. Est-ce que tu as peur, Étoile Fragmentée ? Relevant les détails de ton observation, tu restes agressif. Mais tu restes également intelligent. Toi, Flo, tu es maître de toi même. Ton logiciel n'a jamais été aussi stable. Dans la manipulation et la colère mêlée, rien ne peut être plus stable que toi. Cela n'est-il pas un peu égocentrique ? Qu'est-ce que cela peut bien changer ? Tu n'es pas le dieu de la fourberie, ni celui de la tricherie, mais tu es un roi de manipulateur. Et tes émotions effacées se caractérisent par leur essence totalement incontrôlable. Or, tu manipules ces émotions pour leur faire dire ce que tu veux. Cela ne s'appellerait-t-il pas de l'hypnose ?

Probable. Il est temps de laisser la colère s'exprimer, en lui laissant une pride autour de la gorge. La tuer immédiatement si elle fait une bourde sera vital.

Sur cette pensée, la colère parla, et le feu enflamma la pièce. Enflamma tes iris. Les iris ne sont-ils pas censés être violets ? Non. Dans ce monde, ils sont ambrés. Et ils brûlent tout sur leur passage. Même leur propriétaire.

— Ne serais-tu pas stupide pour me confier un chaton braillard en apprentie ?! Tu ne pouvais pas confier cette créature de ténèbres à quelqu'un d'autre, genre quelqu'un qui en a quelque chose à foutre ?! Ou t'es juste trop aveuglé par ta propre niaiserie de chef demeuré pour t'apercevoir de ta connerie monstrueuse ? Tu craches ces mots en ayant le museau si proche du sien qu'il peut sentir les vibrations de ta voix non seulement dans le son, mais dans l'air contre sa peau.

L'embrasement de l'hiver nucléaire dans tes yeux se déchire et vient l'analyse complète. Tu analyses l'ossature, tu analyses l'air ambiant, tu analyses ses yeux. Les fines lignes parallèles de ses yeux. De ses iris bleus. Il n'y a pas un seul bleu qui se ressemble, mais beaucoup trop d'ombreux ont les yeux bleus.

Cette couleur ne lui va pas aussi bien qu'à Chant des Rivières. Ce bleu là est fade, sans saveur, il est désespéré, rempli de tourments passés. C'est un bleu ciel, ou d'azur. Qui brille comme du jade mais qui ploie comme un chêne sous la tempête.

Le bleu de Chant des Rivières n'existe même pas. Il est plus claire encore que celui d'eau en hiver. Plus brillant que la lune, resplendissant de la même douleur que la face cachée de celle-ci. La lune est un caillou froid qui ne ressent rien : la douleur de Chant des Rivières est bien plus sourde que ce qu'elle représente. Comment ose-t-elle dire qu'elle pense qu'il est un bon chef ?

« Parce qu'il sourie avec beaucoup de gentillesse aux guerrières qu'il croit être des chatons. Il sait accepter le cadeau d'un novice revenant de sa première chasse avec encouragement. Même si elle est déjà guerrière. J'aime bien aussi sa manière de vouloir gronder les chatons qui poursuivent un chaton pour l'embêter, alors que c'est la pire guerrière du clan qui fait une crise de démence. J'aime beaucoup quand il me dit que c'est pas vrai. Que je suis une bonne guerrière. C'est pour ça que c'est un bon chef. » Ce n'est pas sa faute, si elle a encore du duvet sur les oreilles à 13 lunes. C'est lui qui est impardonnable d'être un si piètre chef. Elle qui est trop douce dans ses choix. Elle qui pardonne trop facilement.

— Tu voulais juste pas que ce chaton te fasse de l'ombre. Elle a de la force, elle au moins on en fera quelque chose. Elle te surpassera très vite. Elle sera la plus mémorable des guerrières, alors que tu n'as pas su en faire autant avec ta propre fille.

La provoque commence là où les mots semblent dépasser ta pensée. Il faut dire que tes membres tremblent de rage, et que tes yeux sont déchirés d'analyse et de haine, tes crocs crachent et tes trémolos sont toujours aussi rugissants.

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--- Ray
Il est étrange. Embrasement des Flocons est étrange. Il doit y avoir un truc qui est mal passé. Est-il malade ? Je ne sais pas. Je n’arrive pas à lui en vouloir, du moins. Il enchaîne, parle comme un véritable moulin à paroles. J’espère qu’il ne délire pas. Le guerrier qui se tient en face de moi à toujours eu quelques soucis de comportements, je sais qu’il lui est arrivé des merdes importantes mais… Je ne l’avais jamais vu dans cet état-là, avant. C’est bien la première fois. Je me demande sérieusement s’il ne devrait pas faire un tour dans la Tanière des Guérisseurs, voir Spectre de Lumière. Je ne sais pas, je ne veux pas le froisser, il a l’air tellement dévoué à son discours… Il n’a pas aimé ma remarque. Pas du tout. Il pense que je le pense cinglé. À vrai dire, j’ai eu écho de son passé, oui, qui ne l’aurait pas entendu, lui ? Mais enfin… Je l’écoute, je l’observe, déferler ses insultes à grandes vagues, le laisse s’énerver soi-même, s’emplir de colère, sans réagir. Je continue de l’observer, les yeux bleus apaisés fixant les siens envahis par les flammes, sans un mot.

Il est évidemment malade. Malade dans la tête, pas dans le corps. Il est brisé, ça se sent. Ça se voit à des kilomètres à la ronde. Il cherche seulement un bouc émissaire. Je ne peux rien lui reprocher. Je le devrais, je devrais le punir de s’adresser ainsi à moi, le punir d’agir, de se comporter de cette façon devant son chef, mais je n’y arrive pas. Il me fait plus de peine qu’autre chose. Et s’il me reproche tout cela, c’est qu’il ne me connaît pas. Qu’il ne sait pas que j’accorde toujours une seconde chance, que j’arrive à refaire confiance. Que j’ai l’âme ouverte, que je suis prêt à accueillir les autres à nouveau, à les aider à guérir, s’ils le veulent. Où était-il les vingt dernières lunes ? Pas complètement ici, pas au sein du Clan de l’Ombre, de moins pas mentalement. Seulement physiquement. Je sais pour son passé, je sais tout. Ou du moins, ce qu’on m’a rapporté. Je le sais, pertinemment, et je lui ai accordé une seconde chance. C’est si compliqué pour lui de comprendre cela ?

Je n’écoute qu’à moitié. Ce que je veux dire par là, c’est que j’ignore les insultes. Enfin, elles ne m’atteignent pas, c’est comme si elles étaient floutées directement par mon esprit. Je sais qu’il est dans un état second. Embrasement des Flocons n’est pas complètement mauvais. Personne n’est complètement mauvais. Même Étoile Mortelle avait un bon fond, c’est d’ailleurs ce qui m’a empêché de la tuer, mais de simplement de la bannir, enfin… Pour le peu de chance qu’elle a eu par la suite de tomber sur Chant de Vie et Prophétie Ensanglantée… Je soupire intérieurement. Le sujet n’est pas là. Non, le sujet se trouve devant mes yeux, furieux, tremblant. Il essaye de se cacher, mais le reste de son corps le trahit. Je n’arrive pas à lui en vouloir, je l’ai déjà dit. Je ne le connais même pas personnellement, et pourtant, voilà. Il est malade, point.

Je relève le menton, toujours impassible. Je m’étonne moi-même. Dix lunes auparavant, j’aurais déjà lâché l’affaire et j’aurais répondu à toute cette haine qui sort de sa gueule, qui sort de son âme. Mais je ne suis plus le même. J’ai déjà trop vécu.

“Tu me penses aussi idiot que cela, dis-moi, Embrasement des Flocons ? Tu penses que j’assigne les apprentis au hasard ? Tu te trompes, et je sais que toi-même tu le sais, au fond. Nous ne nous connaissons pas, et ce n’est pas un problème. Je sais que tu as une histoire lourde, Embrasement des Flocons. Mais si le Clan des Étoiles ne t’as pas jusqu’à aujourd’hui puni, c’est qu’il y a une raison.” J’ai peur de passer pour un illuminé, à dire cela. “Je sais que tu n’es pas facile, je sais que tu as des excès de colère. Mais j’ai confiance en toi. Elle n’est pas morte, non ? Elle ne s’est pas gravement blessée, non ? Tu vois ? Je sais ce que je fais, Embrasement des Flocons.” Tu la rendras plus forte murmure une voix dans ma tête. Une voix sage et apaisante.

---

Hey. Flo. Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Ce que tu fais, ça a un nom. Hein Flo ? Ça s'appelle de la paranoïa. T'es en train de flancher, vers une paranoïa pure et simple. Tout ça à cause d'une apprentie partie, sûrement à cause de toi. Tu t'ébroues. Enfin. On dirait que tu viens de t'ébrouer. Mais c'était un tique de la nuque. Ton cerveau a carburé, puis ralenti, il est en train de flancher, il y a trop d'infos Flo, trop d'infos partout, partout, et encore partout. Partout, ce mot a bien un sens non ? Tout ces petites faces qui te regardent te ratatiner sur toi même. Qui te regardent, te croient déjà sénile alors que tu n'as que quelques lunes en tant que vétéran (pas grand chose), ridicule, (juste une bonne centaines), t'es pas si vieux que ça, hein Flo ? (Si)

- Tu mens.. ? Tu retiens ton souffles, le regard planté vers le sol. Tu ne peux que mentir. Pourquoi tu t'excuses pas tout simplement, Embrasement des Flocons ? (nouveau spasme) Faut que j'me tire d'ici. J'suis pas aussi sénile que j'en ai l'aire. Pas du tout. T'es vif (paranoïaque) et intelligent (tellement que tu te laisses crever de faim un peu plus chaque jours). Heureusement que Chant des Rivières est là. E-eh, Étoile Fragmentée. Pourquoi personne arrête les gens qui s'autodétruisent ? Tu attends vraiment une réponse Flo ? (Est-ce que tu écoutes au moins, le vieux chat sénile, si crasseux qu'on dirait un vieux rat puant la mort ?)

Tu te forcerais à ajouter une répliques sanglante. Mais tu viens d'accepter ta paranoïa. Alors tu ouvres la gueule pour parler. Puis tu penses à Lune Ébène. Tu ne sais pas pourquoi son visage se présente à ta mémoire, à ta vision de vieux chat embrouillé. Mais tu réalises que tu as son âge. Que tu n'es pas si vieux que ça. Tu es juste un artiste de l'autodestruction.

Une autre femelle noire aux yeux bleus offre son joli visage à ta mémoire : Chant des Rivières. Tout ira bien. Hein Flo ?
- Chant des Rivières dit que tu es un bon chef. J'pense.. Que je devrai la croire... Qu'est-ce que tu en penses, toi ? Tu dresses un regard fatigué à ton chef. Puis comme dans un éclaire de lucidité, tu remarques, ou tu penses remarquer, qu'on ne le lui dit pas tout les jours. Peut-être doute-t-il. Toi qui t’apprêtais à partir, dans les deux sens du terme, tu restes là. Face à ton chef. L'oeil redevenu vif (intelligent). Et tu attends sa réponse.

Mais Flo. C'est un bon chef, ou pas ?
(Viens, petite voix dans ma tête, on fait confiance à Chant des Rivières ?)
J'aime cette idée.
:copyright: Moussy
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