ne fleur. Voilà ce qu'est devenu Asriel Dreemur, le jeune prince. Une fleur sans la moindre âme. Sans la moindre compassion. Mon pauvre petit. Tu as même changé de nom. Mais regarde Asriel, elle arrive. Tu vois son petit visage émerger par delà le peu de ciel que l'on voit de ces ruines.  Le sommet de la montagne. Si beau mais si inaccessible. Depuis le temps, tu t'es résolu à ne plus regarder en haut, à ne plus essayer de voir les étoiles. Un jeune enfant. Oui un enfant. Ou une enfant. Tu as même l'impression qu'elle même ne sait pas son genre.
Après tout, quelle importance ? Tu devrais lui demander. Tu n'as pas d'âme mais certaines émotions s'accrochent à toi. Tel que la curiosité. Même la plus primitive. La peur, la colère, la joie. Mais pas d'émotions compliquées. Pas de compassion. Pas d'amour. Pas de... Liberté.

Tu n'as jamais grandis depuis que c'est arrivé. Tu as perdu ton apparence, ta vie, ton âme, et tout tes espoirs. Tu craches tes mœurs sur chaque malheureux monstres qui ont le malheur de croiser ta route. Tu en as assez de cette vie. Mais tu es piégé à jamais. Et sans même savoir comment, tu laisses une seule et unique émotion t'envelopper et te contrôler. La colère t'embrase et te fait flamboyer d'une rage et d'une haine étincelante. La vérité sur ce monde, la même que celui des Humains, tu la connais. Et tu la hais.

« Tuer ou être tué »

Cette vérité a été si douloureuse à entendre qu'elle a fait émerger en toi cette fameuse colère. Tu écumes de rage en permanence.  Mais tu n'as étrangement aucune haine à ton propre égard. Tu n'as pas d'estime non plus. Pas d'égo. Juste... De l'indifférence. Une profonde et glauque indifférence.

Parfois, alors que tu regardes les milliers de fleures d'or qui ont pousser non loin de là où ta sœur est arrivée dans l'Underground, tu te surprends à être triste. Mais tu n'arrives pas à penser. Les souvenirs t'assaillent et te torturent. Mais ils sont flous et indécis. Parfois colorés de rouge. Parfois de bleu. Parfois de jaune, de vert, de violet. Beaucoup de bleu et de violet. (Vous avez penser à Vice et versa ? Moi aussi)

Tu regardes l'enfant de l'espoir ou du mal, ça dépendra de ses choix, tomber. Tu t'enfuis rapidement. Il fera ta rencontre bientôt. Tu lui diras la même chose que d'habitude. Mais tu aimerais lui dire autre chose. Quelque chose de nouveau.

Mais non. Tu n'en fais rien. Car tu ne le peux. Car "ce n'est qu'un jeu" est accroché au visage de cet enfant tel un écran de fumée. Ca doit être pour ça qu'elle a les yeux fermés. Tu ne sais toujours pas si tu dois dire Il ou Elle. Mais tu sais qu'elle s'est appelée [MOUSSY] (*aheum* C'est entre crochets car c'est le nom de "chara". Le nom de l'enfant tombé, dans ma partie, je l'ai appelé(e) Moussy. Parce que je préfère mon surnom que mon prénom.) Tu lui donnes ton pouvoir de sauvegarde. Contre ton gré. Elle est plus déterminée que toi. C'est à elle de découvrir. De sauver. Et d'être curieuse. Comme tu l'as fais avant lui.

Tu ranges ta haine. Tu souries. Tu vas la piéger. Juste pour voir si c'est sa première fois dans l'underground. Elle a sur le visage un sourire un peu niais. Une éternelle peau typée asiatique et les yeux comme toujours fermés à point. Jusqu'à ce que sa curiosité ne l'emporte et que voir ses victimes sera trop tentant. Sont ils rouges ? Bleus ? Tu aimes les imaginer ambrés. Comme les fleures d'or. Elle porte le nom de ta sœur. Mais elle a changé. Est-ce son cadavre ? Tu as l'impression que même l'Annoyng Dog (C'est Toby Fox dans le jeu) ne le sait pas. Tu penses que cet enfant est une personne, que [MOUSSY] en est une autre, et que celle qui contrôle cet enfant, juste là, ayant chu d'une centaines de mètres, en est encore une autre bien différente des deux autres.

— Salut toi ! Je suis Flowey, Flowey la fleur ! Toujours les mêmes dialogues. Tu devais essayer de changer un peu parfois. Mais le 4em mur ne se brise pas si facilement que ce petit squelette de Snowdin ne veut le faire croire. Tu es nouveau ici ? Tu as l'air totalement perdu, tu veux que je t'aide ? Tu n'attends pas de réponse. Sûrement parce que tu n'en attends jamais. Tiens, regarde ! Tu vois ce cœur ? C'est ton âme ! Tu sais, ici, il a besoin de quelque chose pour grandir, il a besoin de beaucoup de LOVE. Tu sais pas ce que c'est si ? Bien sûr qu'il ne le sait pas. C'est de l'amour bien sûr ! Tu en veux ? Je peux t'en offrir plein ! Tu montres tes pétales, ils tournoient autour de l'enfant humain, prêts à la tendre au piège.

Ça y est. Elle est faite. Elle les a pris en pleine tête. C'est la première venue dans l'Underground.

Adieu petite.

MEURE !

Mais non. Quelqu'un l'a sauvée in extrémiste. Ta mère te chasse violement. Tu t'enfuis à toutes racines. [MOUSSY] prend la main du Tue-Toriel (j'aime cette blague) avec curiosité. Mais aucune expression ne se forme sur son visage. Tu le sens juste sans savoir pourquoi. C'est vraiment un tout petit jouet. Juste un petit jouet pour un être à l'extérieur de cet écran qui regarde Toriel avec un air curieux et interrogatif. Surement se demande-t-il "Est-ce une femme-chèvre ?!" Ou remercie-t-il Toby Fox pour cette blague digne de Sans ? Bien qu'elle ne marche pas dans sa langue d'origine ?

Tu suis l'humain tombé. [MOUSSY] suit docilement Toriel à travers les ruines. Elle écoute sagement ses conseils et parle à un mannequin, traverse une salle très droite toute seule. Lorsque Toriel s'en va chez elle, l'humain l'a suivie comme il pouvait. Tu le suis discrètement tandis qu'il complimente et épargne un Froggit. Les autres petits Froggits (ou Croâpaud, comme vous voulez) lui expliquent qu'il peut épargner un nom en jaune, qu'il peut attaquer ou bien faire une action. Tu le regardes écouter les petits monstres à distance. Il semble un peu indifférent. Comme si tuer ou épargner lui importait peu car il allait faire les deux. Et il avait raison. Il allait faire les deux. Découvrir. Sauver. Tuer.

L'enfant tombé. Le sauveur. Le meurtrier.

Est-ce la première fois que tu le vois ? Ce petit gosse qui c'est endormi quelques heures avant de retourner voir Toriel. Ta mère essaye de retenir l'enfant auprès d'elle. Puis fini par céder. Inconsciemment, tu sais ce qu'elle veut faire. Tu observes [MOUSSY] suivre Toriel. Elle semble troublée par l'attitude de ta mère. Puis enfin. Toriel se plante devant la porte. Elle est déterminée à protéger cet enfant tombé. L'enfant tombé est déterminée à rentrer chez elle. Ou plutôt... A continuer le jeu.

Tu te demandes tout de même pourquoi cette petite idiote veut à ce point rentrer chez elle. La surface est un lieu de misères et de cruauté. Tu en sais quelque chose. C'est à cause de ses habitants que tu as perdu la vie. Et que tu es devenu ce que tu es. Le Docteur Alphys n'a été qu'un transitoire. Elle a récupérer ce qu'il restait de ton âme et celle de ta meilleure amie. Ses expériences sur les fleures d'or t'ont mené à... En devenir une...

Et le scientifique royal n'est même pas au courant de ton existence. Le sera elle un jour ? Bonne question. Seul le temps te le dira. Et bien qu'il ne sera un jour reset, ton temps n'est pas prêt de se terminer.

Tu n'es pas triste. Pas content non plus d'avoir la vie éternelle d'une fleure d'or déterminée et sans âme. Tu ne ressens rien. Absolument rien. Tu es vide. Creux. Une coque vide et sans rien pour combler le trou béant qui c'est installé en toi. Tu as l'impression que plus le temps passe, plus tu oublies chacun de tes souvenirs. Ils se désagrègent et s'effacent. Ne laissant que le vide. Qui se comble de toujours plus de souvenirs, toujours plus d'informations. Ton savoir instinctif reste toujours là, tu observes, tu apprends, tu oublies.

Tu es comme un Lord Moi. (*tousse* Référence à Doctor who) Tu es toi même. Et encore, tu ne sais plus qui tu étais. Tu es comme un amnésique. Mais le souvenir de la sœur adoptive s'accroche aux débits de tes poussières et de vos deux âmes mélangées. Une âme. Brisée à jamais. Tu n'es plus rien. Tu es juste toi. Flowey. Une vulgaire anomalie de détermination.

BOOM

Tu es ramené à la réalité. Ta mère bloque le passage. Elle veut protéger l'enfant. Mais... [MOUSSY] est immobile. Plantée devant Toriel. Tu vois à ses petits tremblements que l'humain s'en veut. Il vient de tuer Toriel. Mais ne le voulait pas. Va-t-il reset pour tenter de la sauver ?

Apparemment pas.

La petite humaine s'avance, tremblante d'émotion. Tu ne ressens rien. C'est pourtant ta mère qui vient de mourir. Tu te demandes pourquoi tu regardes ce tas de poussières grises avec en toi... Ce creux. Il est censé être vide, sans importance. Mais il se met à te dévorer. Il ronge ton corps déjà bien assez chétif. Mais comment en vouloir à cet humain qui est déjà en train de la pleurer. Si tu avais une âme, tu pleurerais aussi.

Tu te rends compte d'une chose. Tandis que l'humaine s'approche de toi. Tu remarques que son visage est encore une fois complètement figé. Mais tu entends presque son petit cœur pleurer à chaudes larmes. C'est vrai. Elle n'est pas vraiment là. Songes-tu. Tu avais oublié que l'humaine était là sans être là. Tu te demandes ensuite si les autres Monstres sentent en l'humain la même chose que toi. Ce corps chétif et blessé n'est qu'une enveloppe doté d'une âme. C'est peut-être mieux comme ça. Si l'humain en avait vraiment été un, il devrait souffrir le martyr. Mais sa souffrance est son problème, tu n'en as pas grand chose à faire. Et en dehors de cet écran, en dehors de l'Underground, se trouve la véritable humaine, qui s'en veut d'avoir tuer Toriel sans le vouloir. Tu imagines aisément qu'il hésite à reset.

Il se plante finalement devant toi. Il est trop tard pour lui de reculer désormais.

« J'espère que tu apprécies ton choix.  Ce n'est pas comme si tu pouvais revenir en arrière et changer ça. Dans ce monde, c'est tuer ou être tué. Cette vieille bique pensait pouvoir changer les règles. Elle s'est efforcée de vous sauver, vous les humains.  
Mais finalement...
Hé hé...

ELLE N'A MÊME PAS PU SE SAUVER ELLE-MÊME. QUELLE IDIOTE !! »

Tu imagines sans mal la colère et la répugnassions de l'Humain. Et c'est bien fait. Il n'avait qu'à assumer ses choix. Sur ses mots, tu disparais. Tu sens que tu vas bien t'amuser à torturer ce petit humain. Tandis qu'il s'avance encore, il sort des ruines et se fait finalement rattraper par ce squelette. Tu le reverras plus tard.

Ce sal mioche. Cet idiot. Rien qu'un humain. Tu n'as pas besoin d'âme pour le détester. Faire un câlin à n'importe qui ne fait pas de lui une personne bien !

Pourquoi ressentir autant de colère en étant dépourvu d'âme ? En vérité, ce n'est pas de la colère, tu le sais, tu ne sais pas ce que c'est. Tu ne sais pas pourquoi tu fais tout ça. Tu ne ressens plus la douleur, tu ne ressens rien. Alors pourquoi essayer par tout les moyens de te souvenir de ce que c'est d'aimer, de souffrir, d'être heureux ?

Dans l'ombre, tu attends ton moment. L'enfant va bientôt arriver. Il va tuer Asgore. Et vouloir retourner à la surface. Mais tu seras là. Tu le tueras. Tu auras enfin une âme. Et cette petite voix qui te dit "tue les tous" sera enfin maîtresse de ses désires.

Peu importe que ça ne soit pas la bonne manière. Peu importe que cet enfant ne soit qu'une marionnette dans les mains d'un être en dehors de ce monde. Peu importe tout ça. Tu n'en as plus grand chose à faire de toute façon. Tu veux juste t'amuser un peu. Sortir de ta situation misérable et ennuyeuse.

Ca y est. L'humain est là. Tu achèves ton père. Prends les âmes. Et la descente aux enfers peu commencer pour ce mioche déterminé.

Tu deviens Photoshop Flowey. L'humain appel à l'aide. Il crie et pleure dans ses ténèbres. Mais toute résistance est inutile. Tu le tues une fois. Mais ça ne te suffis pas. À lui non plus apparemment. Tu le tues encore. Et encore une autre fois. Une quatrième fois. Tu le tues ce qui te semble être une infinité de fois. Tu vois son âme se briser une fois. Et une fois encore. Et encore une fois. Et encore, et encore, et encore une fois.

Puis.. Tu perds le contrôle.

Les âmes humaines en toi commencent à s'agiter. La première ça a été la patience. Cette jolie couleur bleue ciel qui dansait dans la nuit des tréfonds de ta propre âme se mise à brûler de plus en plus vivement. Jusqu'à t échapper. Tout contrôle était hors de ta portée. La minuscule âme humaine s'embrasa. Et commença à ne plus faire ce que tu lui demandais.

Puis ce fût le tour de la bravoure.

Puis la justice s'y mise.

Puis la gentillesse.

Et aussi la persévérance.

Et enfin l'intégrité.

Moussy 019